Mgr Madec avec la Caravane de l’Espérance

Retrouvez ici, l’interview accordée par Mgr Joseph Madec en novembre 2007, à Audrey Souriau, journaliste à RCF Méditerranée, envoyée spéciale dans la Caravane de l’Espérance, dans le cadre de l’émission « Questions aux évêques ».

Ecoutez l’émission

Monseigneur, pourquoi avez-vous tenu à participer à cette Caravane ?

Cela m’intéressait de participer à cette Caravane parce que j’ai assisté à la naissance de cette Diaconie du Var, juste après que Mgr Barthe ait ordonné diacre, Gilles Rebêche et de lui donner une lettre de Mission. Donc cela existait donc juste avant que je vienne. C’est le président du Secours Catholique de l’époque, M. Renard, qui est venu me dire : « Autrefois il y avait une soupe populaire à Toulon, dépendant de la mairie. Mais elle a été supprimée et maintenant, il y a beaucoup de gens dans la rue qui ont faim. Il y a bien des associations caritatives sur la ville, mais aucune n’a de droit sur les autres. Alors il vous appartient, à vous l’Evêque, de les convoquer de façon à ce qu’ils se mettent à travailler ensemble ». Alors, on a convoqué toutes les associations caritatives qui existaient à l’époque. J’avais convoqué Gilles représentant de la Diaconie qui venait de naître, pour assister à cette réunion. Toutes les associations présentent ce jour-là étaient d’accord pour faire quelque chose. Puis on a confié le secrétariat à Gilles Rebêche, il s’est mis au travail tout de suite et il a réussi obtenir qu’on organise tout de suite une espèce de soupe populaire. La cuisine était dans un bâtiment appartenant à l’Evêché, la Marine a fourni un réfectoire et puis la ville de Toulon a accepté de faire le transfert de la cuisine au réfectoire, mais comme la Marine vendait ce réfectoire, l’année suivante il a fallu trouver un local. C’est Eliane Rivero, je crois, qui nous a signalé qu’il y avait un ancien magasin en vente à Saint-Jean du Var, et c’est comme ça que Jéricho est parti. J’ai vu, à ma grande surprise, se développer quantité d’initiatives, il y a eu aussi « Promo soins » où il a fallu aussi négocier le local. Gilles a eu énormément d’imagination :il a fallu le soutenir ; je l’ai fait rentrer au conseil épiscopal pour que dans les décisions du diocèse, on n’oublie jamais les pauvres.


Depuis 25 ans de diaconie il y a eu beaucoup de Caravanes. Cette caravane est particulière puisqu’on est ici à Rome. La première, si j’ai bon souvenir était au cours de l’Année Sainte et, avant l’année sainte, on a fait un pèlerinage à Lourdes, auquel j’ai participé. Cette fois-ci j’ai été contacté par Gilles, parce que c’est la date de l’assemblée des évêques à Lourdes, et je ne suis plus indispensable à Lourdes car les évêques émérites n‘ont plus le droit de vote.

Cette Caravane, c’est aussi un pèlerinage. On visite les églises, on visite les cathédrales mais c’est aussi un temps de visitation aux associations qui aident les plus démunis.

Dans la ville de Rome il y a énormément d’associations qui sont nées pour venir en aide aux personnes défavorisées parce qu’en Italie, il y toujours des pauvres comme dans tous les pays, mais actuellement il y a énormément d’immigrés qui débarquent de façon plus ou moins clandestine. C’est pourquoi il a fallu que des organisations caritatives mettent en place un service d’accueil, et développent beaucoup d’imagination. C’est ainsi que la communauté San Egidio est née. C’était pour s’occuper des pauvres de la ville de Rome, des banlieues. On a visité aussi deux paroisses et les paroisses ont fait tables ouvertes pour accueillir les gens défavorisés.

Pouvez-vous nous décrire l’ambiance qui règne dans cette Caravane ?

Je suis assez émerveillé de l’ambiance qui règne dans cette Caravane.
Je vois que beaucoup de chemin a été fait parce qu’à force de marcher ensemble, de faire des voyages ensemble ça a crée une petite communauté. Ça crée des liens entre des gens qui sont assez démunis et d’autres qui se mettent à leur service. Il y a une fraternité. A Lourdes, c’était aussi très intéressant car nous étions tous logés à la cité Saint Pierre. Ici on prend les repas ensemble, on a le temps d’échanger, et ainsi, j’ai écouté les confidences d’un garçon assez longuement qui avait besoin de décharger son cœur.

Le fait que nous soyons venus à Rome est ce que cela revêt une signification particulière puis que nous sommes ici au cœur de la chrétienté ?


C’est évident, ce n’est pas propre à la Caravane du Var. C’est le fait de tous les chrétiens. A la basilique Saint-Pierre, il y a beaucoup de monde et cela devient difficile de visiter facilement. Rome est le cœur de la chrétienté, et ça dure depuis 2000 ans.

Au début les pèlerins étaient tous distants. Ils restaient par association ; aujourd’hui c’est la fin du pèlerinage et les gens se mélangent. C’est ça le miracle de la caravane ?

Au début du séjour les gens ne se connaissaient pas et ils se réunissaient toujours au même endroit, et à la fin du voyage les personnes se répartissent un peu différemment, il y a plus de mélange.

Quels sont les souvenirs avec lesquels vous allez repartir ?

Je vais repartir avec beaucoup d’espérance au cœur. Je connais Rome bien entendu, j’y ai vécu 8 ans, mais c’est la première fois que j’accompagne un groupe de ce type, généralement se sont des pèlerins qui ont des possibilités matérielles parce qu’ils peuvent voyager. C’est la première fois que j’accompagne un groupe comme celui-ci et je constate qu’il y a d’avantage de fraternité dans un groupe comme celui-ci que dans un groupe ordinaire de pèlerins où chacun reste un petit peu égoïste…

Est-ce que ce pèlerinage n’est pas aussi l’occasion de s’ouvrir aux autres et de raconter son histoire ?

Oui, effectivement, beaucoup de personnes qui sont là vivent de façon isolée, quelques-uns vivent dans la rue, et pour eux c’est une expérience de fraternité. Ils se rendent compte qu’ils ne sont pas seul au monde, et qu’on peut les écouter, qu’ils peuvent dire leur problème. C’est assez important ces échanges qui ont lieu pendant le pèlerinage. J’espère que ça va continuer un petit peu après : grâce à des groupes comme Massabielle par exemple avec la sœur Marie-Cado qui accueille un certain nombre de gens de la rue. J’ai assisté aussi à la fondation de cette aumônerie de la rue en quelque sorte.

Publié le 07.02.2013.

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