Père Louis Grégoire : « Une effusion de l’Esprit m’a fait revenir vers mes racines chrétiennes »

gregoire louis - ndm

Après avoir été diacre au service de la paroisse Saint-Léonce à Fréjus (cathédrale), Louis Grégoire a été ordonné prêtre dimanche 24 juin 2007 à La Castille.
Il raconte son parcours à Agnès Luque, sur l’antenne de RCF Méditerranée.


Comment votre parcours de réflexion original a commencé ?

J’ai grandi dans une famille profondément chrétienne au Québec. Malgré une période difficile qu’a connue le Canada à la fin des années 60, passant d’une société religieuse à une société laïque, nous avions l’habitude de prier en famille notamment le chapelet, animé à la radio CKAC par le cardinal Léger. Puis, lors de mes études secondaires, il régnait un fort courant humaniste au Canada qui a renversé les valeurs religieuses.

Dans ce contexte difficile, comment avez-vous vécu votre cheminement ?

J’ai moi-même basculé : Dieu était devenu une idée discutable et du jour au lendemain je suis devenu athée.

Comment êtes-vous revenu à la foi ?

Après une période de recherche, où mes valeurs de fonds étaient basées sur le symbolisme, c’est à partir de 21 ans que je me suis véritablement posé la question du spirituel, mais ce qui nous était proposé en raison des différents courants du Nouvel-Age, c’était de tourner notre regard vers l’orient, le bouddhisme, l’hindouisme.

A quel moment vous êtes-vous posé la question « être prêtre, c’est peut-être pour moi » ?

Après m’être tourné vers le bouddhisme jusqu’à 24 ans, j’ai fait une expérience signifiante vers mes racines chrétiennes, un vrai retour au baptême. J’ai vécu une rencontre avec le Seigneur, par une effusion du Saint Esprit, lorsque j’étais en train de prier au chevet d’une amie très malade. J’ai été si touché de vivre ce vrai retour au Père !

Plusieurs signes et évènements sont ensuite venus structurer en moi l’appel à la prêtrise. Le premier a été, lorsque j’ai obtenu, à 27 ans, un emploi de secrétaire d’un évêque dans le Nord-Ouest canadien. J’ai alors été amené à porter un regard nouveau sur cette institution de l’Eglise qui fonctionne grâce à l’Esprit Saint. Le deuxième événement important a été la réussite d’un projet au sein de la pastorale des jeunes le 13 mai 1984. La Vierge Marie a toujours été l’axe de fond de mon cheminement. Ce long détour m’a ramené aux valeurs chrétiennes qui ont été les miennes depuis toujours.

Quelles ont été les réactions de vos proches ?

La réaction de ma famille a été neutre, elle a accepté mon cheminement. En revanche, mes amis du secondaire ne sont pas revenus à la foi : après vingt d’absence, seuls deux sur soixante sont revenus à des valeurs chrétiennes.

Où avez-vous fait votre formation au séminaire ?

J’ai tout d’abord fait une année de propédeutique au grand séminaire de Montréal. Puis je suis retourné sur le marché du travail pendant six ans dans un poste de correcteur d’épreuves pour une maison d’édition dans l’enseignement.

La question de l’appel est alors revenu, car j’avais également en charge un groupe de prière dans une paroisse de Montréal et je voulais connaître ma position : « suis-je prêtre ou laïc engagé dans l’Eglise ? ». La réponse me fût donnée lors d’une retraite de discernement de trente jours : ma vocation était bien la prêtrise ! J’avais alors 38 ans. J’ai donc repris le chemin des études en théologie à la faculté de théologie d’Ottawa pendant trois ans.

Quelle a-été ensuite votre orientation ?

Je me suis engagé dans une communauté religieuse pendant cinq ans. Mais à la veille de prononcer mes vœux perpétuels, il a été décidé que je n’avais pas ma place dans cette communauté et que ce n’était pas le lieu où l’Esprit m’attendait. J’étais alors dans une vraie nuit de la foi.

Comment êtes-vous sorti de cette impasse ?

Grâce à un prêtre qui m’accompagnait et qui tenait un centre d’agapé-thérapie. Nous avons travaillé sur mon cheminement et j’ai parallèlement décidé de me laisser entièrement conduire par la Providence.

Avez-vous eu des rencontres importantes ?

C’est en 2002 que le projet de venir en France s’est concrétisé, grâce à la rencontre d’une religieuse au Québec et d’un prêtre français qui ont organisé la possibilité pour moi d’être accueilli en France, à Ars. Puis, j’ai été orienté, par concours de circonstances, vers Toulon où j’ai été accueilli par monseigneur Rey en octobre 2003.

Comment s’est faite votre adaptation ?

Je ne connaissais pas le Sud de la France : c’était comme un vrai passage, du Nord au Sud, mais également une adaptation sociale et climatique.

L’expérience de la France est une mission, un demi-exil, en raison de la langue : les Français ont leur expressions locales, leurs sensibilités. Même après plusieurs années, je dois encore m’adapter au Var, car ce qui me semble plus difficile, ce sont les températures élevées de l’été.

Quels vont être les sujets qui vous interpellent et qui pourraient faire partie de votre prochaine mission ?

Je suis actuellement dans l’équipe pastorale de Fréjus où j’exerce mon diaconat principalement dans toutes les activités de la paroisse. Quant aux orientations futures, nous verrons quel sera mon champ d’action selon les orientations du diocèse, dont la priorité actuelle est notamment l’éducation de la foi, en raison du besoin criant de re-évangélisation.

Y-a-t-il une parole de l’Évangile qui vous touche plus particulièrement ?

Oui, c’est celle de l’abandon à la Providence de saint Matthieu 6,25 : « C’est pourquoi je vous dis : Ne vous faites pas tant de souci pour votre vie ». La question de la foi est primordiale, puisqu’elle détermine l’action de l’Homme, son orientation. Je suis très préoccupé par le manque de foi de nos contemporains. Je suis presque dévoré par cette indifférence qui règne dans de nombreux milieux et j’essaye de voir comment on peut répondre à cette aspiration que tout Homme a, de donner un sens à sa vie.
J’aime aussi ce passage de l’évangile car il nous invite à faire un acte formidable d’abandon, à compter en toute chose sur l’Esprit qui se déploie selon différentes manières créatrices et merveilleuses. Je pense que nous sommes, malgré les périodes difficiles que traverse l’Église, sur le seuil de vivre une progression de la marche de l’Esprit, en raison de la soif de vérité dans le monde.

Qu’est-ce qui domine votre esprit aujourd’hui ?

La joie. Devenir prêtre est un aboutissement. J’ai été persévérant sur le chemin de discernement qui a duré 26 ans. De plus, le 24 juin, jour de mon ordination sacerdotale, représente un signe puisqu’il s’agit du jour de la fête nationale des Québécois. Je porte donc dans mon cœur tous mes compatriotes québécois. Je suis également redevable à la France de me donner l’occasion de devenir prêtre. Ce qui est le plus important pour moi est d’accomplir la volonté de Dieu. Mon cheminement était finalement celui-ci : devenir prêtre en France et je rends grâce à Dieu pour tout ce que je vis actuellement. C’est le début d’une aventure merveilleuse avec le Seigneur, que j’espère pleine de fruits.
Bonne route avec le Seigneur !

Publié le 22.06.2007

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