La joie de la Mission ( partie 2/3)

Conférence du père Frédéric Forel – Paroisse Saint-Cyprien – TOULON –


CONFERENCE DU PERE FREDERIC FOREL

CURE DE LA PAROISSE SAINT CYPRIEN – TOULON –

La joie de la mission ……..Partie 2/3……..

Voici donc les projets à venir de cet homme si simple de plus de 76 ans en février 2013, lorsqu’il montait dans l’avion pour s’envoler vers la capitale italienne. Mais Dieu en avait décidé autrement ! Jorge Mario Bergoglio devenu le Pape François, n’allait pas revenir dans sa Mère Patrie depuis cette date. On peut facilement imaginer les caisses qui ont fait le voyage aérien entre l’Argentine et le Vatican par la suite… Mais notez comment cet homme a su s’adapter ou plus exactement s’abandonner à la Volonté de Dieu qui avait prévu un autre chemin, bien loin de la retraite méritée à laquelle peut aspirer un cardinal pasteur, tellement engagé dans la défense des plus démunis, dans la dénonciation de la corruption généralisée du milieu politique et syndicaliste argentin, dans sa manière si audacieuse d’éveiller à l’évangélisation la conscience des fidèles parfois un peu endormie…

Le Pape François vivait avec une intensité extrême cette parole de Jésus à Pierre : « En vérité, en vérité, je te le dis, quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, et tu allais où tu voulais ; quand tu auras vieilli, tu étendras les mains, et un autre te ceindra et te mènera où tu ne voudrais pas » Jn 21,18.

Notre premier Pape jésuite mettait tout simplement en pratique les Principe et Fondement du fondateur de la Compagnie de Jésus : « Il faut nous rendre indifférents à toutes les choses créées, en tout ce qui est permis à la liberté de notre libre arbitre et ne lui est pas défendu. De telle manière, écrit St Ignace, que nous ne voulions pas, quant à nous, santé plus que maladie, richesse plus que pauvreté, honneur plus que déshonneur, vie longue plus que vie courte, et ainsi de tout le reste ; mais que nous désirions et choisissions uniquement ce qui nous conduit davantage à la fin pour laquelle nous sommes créés, soit : louer, respecter et servir Dieu notre Seigneur, et par là, sauver son âme » ES 23.

Nous sommes-là aux antipodes d’un stérile calcul carriériste, d’un désir de puissance, de pouvoir, de domination qui peut tous nous toucher et nous faire tomber, où que l’on soit, quoique l’on fasse. Combien de chrétiens, même dans les paroisses les plus humbles ou au sein de mouvements caritatifs, commencent avec l’intention de servir, d’aider, et se transforment en maîtres des lieux et des choses. Là, il n’y a plus la joie d’évangéliser ! Il y a la peur de perdre mon acquis après bien des efforts, de perdre le périmètre d’action en mon pouvoir.

La joie du cœur éveillé, dynamisé à servir les plus petits, les plus isolés, les plus faibles de mes frères, la joie d’annoncer le Christ au risque d’être ridiculisé ou moqué parfois, est éteinte au profit de ma propre volonté, qui m’enferme dans une image fausse que je veux donner de moi. Je ne cherche plus à être à l’écoute de la Volonté de Dieu dans ma vie, mais je cherche à imposer ma volonté propre à Dieu. Je ne fais plus l’œuvre de Dieu mais l’œuvre pour Dieu. C’est un piège mortel pour notre vie spirituelle. L’orgueil a pris le pouvoir de mon cœur, dépossédé de l’indispensable humilité pour écouter !

Dans son Exhortation Apostolique « La joie de l’Evangile », le pape François développe tout un programme en cinq chapitres faciles à lire et même à étudier en petits groupes, de la manière d’avoir la joie chrétienne chevillée au cœur, surtout dans ce monde actuel tellement à contre-courant de cette joie. J’espère que la majorité d’entre nous ont lu et étudié ce document. Notez simplement les deux premiers titres révélateurs de l’introduction : « Une joie qui se renouvelle et se communique » et « La douce et réconfortante joie d’évangéliser ».

Mais pour aborder directement cette Exhortation, de manière crédible pour nous, je ne puis m’ôter de l’esprit les souffrances et le témoignage sanglant de nos frères et sœurs chrétiens d’Orient, pourchassés, massacrés par les extrémistes musulmans. Je ne puis passer sous silence cette législation mortifère qui depuis plusieurs décennies imprègnent les esprits et les cœurs des peuples surtout occidentaux, et qui consiste à détruire tout ce qui a de la valeur aux yeux du Créateur : la vie humaine et la famille. Dans ces conditions, telles que nous les vivons aujourd’hui, comment alimenter notre cœur de cette joie pour qu’elle devienne joie missionnaire en étant vigilant à la tentation de sombrer dans la critique, dans le rejet, avec un cœur suffocant d’amertume ?

Dans ce Document, le Pape nous donne quatre orientations à approfondir :
• 1- Se laisser regarder, contempler par Jésus.
• 2- L’Evangile répond aux nécessités les plus profondes de l’humain.
• 3- Jésus marche, parle, respire, travaille avec le missionnaire.
• 4- La Gloire de Dieu est que nous portions beaucoup de fruits.

En guise d’introduction, il nous rappelle qu’il est très important de se souvenir des premiers chrétiens et de tant de frères au cours de l’Histoire qui furent remplis de joie, pleins de courage, infatigables dans l’annonce, et capables d’une grande résistance active. Il y en a qui se consolent en disant qu’aujourd’hui c’est plus difficile, constate le Saint Père.

Cependant, nous devons reconnaître que les circonstances de l’Empire romain n’étaient pas favorables à l’annonce de l’Évangile, ni à la lutte pour la justice, ni à la défense de la dignité humaine. À tous les moments de l’Histoire, la fragilité humaine est présente, ainsi que la recherche maladive de soi-même, l’égoïsme confortable et, en définitive, la concupiscence qui nous guette tous. Cela arrive toujours, sous une forme ou sous une autre ; cela vient des limites humaines plus que des circonstances. Par conséquent, ne disons pas qu’aujourd’hui c’est plus difficile ; c’est différent, insiste François. Apprenons plutôt des saints, spécialement des martyrs qui nous ont précédés et qui ont affronté les difficultés propres à leur époque.

Donc la première motivation pour évangéliser est l’amour de Jésus que nous avons reçu, l’expérience d’être sauvés par lui qui nous pousse à l’aimer toujours plus. Mais, quel est cet amour qui ne ressent pas la nécessité de parler de l’être aimé, de le montrer, de le faire connaître ? Si nous ne ressentons pas l’intense désir de le communiquer, il est nécessaire de prendre le temps de lui demander dans la prière qu’il vienne nous séduire. Nous avons besoin d’implorer chaque jour, de demander sa grâce pour qu’il ouvre notre cœur froid et qu’il secoue notre vie tiède et superficielle.

Placés devant lui, le cœur ouvert, nous laissant contempler par lui, nous reconnaissons ce regard d’amour que découvrit Nathanaël, le jour où Jésus se fit présent et lui dit : « Quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu » (Jn 1, 48). Qu’il est doux d’être devant un crucifix, ou à genoux devant le Saint-Sacrement, et être simplement sous son regard ! Quel bien cela nous fait qu’il vienne toucher notre existence et nous pousse à communiquer sa vie nouvelle !

Par conséquent, ce qui arrive, en définitive, c’est que « ce que nous avons vu et entendu, nous l’annonçons » (1 Jn 1, 3). La meilleure motivation pour se décider à communiquer l’Évangile est de le contempler avec amour, de s’attarder en ses pages et de le lire avec le cœur. Si nous l’abordons de cette manière, sa beauté nous surprend, et nous séduit chaque fois. Donc, il est urgent de retrouver un esprit contemplatif, qui nous permette de redécouvrir chaque jour que nous sommes les dépositaires d’un bien qui humanise, qui aide à mener une vie nouvelle. Il n’y a rien de mieux à transmettre aux autres.

La deuxième motivation est que l’Évangile répond aux nécessités les plus profondes des personnes, parce que nous avons tous été créés pour ce que l’Évangile nous propose : l’amitié avec Jésus et l’amour fraternel. Quand on réussira à exprimer adéquatement et avec beauté le contenu essentiel de l’Évangile, ce message répondra certainement aux demandes les plus profondes des cœurs.


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Publié le 24.03.2015.

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