Défis et enjeux missionnaires

Le contexte dans lequel nous évoluons est marqué par le sécularisme, le consumérisme, le relativisme moral, le pluralisme religieux, souvent, l’indifférence, le primat de l’individualisme, la résurgence d’une religiosité sauvage et hybride et parfois, des soupçons vis-à-vis du christianisme. Mais il est riche aussi de nouvelles attentes, de nombreuses initiatives, des témoignages de la fidélité et de l’engagement des laïcs et des communautés chrétiennes.

Texte élaboré par les évêques de la Province de Marseille en vue de préparer le rassemblement de novembre 2005 à La Castille.

1. L’annonce kérygmatique de la foi

L’Eglise doit réinvestir des lieux, des espaces d’annonce directe de la foi, et de nouvelles formes d’apostolat direct. Il s’agit de mettre en contact un auditeur indifférent ou disponible avec la Parole de Dieu. Les médias et les nouvelles technologies peuvent être des moyens efficaces de cette annonce. Celle-ci appelle le témoignage personnel et communautaire de la part des chrétiens.
De même, les démarches artistiques ou culturelles peuvent développer une pastorale du «goût» ou du désir, qui sollicitent la part d’imaginaire et d’émerveillement qui est en nous. Elles peuvent être des préalables à la proposition de foi.
Le cheminement de foi, conduit éventuellement à une prise en charge de type pré-catéchuménal. Mais rappelons-nous que l’annonce s’inscrit toujours à l’intérieur d’un dialogue. Elle n’est ni agressive ni en surplomb. En évangélisant, le chrétien accepte aussi d’être évangélisé.

2. L’enseignement de la foi

Dans un contexte de perte de transmission de la foi (1% d’enfants catéchisés en moins chaque année), comment redonner sa place à des lieux où la foi de l’Eglise peut être enseignée dans son contenu à fois doctrinal, spirituel, moral, anthropologique ? Plusieurs espaces sont à privilégier : catéchèse des enfants et des adultes, école catholique, aumônerie de l’enseignement public, proposition de formation des laïcs… En effet, la mise en responsabilité des laïcs implique une qualification et un certain cheminement spirituel. Quels sont les lieux de dispensation et de vérification de cette formation ? De quelle manière peut s’organiser une véritable pastorale de l’intelligence ?

3. Initiation chrétienne et préparation aux sacrements

Comment évangéliser des personnes déjà «sacramentalisées» qui adressent à l’Eglise des demandes cultuelles ? Comment promouvoir une catéchèse pour adultes de type catéchuménal ? Quels types de préparation aux sacrements (du baptême, de l’eucharistie, de la confirmation, du mariage), privilégier et comment les articuler, autour de seuils de conversion et de ritualisation ?

4. Pastorale de l’accueil spirituel, de l’écoute et de l’accompagnement

Cette pastorale se déploie sur trois niveaux :
– L’accompagnement personnel des prêtres et diacres, non seulement au titre de la direction spirituelle (for interne), mais aussi dans leur suivi pastoral.
– L’accompagnement des «cadres» laïcs (école des responsables).
– L’accueil spirituel auprès de plus en plus de personnes en quête d’une rencontre personnelle avec un prêtre ou une personne qualifiée (ce qui suppose leur formation). Comment évangéliser la condition humaine quand elle est déstructurée ?

5. Revitalisation des communautés chrétiennes

Beaucoup de paroisses sont à «bout de souffle». Elles n’ont plus la « masse critique » pour débrayer d’une «pastorale de l’entretien» (qui n’est pourtant pas négligeable !). Comment susciter ou relancer de nouveaux dynamismes de croissance ? Par des visites pastorales ? Dans le cadre des aménagements pastoraux ? Quelle formation missionnaire des prêtres et des laïcs ? Des missions populaires ?…

6. Ouverture des communautés chrétiennes

Une pastorale de «l’altérité» peut relever le défi du repli identitaire. Elle se déploie dans quatre directions : la solidarité (le pauvre), l’universalité (l’étranger), l’œcuménisme, l’interreligieux. Autant d’espaces de dialogue sur des lieux de fractures. En particulier, dans notre Province, l’évangélisation touche la question sensible des relations islamo-chrétiennes. Beaucoup de communautés entrent avec difficulté dans l’ecclésiologie de la sacramentalité (signe et instrument du Salut). Elles restent ecclésio-centrées, préoccupées ou absorbées par des problèmes de gestion interne.

7. Engagement des chrétiens dans la Cité

On constate une privatisation de la foi, c’est-à-dire sa récupération au profit d’un besoin de confort ou de thérapie intérieurs. Comment éviter cette tentation individualiste et spiritualisante ? Comment les chrétiens peuvent-ils signifier leur appartenance au Christ ? Par un engagement dans la société et en se mettant au service d’autrui. Comment marquer l’inscription sociale du christianisme ? Par exemple, en investissant dans des lieux de réflexion et de débat public, les nouveaux moyens de communication et les médias (presse, radio, télévision, Internet). Dans beaucoup de domaines, les chrétiens sont peu présents à notre monde, en particulier tout ce qui altère le lien social ou les questions bioéthiques, qui touchent au statut de la personne et la vision chrétienne de l’amour et de la sexualité. Comment, dans un contexte conformiste et de prêt à penser, porter, de manière communautaire, la dimension prophétique et contestataire de la foi ?
Souvent dans nos diocèses, l’Eglise a une surface sociale de contact avec les « politiques ». Comment assumer cette proximité sans compromis ni récupérations… ?

8. L’évangélisation de la religiosité populaire et de l’intériorité

Comment christianiser les différentes expressions de piété et de dévotions traditionnelles (sanctuaires, pèlerinages, confréries….) ? Le marché de «l’intériorité» est récupéré par l’ésotérisme, et parfois, des sectes. La recherche de bien être et de la « santé » se substitue à la quête du salut, la thérapie à la sotériologie. La «technique» spirituelle prime sur la grâce. Comment et où enseigner la «prière chrétienne» (école de prière…) ? Par ailleurs, notre Province est une aire de migration touristique et une terre d’asile pour les vacanciers ou à la périphérie des grandes agglomérations. Cela induit une pastorale du «ponctuel». Comment accueillir des personnes qui fréquentent épisodiquement l’Eglise, ou sollicitent son aide à l’occasion de tel ou tel demande cultuelle ou sacramentelle. Comment nos églises peuvent-elles être des lieux d’évangélisation (accueil, visites, animations culturelles….) ?

9. La Pastorale des vocations et de l’appel

Où sont les lieux «appelants» ? La crise de la famille, le délitement des communautés chrétiennes, la culture -plus «événementielle» que d’engagement dans la durée-, le mode de vie des prêtres… ne sont pas toujours favorables à une pastorale des vocations. Il faut une surmotivation. De ce point de vue, le témoignage évangélique de la vie consacrée constitue une force de proposition d’un art de vivre en chrétien. Comment prendre en charge ces vocations, relayer l’appel du Christ ? Comment engager la pastorale des jeunes et la pastorale des familles dans une logique plus vocationnelle et donc plus missionnaire ?
Comment former les chrétiens pour devenir témoins et missionnaires ? Retraites, écoles de la foi ou d’évangélisation, tiers lieux éducatifs, foyers vocationnels sont autant de propositions qui pourraient être mises en œuvre.

10. Le discernement et la formation des jeunes pour le ministère ordonné

Les conditions actuelles de l’exercice du ministère, la fragilité humaine et affective des jeunes, la nécessité de préparer des jeunes à former des communautés missionnaires, à « travailler » avec les laïcs, à vivre de façon fraternelle…. nous conduisent aujourd’hui à réévaluer les conditions de formation des jeunes au sacerdoce, en partant des 4 piliers de « pastores dabo vobis » :
« La tâche pastorale prioritaire de la nouvelle évangélisation incombe à tout le peuple de Dieu et demande une nouvelle ardeur, de nouvelles méthodes, et un nouveau langage pour l’annonce et le témoignage évangéliques. Il exige que les prêtres soient radicalement et totalement plongés dans le mystère du Christ et soient capables de réaliser un nouveau style de vie pastorale » (PDV N° 18)

Publié le 28.12.2005.

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