Ce dimanche, « le Christ vient se manifester parmi nous »
Dimanche 7 janvier, nous fêterons l’Épiphanie, jour où les rois Mages ont rencontré l’Enfant-Dieu, après avoir suivi l’étoile du berger, pour lui offrir des présents. Mais quelle signification revêt cette solennité ?
Le mot « épiphanie » vient du grec « épiphanéia ; épiphanéin » qui signifie « apparition ; paraître ou briller sur ». La solennité de l’Épiphanie célèbre donc la manifestation de Jésus qui apparaît comme Messie. Cette fête venue d’Orient, où elle a été fixée au 6 janvier, était à l’origine la fête de la Lumière et l’eau. Aujourd’hui, dans les pays orientaux, elle est une commémoration du baptême du Christ dans le Jourdain.
En Occident, l’Épiphanie est fêtée le dimanche le plus proche du 6 janvier et est surtout la fête des « Rois ». Même si le baptême de Jésus et les noces de Cana, faisant partie des trois mystères de ce jour, ne sont pas oubliés, l’adoration des Mages retient quasiment toute l’attention.
Le seul Évangile qui relate cet événement est celui de Matthieu. Selon lui, les trois mages originaires d’Orient, Melchior, Gaspard et Balthazar, ont été conduits par un astre jusqu’au roi des Juifs qui vient de naître à Bethléem, pour l’adorer et lui offrir des présents.
Devenir prêtre, prophète et roi
Le chiffre trois symbolise d’abord les trois continents : l’Asie, l’Afrique et l’Europe qui étaient les seuls connus à l’époque. Ils sont également à l’image des trois fils de Noé : Sem, Cham et Japhet. Il figure aussi les trois âges de la vie, puisque Melchior, qui offrit de l’or, est présenté avec une longue barbe, signe de son grand âge. Gaspard, qui donna l’encens, est jeune, tandis que Balthazar, qui fit l’offrande de la myrrhe, est barbu sans être âgé.
L’encens témoigne de la prêtrise revêtue par l’Enfant Jésus, à l’image des parfums d’encens qui brûlaient sur l’autel du Temple lorsque les prêtres offraient des sacrifices. Comme le Christ s’est offert sur la Croix, chaque baptisé est appelé à faire de son existence « une vivante offrande à la louange et à la gloire de son Nom » (prière eucharistique).
La myrrhe annonce symboliquement l’ensevelissement de Jésus, après la Passion, tout comme le bois de la mangeoire annonce celui de la Croix. Cette capacité prophétique à discerner ce qui est en jeu dans le présent est devenue celle des baptisés.
L’or désigne la royauté de Jésus annoncée par les prophètes, qui sera ensuite accomplie sur la Croix. Cette royauté est celle des enfants de Dieu qui, le Christ vivant en eux, offre leur vie comme un service royal.
Ainsi, par sa manifestation, l’Enfant-Dieu nous appelle à sa suite à devenir prêtre, prophète et roi. Fête missionnaire par excellence, l’Épiphanie rappelle également, avec l’évocation de ces mages étrangers à Israël, la dimension universelle du message évangélique et du Salut apporté par le Christ.
Une tradition aux nombreux symboles
Pour cette fête, les Français dégustent des brioches ou des galettes des rois, dont les parts sont attribuées par le plus jeune caché sous la table. Cette tradition provient probablement d’une fête solaire ou saturnale antérieure à la christianisation, qui célébrait les jours qui rallongent. Mais dans de nombreux pays, comme en Espagne ou en Italie, l’Épiphanie revêt une autre dimension puisque les enfants, qui ne reçoivent pas leurs cadeaux à Noël, attendent les Rois Mages pour déballer leurs présents. Une belle façon de vivre pleinement la Nativité dans le recueillement et la paix, sans se laisser happer par l’effervescence des cadeaux, avant de se mettre en marche dans les pas du Seigneur.
Alors en cette fête de l’Épiphanie, à la suite des Mages, allons à la rencontre de l’Enfant-Dieu et présentons-Lui nos offrandes, à commencer par notre personne elle-même.
écrit par Liloye Navarre
Publié le 04.01.2024.
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