A propos de la « Charte de la Diaconie »

Gilles Rebêche revient sur l’initiative de la Charte de la Diaconie.

Propos recueillis par P. Michel Denis.

Cher Gilles, tu accompagnes et anime comme diacre depuis plus de trente ans la diaconie dans le Var. Explique-nous, pourquoi publie-t-on maintenant une charte de la diaconie ! Plusieurs administrateurs, salariés et bénévoles ont été surpris de cette initiative.

En fait, à plusieurs étapes de l’histoire de la diaconie, des documents du même style ont été produits. Quand le nombre des œuvres, des actions se développent et que tous les acteurs ne se connaissent pas entre eux, il devient indispensable d’avoir des références communes, des textes qui permettent de garder le cap, de redonner du sens. La charte de la diaconie, promulguée par notre évêque en novembre 2014 est un nouveau jalon dans notre histoire commune. Elle reprend les fondamentaux de la diaconie et s’adresse à tous : paroisses, services, mouvements, associations. Elle n’est pas en surnombre ou en contradiction avec la charte de l’UDV, elle la complète.

Comment est née cette charte de la diaconie ?

Notre évêque, Dominique Rey , a mis en route il y a deux ans une démarche intitulée « Duc in altum », ce qui en français signifie « Avance au large ». Arrivé à mi-parcours de son épiscopat, il a voulu mettre à plat les forces et les faiblesses de notre diocèse, évaluer de façon concertée l’impulsion missionnaire qu’il a voulu donner à notre diocèse dès son arrivée en l’an 2000, et voir quelles réformes, quels ajustements seraient bien venus pour rester fidèles aux appels de l’évangile, compte tenu de l’évolution du monde et de la société.

Très vite, dans les débats, les échanges, deux éléments sont apparus comme incontournables de notre diocèse : « la diaconie » et « la nouvelle évangélisation ». L’enjeu a été de réfléchir à la façon de faire dialoguer ces deux planètes de pensée et d’action pour ne pas voir s’installer deux diocèses parallèles au sein d’un même diocèse. Un signe fort d’encouragement nous a été donné avec la publication de l’exhortation du pape François intitulé « la joie de l’évangile ». Le pape François n’oppose pas diaconie et nouvelle évangélisation, il invite plutôt à comprendre et à mettre en œuvre l’un par rapport à l’autre pour mieux redéfinir le sens de ces mots.

Quelles répercussions cela aura dans l’UDV ?

Quand la diaconie du Var a été fondée il y a plus de trente ans, la monde n’était pas le même : on ne parlait pas de mondialisation, de réseaux sociaux, de crise internationale, de fondamentalisme religieux, de réformes territoriales, de crise climatique, de nanotechnologie…etc.

L’Eglise n’est plus dans la même situation non plus qu’il y a trente ans ; la précarité s’est diversifiée, amplifiée, les associations se sont professionnalisées, parfois même totalement dissociées du tissu paroissial, voire même ecclésial.

Cette charte de la diaconie est une occasion de redemander à l’UDV et aux associations qui s’en réclament : « Que dis-tu de toi-même ? Quelle est l’âme et le moteur de ton devenir ? »

J’espère que cette charte sera l’occasion d’approfondir ces questions et permettra une révision de vie, un renouveau intérieur pour avancer au large.