Après les amalgames politico-religieux déplacés
Chers pères, Chers frères et sœurs, Chers amis.
Un article de Var Matin du 2 novembre met en cause la communion au sein de notre diocèse. Cet article voudrait proposer un tour d’horizon de la Nouvelle Evangélisation dans le Var. Le jugement qu’il nous livre, placé en en tête, tombe comme un verdict :
“Une vraie ligne de démarcation, sinon de fracture, semble traverser l’Eglise catholique varoise”.
L’article pointe pêle-mêle les activités des communautés nouvelles, les nouvelles méthodes d’évangélisation, le regain de la “soutane”, l’entourage de l’évêque… De nombreux chrétiens ont été blessés par un tel traitement journalistique de la vie de notre Eglise, scandalisés par certains amalgames politico-religieux déplacés… L’engagement des chrétiens pour le service de leurs frères mériterait une meilleure information, moins de partialité, moins d’a priori.
Le paysage ecclésial de notre Eglise est diversifié. Beaucoup de sensibilités et d’expressions s’y déploient depuis plus de 20 ans. Toutes ont été accueillies et encouragées par mes prédécesseurs et moi-même, dans la mesure où elles avaient un statut ecclésial et qu’elles étaient attachées à l’Eglise, à sa mission et à son enseignement, en particulier liés au Concile Vatican II. Toutes ont bénéficié jusqu’alors du respect et de la charité de chacun. Plutôt que de stigmatiser cette diversité et de l’interpréter sous mode d’opposition idéologique, de stratégie de conquête ou de lutte de pouvoir, l’Eglise regarde cette pluralité comme une richesse. La communion ecclésiale n’est pas uniformisation. Elle est symphonique. Elle cherche à articuler et à intégrer. Elle est ordonnée au service des hommes et de la société. L’évêque est le garant de l’unité. Cette unité est portée par la prière du Christ “Qu’ils soient un afin que le monde croie“. Elle est un signe pour le monde. Elle est sacrée.
Jean-Paul II appelle de ses vœux pour l’Eglise une nouvelle évangélisation. Cette évangélisation est nouvelle par “son ardeur, ses méthodes et son langage” (Jean-Paul II – Pastores dabo vobis). Celle-ci est l’actualisation, dans le contexte d’aujourd’hui, de l’éternelle mission de l’Eglise. “L’Eglise existe pour évangéliser” (Paul VI, Evangelii Nuntiandi). Cette mission se fait de diverses manières. Jamais exclusives les unes des autres : par la prière, la présence, la Parole, le service… Il n’y a pas de citoyen de seconde zone pour cette mission. Comme le rappelle la parabole des ouvriers de la onzième heure, les nouveaux venus ont la même dignité que les plus anciens. Ils ont droit à la même estime puisqu’ils travaillent à la même œuvre -à la mesure de leur capacité et de leur charisme- et pour la construction de l’Eglise du Christ. Cette communion missionnaire s’enrichit de la contribution de chacun à l’œuvre commune.
Suspecter, dénoncer injustement, c’est faire injure à cette unité pour laquelle le Christ a donné sa vie.
Je compte sur la responsabilité de chacun et sur son attachement à l’Eglise pour ne pas céder à l’esprit de parti ou de division. Chacun est redevable de l’unité de l’ensemble. Il doit la porter dans sa prière et l’encourager de ses efforts.
Que l’esprit de Dieu qui habite l’Eglise nous donne d’être des artisans de paix et des bâtisseurs de l’unité du Corps du Christ~!
+ Dominique Rey – Evêque de Fréjus-Toulon
Publié le 05.11.2004.
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