Les Echos – 3 septembre 2021
Invariablement, la journée de prières, en semaine, débute, à 6 heures 40, dès le lever, par une oraison libre. Puis suivent l’oraison collective de 7 heures, les laudes de 7 heures 35, la messe de midi. Elle s’achève avec les vêpres de 19 heures, auxquelles succède, le jeudi, une veillée d’adoration. D’une prière l’autre, les futurs prêtres en formation au Château de la Castille, dans la vallée des Maures, au-dessus de Toulon, étudient les textes sacrés, apprennent et répètent les chants religieux, échangent avec leurs frères de foi. Leur temporel est spirituel, pour l’essentiel. Le week-end, les séminaristes du premier cycle – ceux du second cycle sont alors en paroisse – effectuent quelques travaux manuels : bricolage, entretien du parc… Mais, mystère de l’éducation pastorale, ne prêtent pas main-forte aux ouvriers de la vigne.
L’âme d’un grand vin
A La Castille, deux communautés cohabitent, harmonieusement et séparément. Voici un siècle que, privé de son très croyant fils unique, subitement rappelé par Dieu un triste matin d’avril 1921, Frédéric Aubert de La Castille légua son domaine au diocèse de Fréjus-Toulon, aux fins d’en faire un couvent. De couvent, il n’y eut point mais de séminaire oui, qui ferma en 1969 puis rouvrit en 1983. Depuis lors, plus de 150 prêtres y ont été formés. Une fondation veille au grain, au bon, et pour les siècles des siècles. Voici peu, l’Eglise a décidé de mieux se consacrer encore à ce vaste domaine dévoué à Bacchus, l’un des plus anciens de toute la Provence, où pousse la vigne depuis le milieu du XVIe siècle.
Auparavant passé par le très formateur château de Berne, Marc Fischer a pris en 2019 la direction de cette propriété de 160 hectares et 25 cépages, concentré les étiquettes autour de trois gammes (Sancti, Glorius et Aubert), et oeuvré, surtout, à une meilleure définition des cuvées. Aller chercher l’âme d’un grand vin dans cette structure qui, au-delà de l’aromatique, en dessine la personnalité : l’exercice confine parfois au spirituel, avec sa part d’inexpliqué. Elle se révèle pourtant bien là, dans la grâce tactile de Glorius rosé 2020, assemblage de grenache et cinsault, auquel une pointe de mourvèdre apporte une touche de virilité.
Publié le 03.09.2021.
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