Changer de regard

Samedi 4 octobre 2014, la Villa Noailles a été le cadre de la rencontre paroissiale de la diaconie. Quel beau symbole pour le thème de cette journée de découvertes autour des mouvements et association caritatifs et de compassion de notre ville : changer de regard !

Un grand merci

Un grand merci à Jean-Pierre Blanc, le Directeur de la Villa, pour sa volonté d’ouvrir largement les portes de ce lieu, pour son accueil chaleureux et bienveillant. Merci également à Hélène Fontaine et à Guillaume Vacquier pour leur disponibilité et leur professionnalisme.

La journée s’est terminée par une visite, guidée par Guillaume Vacquier, du château Saint Pierre, qui ouvrira très prochainement en tant qu’atelier de prototypage pour la mode et le design, et enfin par une promenade émouvante dans les ruines de l’église Saint-Pierre, première église paroissiale d’Hyères.

Enseignement de Gilles Rebêche

Mais cette journée a commencé avec un enseignement de Gilles Rebêche.

C’est dans les vestiges de l’abbaye Saint-Bernard, sous les voûtes de la salle donnant accès au jardin cubique, que Gilles Rebêche a développé le thème de cette journée – changer son regard – en plaçant son exposé dans la perspective de Saint-François d’Assise, fêté ce jour-là.

Nous sommes donc invités à changer notre vision en suivant sept points, qui sont sept éléments fondateurs de la vie de St-François.

« Va et rebâtis mon Eglise qui menace ruine.»

L’évènement fondateur de l’engagement de Saint-François est cette phrase entendue dans une église en ruine, la chapelle San Damiano. Il s’agissait moins de rebâtir les murs que de reconstituer les liens fraternels dans la communauté et avec les plus démunis, les plus pauvres, les plus fragiles. Le regard de François est contemplatif (non pas dans l’activisme) : il voit ce qui est beau dans l’autre ; il le transfigure, le libère au lieu de l’enfermer. Il nous invite à changer le regard de l’intérieur. Comme le mortier qui est fait de sable, de ciment et d’eau, la Foi, l’Espérance et la Charité peuvent nous permettre de consolider nos existences. Confrontés à certaines situations, il nous faut retrouver dans la prière la source de cette parole de San Damiano. Cette journée est faite pour se ressourcer : quelle est la source de mon engagement ? Une personne, une parole, un témoignage ? Il est important de s’en souvenir et de la garder : François d’Assise a toujours rayonné de cette expérience première.

François d’Assise et le baiser au lépreux.

Face au lépreux, François est à la fois révulsé et attiré. Mails il a su dépasser ce premier sentiment pour s’approcher de l’homme malade. Ainsi après l’expérience mystique et fondatrice de San Damiano, François d’Assise vit cette expérience relationnelle et nous incite à retrouver un regard selon l’Evangile en nous posant cette question : Quelle rencontre m’a aidé à changer mon regard ? Pour nous renouveler, n’hésitons pas à nous appuyer sur ces « sources » fondamentales que le pape François définit ainsi: prière et simplicité des relations pour retrouver un climat de fraternité, et repuisons à la source de nos engagements. En effet, qu’est ce qui bloque mon regard ? Le pape François nous invite à ne pas être « douaniers » de l’Eglise, à ne pas voir les autres comme « objets » de la charité mais comme des frères dans la Foi et l’Espérance.

François d’Assise et Le loup de Gubbio.

« Je veux rencontrer ce loup », dit-il à la population terrorisée, ce loup que tous redoutaient et que lui appelle « Frère Loup ». Avec l’animal féroce et les villageois, il trouve un terrain d’entente. Il nous montre par là la voie pour vivre ensemble, pour gérer les situations de violence et d’agressivité. Et nous indique que les exclusions et l’injustice, sources de violence, doivent être combattues. François d’Assise invite à penser que l’on peut parler avec les loups, même ceux à figure humaine. Le loup de Gubbio avait aussi peur des villageois que les villageois avaient peur de lui, cette peur enchaînait chacun à une surenchère de violence. Mais si notre regard peut générer violence et peur, il peut aussi avoir cette capacité à transformer, à s’apprivoiser mutuellement, à modifier les situations, à condition qu’il soit un regard de prière et d’adoration. Il nous invite à nous dépasser nous-mêmes, dans le sens de cette prière de Christian de Chergé, moine de Tibhirine, dite alors que la situation en Algérie mettait sa vie en danger: « Seigneur désarme-les, Seigneur désarme-moi ».

Rencontre du Sultan.

Cet épisode de la vie du saint nous renvoie à l’amitié islamo-chrétienne. François d’Assise, qui a passé des heures à converser avec le sultan, nous engage à nous poser cette question : Sommes-nous témoins de l’Evangile ? En effet, avant de vouloir convertir l’autre, ne faudrait-il pas se décider à se convertir soi-même à l’Evangile, c’est-à-dire à s’en imprégner ? L’histoire d’Abraham est aussi celle d’une double filiation, avec Isaac et Ismaël, qui appartient au projet de Dieu. Comme dans toute « histoire de famille », les choses ne coulent pas de source, l’héritage spirituel est compliqué ; mais il ne faut pas céder à la tentation de faire de nos « demi-sœurs et demi-frères » musulmans des ennemis.

Les stigmates de saint François.

Par ces stigmates reçus sur le Mont Alverne, François nous rappelle que le serviteur n’est pas plus grand que son maître. Tout ce que nous vivons est marqué par les stigmates de la Croix et nous rappelle que nos fragilités ne doivent pas rester des plaies ouvertes mais doivent se transformer en stigmates, c’est-à-dire en plaies d’amour. Parfois nos propres misères peuvent devenir une ouverture, un chemin de fraternité. Si on ne s’enferme pas dans ses blessures, elles peuvent nous rendre capables de chanter le Cantique de la Création. Faire l’expérience des stigmates nous ouvre vers plus de Vie parce qu’elles sont un éloge de la fragilité. De même que si les espèces fragiles disparaissent de notre monde, c’est tout l’écosystème et la diversité qui sont en péril, ainsi l’attention aux plus fragiles est primordiale : ils sont une chance pour préserver l’Humanité.

Cantique de la Création.

Par cette prière, François nous engage à nous sentir en harmonie avec tous. « Suis-je le gardien de mon frère ? » Oui, nous sommes le gardien de nos frères, mais aussi de la Création.

Difficultés dans sa communauté.

Pour répondre aux querelles dans sa communauté, François a voulu qu’on lui relise le passage du lavement des pieds, alors qu’il était sur son lit de mort. Ses frères étaient comme les disciples de Jésus, qui se disputaient le première place, dès qu’Il avait le dos tourné. C’est pourquoi quand Il va mourir, Jésus fait ce geste du Serviteur. François nous invite à méditer sur ce geste, pour nous apprendre à nous dépouiller. En effet, entrer dans le service de Jésus demande chaque jour de mourir à soi-même. François rappelle que la conversion est d’abord un changement de mentalité, un changement de regard. Il nous faut redécouvrir la conversion du regard : celui qui ouvre, et pas qui enferme, pour vivre la joie de l’Evangile.
Quel que soit mon âge, j’ai à vivre des choses inédites qui me renouvellent.

Publié le 23.10.2014

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