Catéchèses du Pape sur la Miséricorde

Depuis le 13 janvier 2016, chaque mercredi au cours de l’audience générale au Vatican, et un samedi par mois au cours d’une « audience jubilaire », le pape François donne des catéchèses sur la miséricorde.

Celles du mercredi abordent la miséricorde selon la perspective biblique, de manière à apprendre la miséricorde en écoutant ce que Dieu lui-même nous enseigne à travers sa Parole.

Sauf mention contraire, les textes ci-dessous sont les versions intégrales en français des catéchèses telles qu’elle figurent sur le site Internet du Saint-Siège (http://w2.vatican.va/content/vatican/fr.html). Ce site donne également les liens pour voir ces catéchèses par les enregistrements vidéo de Radio Vatican.


Catéchèse n°12, audience générale du mercredi 123 mars 2016

Le texte intégral en français sera disponible ultérieurement.

Frères et sœurs, notre réflexion sur la miséricorde de Dieu nous introduit aujourd’hui au Triduum pascal. En ces trois jours, tout nous parle de miséricorde et nous montre que l’amour de Dieu n’a pas de limites. Le Jeudi-Saint, Jésus institue l’Eucharistie ; c’est l’amour qui se fait service. Jésus se donne à nous et nous demande de demeurer en lui pour faire la même chose. Le Vendredi-Saint est le sommet de l’amour. La mort de Jésus sur la croix exprime l’amour donné jusqu’au bout, sans fin, un amour qui n’exclut personne. Si Dieu nous a aimés jusque-là, nous pouvons et nous devons nous aussi nous aimer les uns les autres. Enfin, le Samedi-Saint est le jour du silence de Dieu, un silence qui exprime l’amour comme solidarité avec les abandonnés de toujours. Dieu se tait par amour dans l’attente de la résurrection. Tout cela est un grand mystère d’amour et de miséricorde. Et nos paroles sont bien pauvres pour l’exprimer. Laissons-nous envelopper par la miséricorde de Dieu qui vient à notre rencontre et accueillons dans notre cœur la grandeur de cet amour dans l’attente de la Résurrection.

Santo Padre : Sono lieto di accogliervi, cari pellegrini di lingua francese. In questi giorni che ci conducono alla Pasqua, vi invito ad allargare il vostro cuore per accogliere la misericordia senza limiti che Dio ci offre nella morte e resurrezione del suo Figlio! Buone Feste di Pasqua!

Speaker : Je suis heureux de vous accueillir, chers pèlerins de langue française. En ces jours qui nous conduisent vers Pâques, je vous invite à ouvrir grand votre cœur pour accueillir la miséricorde sans limites que Dieu nous offre dans la mort et la résurrection de son Fils ! Bonnes fêtes de Pâques !


Catéchèse n°11, audience générale du mercredi 16 mars 2016

Le texte intégral en français sera disponible ultérieurement.

Speaker :

Frères et sœurs, la miséricorde de Dieu est capable d’ouvrir le cœur des affligés à l’espérance. Devant des situations de souffrance et de détresse que nous traversons nous-mêmes ou que connaissent beaucoup de nos frères, il peut arriver de nous sentir abandonnés de Dieu. Comment-peut-il permettre cela ? Cependant le prophète Jérémie annonçait au peuple en exil que Dieu n’est pas absent de cette épreuve, il apporte le salut à qui se confie à lui. Le Seigneur est fidèle, il n’abandonne personne dans la détresse, et puisqu’il aime d’un amour sans fin, il remplira de joie et de consolation le cœur de l’homme. La vie triomphera de la mort. Jésus-Christ porte à son accomplissement ce message d’espérance du prophète. Le Seigneur veut accomplir cette promesse de retour d’exil en chacun de nous, par son pardon qui nous convertit et nous réconcilie avec lui.

Santo Padre:

Saluto cordialmente i pellegrini di lingua francese, in particolare i giovani dei licei e dei collegi. Mentre continuiamo il nostro cammino verso la Pasqua, invito ciascuno ad avvicinarsi al Signore, particolarmente acconstandosi al Sacramento della riconciliazione, per sperimentare la sua misericordia e per conoscere la pace e la gioia.

Che Dio vi benedica.

Speaker :

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes des lycées et des collèges. Alors que nous continuons notre chemin vers Pâques, j’invite chacun à s’approcher du Seigneur, en particulier en recevant le Sacrement de la réconciliation, afin d’expérimenter sa miséricorde et de connaître la paix et la joie.

Que Dieu vous bénisse.


Catéchèse n°10, audience jubilaire du samedi 12 mars 2016

Le texte intégral en français sera disponible ultérieurement.

Speaker :

Frères et sœurs, l’Évangile de Jean nous rapporte qu’avant de mourir Jésus a accompli un geste qui restera dans la mémoire des disciples : le lavement des pieds. De cette manière, il nous a indiqué que le service est le chemin à parcourir pour vivre la foi en lui et témoigner de son amour. Il a aussi voulu révéler au monde la façon d’agir de Dieu à notre égard et donner l’exemple de son commandement nouveau de nous aimer les uns les autres, comme il nous a aimés. L’amour est le service concret que nous nous rendons les uns aux autres. Il s’exprime dans le partage des dons que le Saint-Esprit nous a faits pour la croissance de la communauté, et aussi dans celui des biens matériels avec ceux qui sont dans le besoin. Enfin, Jésus en nous demandant de faire comme lui, nous invite à prier les uns pour les autres afin que nous sachions nous pardonner mutuellement.

Santo Padre : Con gioia accolgo i fedeli di lingua francese, in particolare i pellegrini venuti da Francia, Svizzera e Costa d’Avorio. Vi invito a ricordarvi che essere misericordiosi come il Padre significa seguire Gesù sulla strada del servizio. A tutti auguro un buon cammino verso la Pasqua!

Speaker : J’accueille avec plaisir les personnes de langue française, en particulier les pèlerins venus de France, de Suisse et de Côte d’Ivoire. Je vous invite à vous souvenir qu’être miséricordieux comme le Père, signifie suivre Jésus sur le chemin du service. A tous je souhaite une bonne montée vers Pâques !


Catéchèse n°9, audience générale du mercredi 2 mars 2016

Chers frères et sœurs, bonjour,

En parlant de la miséricorde divine, nous avons évoqué à plusieurs reprises la figure du père de famille, qui aime ses enfants, en prend soin, les pardonne. Et en tant que père, il les éduque et les corrige lorsqu’ils se trompent, favorisant leur croissance dans le bien.

C’est ainsi qu’est présenté Dieu dans le premier chapitre du prophète Isaïe, dans lequel le Seigneur, en tant que père affectueux mais également attentif et sévère, s’adresse à Israël, l’accusant d’infidélité et de corruption, pour la reporter sur la voie de la justice. Notre texte commence ainsi : « Cieux écoutez, terre prête l’oreille, / car Yahvé parle. / J’ai élevé des enfants, je les ai fait grandir, / mais ils se sont révoltés contre moi. / Le bœuf connaît son possesseur, / et l’âne la crèche de son maître, / Israël ne connaît pas, / mon peuple ne comprend pas » (1, 2-3).

Dieu, à travers le prophète, parle au peuple avec l’amertume d’un père déçu : il a fait grandir ses enfants, et à présent, ils se sont rebellés contre lui. Même les animaux sont fidèles à leur maître et reconnaissent la main qui les nourrit ; le peuple, en revanche, ne reconnaît plus Dieu, se refuse de comprendre. Même blessé, Dieu laisse parler l’amour, et fait appel à la conscience des enfants dégénérés afin qu’ils reconnaissent leurs torts et qu’ils se laissent à nouveau aimer. Voilà ce que fait Dieu ! Il vient à notre rencontre afin de nous laisser aimer par Lui par notre Dieu.

La relation père-fils, à laquelle les prophètes font souvent référence pour parler du rapport d’alliance entre Dieu et son peuple, s’est dénaturée. La mission éducative des parents vise à les faire grandir dans la liberté, à les rendre responsables, capables d’accomplir des œuvres de bien pour eux-mêmes et pour les autres. En revanche, à cause du péché, la liberté devient prétention d’autonomie, prétention d’orgueil, et l’orgueil conduit au conflit et à l’illusion de se suffire à soi-même.

Voilà alors que Dieu rappelle son peuple : « Vous vous êtes trompés de chemin ». Affectueusement et amèrement, il dit « mon » peuple. Dieu ne nous renie jamais ; nous sommes son peuple, le plus méchant des hommes, la plus méchante des femmes, les plus méchants des peuples sont ses fils. Et Dieu est comme cela: il ne nous renie jamais, jamais ! Il dit toujours : « Mon Fils, viens ». Et cela est l’amour de notre Père ; cela est la miséricorde de Dieu. Avoir un tel père nous donne espérance, nous donne confiance. Cette appartenance devrait être vécue dans la confiance et dans l’obéissance, dans la conscience que tout est un don qui vient de l’amour du Père. Et en revanche, apparaissent la vanité, la folie et l’idolâtrie.

C’est pourquoi le prophète s’adresse à présent directement à ce peuple à travers des paroles sévères pour l’aider à comprendre la gravité de sa faute : « Malheur ! nation pécheresse ! […] fils pervertis ! / Ils ont abandonné Yahvé, / ils ont méprisé le Saint d’Israël, / ils se sont détournés de lui » (v. 4).

La conséquence du péché est un état de souffrance, dont le pays subit également les conséquences, étant dévasté et transformé en désert, au point que Sion — c’est-à-dire Jérusalem — devient inhabitable. Là où se trouve le refus de Dieu, de sa paternité, il n’y a plus de vie possible, l’existence perd ses racines, tout apparaît perverti et anéanti. Toutefois, également dans ce moment douloureux le salut est en vue. L’épreuve est envoyée pour que le peuple puisse faire l’expérience de l’amertume de celui qui abandonne Dieu, et donc se confronter avec le vide désolant d’un choix de mort. La souffrance, conséquence inévitable d’une décision autodestructrice, doit faire réfléchir le pécheur pour l’ouvrir à la conversion et au pardon.

Tel est le chemin de la miséricorde divine : Dieu ne nous traite pas selon nos fautes (cf. Ps 103, 10). La punition devient l’instrument pour inciter à réfléchir. On comprend ainsi que Dieu pardonne son peuple, fait grâce et ne détruit pas tout, mais laisse toujours ouverte la porte à l’espérance. Le salut implique la décision d’écouter et de se laisser convertir, mais il reste toujours un don gratuit. Dans sa miséricorde, le Seigneur indique donc une route qui n’est pas celle des sacrifices rituels, mais plutôt de la justice. Le culte est critiqué non parce qu’il est inutile en lui-même, mais parce qu’au lieu d’exprimer la conversion, il prétend la remplacer ; et il devient ainsi la recherche d’une propre justice, en créant la conviction trompeuse que ce sont les sacrifices qui sauvent et non la miséricorde divine qui pardonne le péché. Pour bien comprendre: quand quelqu’un est malade, il va chez le médecin; quand quelqu’un se sent pécheur, il va auprès du Seigneur. Mais si au lieu d’aller chez le médecin, il va chez le sorcier, il ne guérit pas. Très souvent, nous n’allons pas auprès du Seigneur, mais nous préférons emprunter de fausses routes, en cherchant en dehors de Lui une justification, une justice, une paix. Dieu, dit le prophète Isaïe, n’aime pas le sang des taureaux et des agneaux (v. 11), en particulier si l’offrande est faite avec des mains sales du sang de nos frères (v. 15). Je pense que si certains bienfaiteurs de l’Église venaient avec une offrande — « Prenez cette offrande pour l’Église » — qui est le fruit du sang de beaucoup de gens exploités, maltraités, esclavagisés par un travail mal payé, je dirai à ces gens : « S’il te plaît, reprends ton chèque, brûle-le ». Le peuple de Dieu, c’est-à-dire l’Église, n’a pas besoin d’argent sale, il a besoin de cœurs ouverts à la miséricorde de Dieu. Il est nécessaire de s’approcher de Dieu avec les mains purifiées, en évitant le mal et en pratiquant le bien et la justice. Comme la façon dont termine le prophète est belle : « Cessez de faire le mal, apprenez à faire le bien ! / Recherchez le droit, redressez le violent ! / Faites droit à l’orphelin, plaidez pour la veuve » (vv. 16-17).

Pensez aux nombreux réfugiés qui débarquent en Europe et ne savent pas où aller. Alors, dit le Seigneur, les péchés, même s’ils étaient écarlates, deviendraient blancs comme la neige, et candides comme la laine, et le peuple pourra se nourrir des biens de la terre et vivre en paix (v. 19).

C’est le miracle du pardon que Dieu, le pardon que Dieu, en tant que Père, veut donner à son peuple. La miséricorde de Dieu est offerte à tous, et ces paroles du prophète valent également aujourd’hui pour nous tous, appelés à vivre comme des enfants de Dieu.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les groupes des diocèses de Saint-Denis, de Grenoble et de Mamfé, avec leurs évêques, ainsi que les séminaristes de Toulouse.

La miséricorde de Dieu est offerte à tous. Mettons à profit ce temps du carême qui nous est donné pour regretter nos péchés, et nous engager courageusement dans une vie nouvelle.

Je vous souhaite un bon chemin vers Pâques, et que Dieu vous bénisse.


Catéchèse n°8, audience générale du mercredi 24 février 2016

Chers frères et sœurs, bonjour,

Nous poursuivons les catéchèses sur la miséricorde dans l’Écriture Sainte. Dans différents passages, l’on parle des puissants, des rois, des hommes qui se trouvent « en haut », et aussi de leur arrogance et de leurs abus. La richesse et le pouvoir sont des réalités qui peuvent être bonnes et utiles au bien commun, si elles sont mises au service des pauvres et de tous, avec justice et charité. Mais quand, comme cela se produit souvent, elles sont vécues comme un privilège, avec égoïsme et arrogance, elles se transforment en instruments de corruption et de mort. C’est ce qui se produit dans l’épisode de la vigne de Nabot, décrit dans le Premier Livre des Rois, au chapitre 21, sur lequel nous nous arrêtons aujourd’hui.

Dans ce texte, l’on raconte que le roi d’Israël, Akab, veut acheter la vigne d’un homme du nom de Nabot, car cette vigne était voisine du palais royal. La proposition semble légitime, voire généreuse, mais en Israël les propriétés foncières étaient considérées comme étant presque inaliénables. En effet, le livre du Lévitique prescrit : « La terre ne sera pas vendue avec perte de tout droit, car la terre m’appartient et vous n’êtes pour moi que des étrangers et des hôtes » (Lv 25, 23). La terre est sacrée, car c’est un don du Seigneur, qui en tant que tel doit être préservé et conservé, comme signe de la bénédiction divine qui se transmet de génération en génération et garantie de dignité pour tous. L’on comprend alors la réponse négative de Nabot au roi : « Yahvé me garde de te céder l’héritage de mes pères » (1 R 21, 3).

Le roi Akab réagit à ce refus avec amertume et dédain. Il se sent offensé — il est le roi, le puissant —, diminué dans son autorité de souverain, et frustré dans la possibilité de satisfaire son désir de possession. En le voyant si abattu, sa femme Jézabel, une reine païenne qui avait accru les cultes idolâtres et faisait tuer les prophètes du Seigneur (cf. 1 R 18, 4) — elle n’était pas laide, elle était méchante ! —, décide d’intervenir. Les paroles avec lesquelles elle s’adresse au roi sont très significatives. Écoutez la méchanceté qui est derrière cette femme : « Vraiment, tu fais un joli roi sur Israël ! Lève-toi et mange, et que ton cœur soit content, moi je vais te donner la vigne de Nabot de Yizréel » (v. 7). Elle met l’accent sur le prestige et sur le pouvoir du roi qui, d’après sa façon de voir, est remis en question par le refus de Nabot. Un pouvoir qu’elle considère au contraire absolu, et pour lequel chaque désir du roi puissant devient un ordre. Le grand saint Ambroise a écrit un petit livre sur cet épisode. Il s’appelle « Nabot ». Cela nous fera du bien de le lire en ce temps de Carême. C’est très beau, c’est très concret.

Jésus, rappelant ces choses, nous dit : « Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous ; au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier d’entre vous, sera votre esclave » (Mt 20, 25-27). On perd la dimension du service, le pouvoir se transforme en arrogance et devient domination et oppression. C’est précisément ce qui se produit dans l’épisode de la vigne de Nabot. Jézabel, la reine, décide sans scrupules d’éliminer Nabot et met en œuvre son plan. Elle se sert des apparences mensongères d’une légalité perverse : elle expédie, au nom du roi, des lettres aux personnes âgées et aux notables de la ville en ordonnant que de faux témoins accusent publiquement Nabot d’avoir maudit Dieu et le roi, un crime puni par la mort. Ainsi, après la mort de Nabot, le roi peut se saisir de la vigne. Et cette histoire n’est pas celle d’autres temps, c’est aussi l’histoire d’aujourd’hui, des puissants qui pour avoir plus d’argent exploitent les pauvres, exploitent les gens. C’est l’histoire de la traite des personnes, du travail esclave, des pauvres gens qui travaillent au noir et avec un salaire minimum pour enrichir les puissants. C’est l’histoire des politiciens corrompus qui veulent plus, et plus, et plus ! C’est pourquoi je disais qu’il nous fera du bien de lire ce livre de saint Ambroise sur Nabot, car c’est un livre d’actualité.

Voilà où conduit l’exercice d’une autorité sans respect pour la vie, sans justice, sans miséricorde. Et voilà où conduit la soif de pouvoir : elle devient avidité qui veut tout posséder. Un texte du prophète Isaïe est particulièrement éclairant à ce propos. Dans celui-ci, le Seigneur met en garde contre l’avidité les riches propriétaires fonciers qui veulent posséder toujours plus de maisons et de terrains. Et le prophète Isaïe dit : « Malheur à ceux qui ajoutent maison à maison, qui joignent champ à champ jusqu’à ne plus laisser de place et rester seuls habitants au milieu du pays » (Is 5, 8).

Et le prophète Isaïe n’était pas communiste ! Mais Dieu est plus grand que la malveillance et que les manigances conçues par les êtres humains. Dans sa miséricorde, il envoie le prophète Élie aider Akab à se convertir. À présent, tournons la page, et comment se poursuit l’histoire ? Dieu voit ce crime et frappe également à la porte du cœur d’Akab, et le roi, placé devant son péché, comprend, est humilié, et demande pardon. Comme il serait beau que les exploiteurs puissants d’aujourd’hui fassent de même ! Le Seigneur accepte son repentir ; toutefois, un innocent a été tué ; et la faute commise aura des conséquences inévitables. Le mal accompli, en effet, laisse ses traces douloureuses, et l’histoire des hommes en porte les blessures.
La miséricorde montre également dans ce cas la voie maîtresse qui doit être poursuivie. La miséricorde peut guérir les blessures et peut changer l’histoire. Ouvre ton cœur à la miséricorde ! La miséricorde divine est plus forte que le péché des hommes. Elle est plus forte, c’est l’exemple d’Akab ! Nous en connaissons le pouvoir, lorsque nous rappelons la venue du Fils de Dieu innocent qui s’est fait homme pour détruire le mal par son pardon. Jésus Christ est le vrai roi, mais son pouvoir est complètement différent. Son trône est la croix. Ce n’est pas un Dieu qui tue, mais au contraire, il donne la vie. En allant vers tous, en particulier vers les plus faibles, il vainc la solitude et le destin de mort auquel conduit le péché. Jésus Christ, à travers sa proximité et sa tendresse, conduit les pécheurs dans l’espace de la grâce et du pardon. Et cela est la miséricorde de Dieu.

Je suis heureux de saluer les pèlerins francophones, venus de Belgique et de France, en particulier les séminaristes de Bayonne et les pèlerins des diocèses d’Agen et de Pontoise, avec leurs évêques, ainsi que de Corse et de plusieurs autres régions. Au cours de ce temps du Carême, je vous invite à accueillir la miséricorde de Dieu dans vos vies, et à suivre Jésus à la rencontre des plus faibles et des plus petits. Que Dieu vous bénisse !

Je vous invite tous à être d’authentiques missionnaires de la miséricorde pour que l’Évangile puisse toucher le cœur des personnes et les ouvrir à la grâce de l’amour de Dieu. Que Dieu vous bénisse !


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Catéchèse n°7, audience jubilaire du samedi 20 février 2016

Chers frères et sœurs, bonjour !

Le jubilé de la miséricorde est une véritable opportunité pour entrer en profondeur à l’intérieur du mystère de la bonté et de l’amour de Dieu. En ce temps de Carême, l’Église nous invite à connaître toujours davantage le Seigneur Jésus, et à vivre de manière cohérente la foi à travers un style de vie qui exprime la miséricorde du Père. C’est un engagement que nous sommes appelés à assumer pour offrir à ceux que nous rencontrons le signe concret de la proximité de Dieu. Ma vie, mon attitude, la manière de me comporter dans la vie doit être précisément un signe concret du fait que Dieu est proche de nous. Des petits gestes d’amour, de tendresse, de soin, qui font penser que le Seigneur est avec nous, est proche de nous. Et ainsi s’ouvre la porte de la miséricorde.

Je voudrais aujourd’hui m’arrêter pour réfléchir brièvement avec vous sur le thème de cette parole que j’ai prononcée : le thème de l’engagement. Qu’est-ce qu’un engagement ? Et que signifie s’engager ? Quand je m’engage, cela veut dire que je prends une responsabilité, que j’ai un devoir à l’égard de quelqu’un ; et cela signifie également le style, l’attitude de fidélité et de dévouement, d’attention particulière avec laquelle j’effectue ce devoir. Il nous est demandé chaque jour de nous engager dans les choses que nous faisons: dans la prière, dans le travail, dans l’étude, mais aussi dans le sport, dans les activités de loisir… En somme, s’engager veut dire faire preuve de notre bonne volonté et de nos efforts pour améliorer la vie.

Et Dieu aussi s’est engagé avec nous. Son premier engagement a été celui de créer le monde, et malgré nos attentats pour l’abîmer — et il y en a beaucoup —, Il s’est engagé à le garder vivant. Mais son engagement le plus grand a été celui de nous donner Jésus. Cela est le grand engagement de Dieu ! Oui, Jésus est précisément l’engagement extrême que Dieu à pris à notre égard. Saint Paul aussi le rappelle quand il écrit que Dieu « n’a pas refusé son propre Fils, il l’a livré pour nous tous » (Rm 8, 32). Et en vertu de cela, avec Jésus, le Père nous donnera toutes les choses dont nous avons besoin.

Et comment s’est manifesté cet engagement de Dieu pour nous ? Il est très simple de le vérifier dans l’Évangile. En Jésus, Dieu s’est engagé d’une manière complète pour rendre l’espérance aux pauvres, à ceux qui étaient privés de dignité, aux étrangers, aux malades, aux prisonniers, et aux pécheurs qu’il accueillait avec bonté. Et dans tout cela, Jésus était l’expression vivante de la miséricorde du Père. Et je voudrais mentionner cela: Jésus accueillait les pécheurs avec bonté. Si nous pensons de manière humaine, le pécheur serait l’ennemi de Jésus, un ennemi de Dieu, mais Lui s’approchait d’eux avec bonté, il les aimait et transformait leur cœur. Nous sommes tous des pécheurs : tous ! Nous avons tous quelque faute devant Dieu. Mais nous ne devons pas perdre confiance : Il s’approche précisément pour nous apporter le réconfort, la miséricorde, le pardon. Tel est l’engagement de Dieu et c’est pour cela qu’il a envoyé Jésus : pour s’approcher de nous, de nous tous et ouvrir la porte de son amour, de son cœur, de sa miséricorde. Et cela est très beau. Très beau !

À partir de l’amour miséricordieux avec lequel Jésus a exprimé l’engagement de Dieu, nous aussi nous pouvons et nous devons répondre à son amour à travers notre engagement. Et cela en particulier dans les situations de plus grand besoin, où il y a davantage soif d’espérance. Je pense — par exemple — à notre engagement auprès des personnes abandonnées, auprès des porteurs de handicap très lourds, auprès des malades les plus graves, auprès des mourants, auprès de ceux qui ne sont pas en mesure d’exprimer leur reconnaissance… Dans toutes ces réalités, nous apportons la miséricorde de Dieu à travers un engagement de vie, qui est témoignage de notre foi dans le Christ. Nous devons toujours apporter cette caresse de Dieu — car Dieu nous a caressé avec sa miséricorde — l’apporter aux autres, à ceux qui en ont besoin, à ceux qui souffrent dans leur cœur ou qui sont tristes : s’approcher avec cette caresse de Dieu, qui est la même que celle qu’Il nous a donnée.

Que ce jubilé puisse aider notre esprit et notre cœur à toucher du doigt l’engagement de Dieu pour chacun de nous, et grâce à cela à transformer notre vie en un engagement de miséricorde pour tous.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier le groupe de la Diaconie de la Beauté, avec Monseigneur Robert Le Gall, Archevêque de Toulouse.

Que ce Jubilé de la miséricorde nous permette de comprendre l’engagement de Dieu pour chacun de nous, et qu’il transforme notre vie dans un engagement de miséricorde envers tous.

Que Dieu vous bénisse.


Catéchèse n°6, audience générale du mercredi 10 février 2016 des Cendres

Chers frères et sœurs, bonjour et bon chemin de Carême !

Il est beau et aussi significatif d’avoir cette audience précisément en ce Mercredi des Cendres. Nous commençons le chemin de Carême et aujourd’hui, nous évoquerons l’institution antique du « jubilé » ; c’est une chose antique, attestée dans l’Écriture Sainte. Nous la trouvons en particulier dans le Livre du Lévitique, qui la présente comme un moment culminant de la vie religieuse et sociale du peuple d’Israël.

Tous les 50 ans, « au jour des Expiations » (Lv 25, 9), quand la miséricorde du Seigneur était invoquée sur le peuple entier, le son de la corne annonçait un grand événement de libération. Nous lisons en effet dans le livre du Lévitique : « Vous déclarerez sainte cette cinquantième année et proclamerez l’affranchissement de tous les habitants du pays. Ce sera pour vous un jubilé : chacun de vous rentrera dans son patrimoine, chacun de vous retournera dans son clan […]. En cette année jubilaire, vous rentrerez chacun dans votre patrimoine » (25, 10-13). D’après ces dispositions, si quelqu’un avait été contraint de vendre ses terres, sa maison, durant le jubilé, il pouvait en reprendre possession; et si quelqu’un avait contracté des dettes et, dans l’impossibilité de les payer, avait été contraint de se mettre au service du créancier, il pouvait rentrer libre dans sa famille et récupérer toutes ses propriétés.

C’était une espèce d’« amnistie générale », qui permettait à tout le monde de retourner à sa situation d’origine, avec l’effacement de toutes les dettes, la restitution de la terre, et la possibilité pour les membres du peuple de Dieu de jouir à nouveau de la liberté. Un peuple « saint », où des prescriptions comme celle du jubilé servaient à combattre la pauvreté et les inégalités, garantissant une vie digne pour tous et une égale distribution de la terre sur laquelle habiter et où cultiver de quoi se nourrir. L’idée centrale est que la terre appartient à l’origine à Dieu et a été confiée aux hommes (cf. Gn 1, 28-29) et c’est pour cette raison que personne ne peut s’en arroger la possession exclusive, créant des situations d’inégalité. Nous pouvons le penser aujourd’hui et le repenser; que chacun de nous se demande dans son cœur s’il n’a pas trop de choses. Mais pourquoi ne pas laisser quelque chose à ceux qui n’ont rien ? Dix pour cent, cinquante pour cent… Je dis : que l’Esprit Saint inspire chacun d’entre vous.

Avec le jubilé, ceux qui étaient devenus pauvres récupéraient le nécessaire pour vivre, et ceux qui étaient riches restituaient au pauvre ce qu’ils lui avaient pris. L’objectif était une société basée sur l’égalité et la solidarité, où la liberté, la terre et l’argent redevenaient un bien pour tous et non seulement pour quelques uns, comme c’est le cas aujourd’hui, si je ne me trompe pas… Plus ou moins, les chiffres ne sont pas sûrs, mais quatre-vingts pour cent des richesses de l’humanité sont entre les mains de moins de vingt pour cent de la population. C’est un jubilé — et je dis cela en rappelant notre histoire de salut — pour se convertir, afin que notre cœur devienne plus grand, plus généreux, davantage Fils de Dieu, avec plus d’amour. Je vous dis une chose : si ce désir, si le jubilé n’arrive pas jusque dans les poches, ce n’est pas un vrai jubilé. Avez-vous compris ? Et cela est dans la Bible ! Ce n’est pas ce Pape qui l’invente : c’est dans la Bible. La finalité — comme je l’ai dit — était une société basée sur l’égalité et la solidarité, où la liberté, la terre et l’argent deviennent un bien pour tous et non pour quelques uns. En effet, le jubilé avait la fonction d’aider le peuple à vivre une fraternité concrète, faite d’aide réciproque. Nous pouvons dire que le jubilé biblique était un « jubilé de miséricorde », car il était vécu dans la recherche sincère du bien du frère dans le besoin.

Dans la même ligne, également d’autres institutions et d’autres lois gouvernaient la vie du peuple de Dieu, pour qu’il puisse faire l’expérience de la miséricorde du Seigneur à travers celle des hommes. Dans ces normes, nous trouvons des indications valables aujourd’hui aussi, qui font réfléchir. Par exemple, la loi biblique prescrivait le versement des « dîmes » qui étaient destinées aux Lévites, chargés du culte, qui étaient sans terre, et aux pauvres, aux orphelins, aux veuves (cf. Dt 14, 22-29). C’est-à-dire que l’on prévoyait que la dixième partie de la récolte, ou des revenus d’autres activités, soit donnée à ceux qui étaient sans protection ou en état de nécessité, de manière à favoriser des conditions de relative égalité à l’intérieur d’un peuple où tous devaient se comporter en frères.

Il existe également la loi concernant les « prémices ». Qu’est-ce donc ? La première partie de la récolte, la partie la plus précieuse, devait être partagée avec les Lévites et les étrangers (cf. Dt 18, 4-5; 26, 1-11), qui ne possédaient pas de champs, de manière à ce que pour eux aussi, la terre soit source de nourriture et de vie. « La terre m’appartient et vous n’êtes pour moi que des étrangers et des hôtes », dit le Seigneur (Lv 25, 23). Nous sommes tous des hôtes du Seigneur, dans l’attente de la patrie céleste (cf. He 11, 13-16 ; 1 P 2, 11), appelés à rendre le monde qui nous accueille habitable et humain. Et combien de « prémices » celui qui est le plus chanceux pourrait-il donner à celui qui est en difficulté ! Combien de prémices ! Des prémices qui ne sont pas seulement les fruits des champs ; mais de tout autre produit du travail, des salaires, des économies, des nombreuses choses que l’on possède et que l’on gaspille parfois. Cela arrive aujourd’hui aussi. À l’Aumônerie apostolique, de nombreuses lettres arrivent avec un peu d’argent : « Cela est une partie de mon salaire pour aider les autres ». Et cela est beau ; aider les autres, les institutions de bienfaisance, les hôpitaux, les maisons de repos… ; donner également aux étrangers, à ceux qui sont étrangers et sont de passage. Jésus a été de passage en Égypte.

Et c’est précisément en pensant à cela que l’Écriture Sainte nous exhorte avec insistance à répondre généreusement aux demandes de prêts, sans faire de calculs mesquins et sans prétendre des intérêts impossibles : « Si ton frère qui vit avec toi tombe dans la gêne et s’avère défaillant dans ses rapports avec toi, tu le soutiendras à titre d’étranger ou d’hôte et il vivra avec toi. Ne lui prends ni travail, ni intérêts, mais aie la crainte de ton Dieu et que ton frère vive avec toi. Tu ne lui donneras pas d’argent pour en tirer du profit ni de la nourriture pour en percevoir des intérêts » (Lv 25, 35-37). Cet enseignement est toujours actuel. Combien de familles sont dans la rue, victimes de l’usure ! S’il vous plaît prions, pour que pendant ce jubilé le Seigneur ôte de notre cœur à tous cette envie de posséder davantage, l’usure. Que nous redevenions généreux, grands. Combien de situations d’usure sommes-nous obligés de voir et que de souffrance et d’angoisse causent-elles aux familles ! Et très souvent, dans le désespoir, ces hommes finissent par se suicider car ils n’y arrivent plus et n’ont plus l’espérance, n’ont pas de main tendue qui les aide ; seulement la main qui vient leur faire payer des intérêts. L’usure est un grave péché, c’est un péché qui crie devant Dieu. Le Seigneur a en revanche promis sa bénédiction à qui tend la main pour donner avec largesse (cf. Dt 15, 10). Il te donnera le double, peut-être pas en argent, mais en d’autres choses, le Seigneur te donnera toujours le double.

Chers frères et sœurs, le message biblique est très clair : s’ouvrir avec courage au partage, cela est la miséricorde ! Et si nous voulons la miséricorde de Dieu, commençons par la faire nous-mêmes. C’est cela : commençons à la faire parmi nos concitoyens, dans les familles, sur les continents. Contribuer à réaliser une terre sans pauvres veut dire construire une société sans discriminations, fondée sur la solidarité qui conduit à partager ce qu’on possède, une répartition des ressources fondée sur la fraternité et sur la justice. Merci.

Demain, mémoire de la Bienheureuse Vierge Marie de Lourdes, on fêtera la XXIVe Journée mondiale du malade, dont la célébration la plus importante se tiendra à Nazareth. Dans le message de cette année, nous avons réfléchi sur le rôle irremplaçable de Marie aux noces de Cana : « Tout ce qu’il vous dira, faites-le » (Jn 2, 5). Dans la sollicitude de Marie se reflète la tendresse de Dieu et l’immense bonté de Jésus miséricordieux. J’invite à prier pour les malades et à leur faire sentir notre amour. Que cette même tendresse de Marie soit présente dans la vie des nombreuses personnes qui sont aux côtés des malades, sachant saisir leurs besoins, également les plus imperceptibles, car ils sont vus avec des yeux pleins d’amour.

Après-demain commencera mon voyage apostolique au Mexique, mais auparavant, je me rendrai à La Havane pour rencontrer mon cher frère Cyrille. Je confie à vos prières à tous la rencontre avec le patriarche Cyrille, ainsi que le voyage au Mexique.

Je salue cordialement les pèlerins de langue française, en particulier les jeunes venus de Suisse et de France.

Nous entrons aujourd’hui en Carême. Je vous invite à prier les uns pour les autres en ce temps de conversion afin que nous puissions ensemble expérimenter la miséricorde du Seigneur et la transmettre aux plus pauvres d’entre nous.

Que Dieu vous bénisse.


Catéchèse n°5, audience générale du mercredi 3 février 2016

(texte intégral à paraître)

Frères et sœurs, l’Écriture nous présente Dieu comme miséricorde infinie, mais aussi comme justice parfaite. Ces deux réalités ne sont pas contradictoires. La miséricorde de Dieu porte la vraie justice à son achèvement. Pour que la justice puisse triompher, le coupable doit reconnaître le mal qu’il a fait et cesser de le faire. Ainsi, le Seigneur nous offre son pardon, il nous aide à l’accueillir et à prendre conscience de notre mal pour pouvoir nous en libérer. Dieu ne veut pas notre condamnation mais notre salut. Le cœur de Dieu est un cœur de Père qui va au-delà de notre petit concept de justice pour nous ouvrir aux horizons infinis de sa miséricorde. En Jésus, la miséricorde de Dieu s’est faite chair et la vraie justice a trouvé son achèvement en montrant dans le pardon sa force salvifique, capable de vaincre le mal, le transformant en bien. La justice de Dieu, c’est son pardon. Et nous sommes appelés à accueillir ce pardon et à pardonner à nos frères.

Santo Padre :

Cari pellegrini di lingua francese, sono lieto di accogliervi stamane. Saluto particolarmente la Comunità San Martino, i giovani venuti da Francia e Svizzera, come pure i fedeli della Costa d’Avorio. Vi invito a chiedere al Signore di rendervi capaci di accogliere il suo perdono e, a vostra volta, di perdonare ai vostri fratelli e alle vostre sorelle. Che Dio vi benedica!

Speaker :

Chers pèlerins de langue française, je suis heureux de vous accueillir ce matin. Je salue particulièrement la Communauté Saint-Martin, les jeunes venus de France et de Suisse, ainsi que les pèlerins de Côte-d’Ivoire. Je vous invite à demander au Seigneur de vous rendre capables d’accueillir son pardon et, à votre tour, de pardonner à vos frères et à vos sœurs. Que Dieu vous bénisse !


Catéchèse n°4, Audience jubilaire du samedi 30 janvier 2016

Chers frères et sœurs,

Nous entrons jour après jour dans le cœur de l’année sainte de la miséricorde. Avec sa grâce, le Seigneur guide nos pas alors que nous franchissons la porte sainte et il vient à notre rencontre pour rester toujours avec nous, malgré nos manquements et nos contradictions. Ne nous lassons jamais de sentir le besoin de son pardon, car quand nous sommes faibles sa proximité nous rend forts et nous permet de vivre notre foi avec une plus grande joie.

Je voudrais vous indiquer aujourd’hui le lien étroit qui existe entre la miséricorde et la mission. Comme le rappelait saint Jean-Paul II : « L’Église vit d’une vie authentique lorsqu’elle professe et proclame la miséricorde, et lorsqu’elle conduit les hommes aux sources de la miséricorde du Sauveur » (Enc. Dives in misericordia, n. 13). En tant que chrétiens, nous avons la responsabilité d’être missionnaires de l’Évangile. Quand nous recevons une belle nouvelle, ou quand nous vivons une belle expérience, il est naturel que nous ressentions l’exigence de la communiquer également aux autres. Nous sentons que nous ne pouvons pas retenir la joie qui nous a été donnée : nous voulons la diffuser. La joie suscitée est telle qu’elle nous pousse à la communiquer.

Et ce devrait être la même chose lorsque nous rencontrons le Seigneur: la joie de cette rencontre, de sa miséricorde, communiquer la miséricorde du Seigneur. D’ailleurs, le signe concret que nous avons vraiment rencontré Jésus est la joie que nous éprouvons en le communiquant également aux autres. Et cela n’est pas « faire du prosélytisme », cela est faire un don : je te donne ce qui me procure de la joie. En lisant l’Évangile, nous voyons que cela a été l’expérience des premiers disciples : après la première rencontre avec Jésus, André est immédiatement allé le dire à son frère Pierre (cf. Jn 1, 40-42), et Philippe fit la même chose avec Nathanaël (cf. Jn 1, 45-46). Rencontrer Jésus revient à rencontrer son amour. Cet amour nous transforme et nous rend capables de transmettre aux autres la force qu’il nous donne. D’une certaine façon, nous pourrions dire que depuis le jour du Baptême est donné à chacun un nouveau nom qui s’ajoute à celui que leur donne déjà leur maman et leur papa, et ce nom est « Christophe » : nous sommes tous des « Christophe ». Qu’est-ce que cela veut dire ? « Porteurs du Christ ». C’est le nom de notre attitude, une attitude de porteurs de la joie du Christ, de la miséricorde du Christ. Chaque chrétien est un « Christophe », c’est-à-dire un porteur du Christ !

La miséricorde que nous recevons du Père ne nous est pas donnée comme un réconfort privé, mais fait de nous des instruments afin que les autres aussi puissent recevoir le même don. Il existe une merveilleuse circularité entre la miséricorde et la mission. Vivre de miséricorde nous rend missionnaires de la miséricorde, et être des missionnaires nous permet de grandir toujours plus dans la miséricorde de Dieu. Prenons donc au sérieux notre condition de chrétiens et engageons-nous à vivre en croyants, car ce n’est qu’ainsi que l’Évangile peut toucher le cœur des personnes et l’ouvrir pour recevoir la grâce de l’amour, pour recevoir cette grande miséricorde de Dieu qui accueille tout le monde.

Je suis heureux d’accueillir les personnes de langue française.

Je vous invite tous à être d’authentiques missionnaires de la miséricorde pour que l’Évangile puisse toucher le cœur des personnes et les ouvrir à la grâce de l’amour de Dieu. Que Dieu vous bénisse !

Certains d’entre vous se sont demandé comment était la maison du Pape, où habite le Pape. Le Pape habite derrière, dans la Maison Sainte-Marthe. C’est une grande maison, où habitent une quarantaine de prêtres et plusieurs évêques qui travaillent avec moi à la curie, et il y a aussi des hôtes de passage : des cardinaux, des évêques, des laïcs qui viennent à Rome pour des rencontres dans les dicastères, et des choses comme cela… Et puis il y a un groupe d’hommes et de femmes qui s’occupent des travaux de la maison, que ce soit des travaux d’entretien, à la cuisine, dans la salle à manger. Et ce groupe d’hommes et de femmes font partie de notre famille, ils forment une famille : ce ne sont pas des employés éloignés, car nous les considérons comme une partie de notre famille. Et je voudrais vous dire qu’aujourd’hui le Pape est un peu triste car hier une dame qui nous aidait tant, depuis des années, est décédée… Son mari travaille lui aussi avec nous, dans cette maison. Après une longue maladie, le Seigneur l’a rappelée à Lui. Elle s’appelle Elvira. Et je vous invite aujourd’hui à faire deux œuvres de miséricorde : prier pour les défunts et consoler les affligés. Et je vous invite à réciter un Je vous salue Marie pour la paix éternelle et la joie éternelle d’Elvira et pour que le Seigneur réconforte son mari et ses enfants.


Catéchèse n°3, audience générale du mercredi 27 janvier 2016

Chers frères et sœurs, bonjour !

Dans l’Écriture Sainte, la miséricorde de Dieu est présente au cours de toute l’histoire du peuple d’Israël.

Avec sa miséricorde, le Seigneur accompagne le chemin des patriarches, il leur donne des enfants malgré leur condition de stérilité, il les conduit sur les sentiers de la grâce et de la réconciliation, comme le démontre l’histoire de Joseph et de ses frères (cf. Gn 37-50). Et je pense aux nombreux frères qui se sont éloignés au sein d’une famille et qui ne se parlent pas. Mais cette année de la miséricorde est une bonne occasion pour se retrouver, s’embrasser, se pardonner et oublier les mauvaises choses. Mais, comme nous le savons, en Égypte la vie devient dure pour le peuple. Et c’est précisément quand les Israélites sont sur le point de succomber que le Seigneur intervient et accomplit le salut.

On lit dans le livre de l’Exode : «Au cours de cette longue période, le roi d’Égypte mourut. Les Israélites, gémissant de leur servitude, crièrent, et leur appel à l’aide monta vers Dieu, du fond de leur servitude. Dieu entendit leur gémissement ; Dieu se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu vit les Israélites et Dieu connut… » (2, 23-25). La miséricorde ne peut rester indifférente face à la souffrance des opprimés, au cri de ceux qui sont soumis à la violence, réduits en esclavage, condamnés à mort. C’est une réalité douloureuse qui frappe chaque époque, y compris la nôtre, et qui fait que nous nous sentons souvent impuissants, tentés d’endurcir notre cœur et de penser à autre chose. Dieu, en revanche, « n’est pas indifférent » (Message pour la Journée mondiale de la paix 2016, n. 1), il ne détourne jamais le regard de la douleur humaine. Le Dieu de miséricorde répond et prend soin des pauvres, de ceux qui crient leur désespoir. Dieu écoute et intervient pour sauver, suscitant des hommes capables d’entendre le gémissement de la souffrance et d’œuvrer en faveur des opprimés.

C’est ainsi que commence l’histoire de Moïse comme médiateur de la libération de son peuple. Il affronte le pharaon pour le convaincre de laisser partir Israël; et ensuite, il guidera le peuple à travers la mer Rouge et le désert, vers la liberté. Moïse, que la miséricorde divine a sauvé nouveau-né de la mort dans les eaux du Nil, devient le médiateur de cette même miséricorde, en permettant au peuple de naître à la liberté, sauvé des eaux de la mer Rouge. Et nous aussi, en cette année de la miséricorde, nous pouvons faire ce travail d’être des médiateurs de miséricorde à travers les œuvres de miséricorde pour rapprocher, apporter du soulagement, pour faire l’unité. Il est possible d’accomplir tant de bonnes choses.

La miséricorde de Dieu agit toujours pour sauver. C’est tout le contraire de l’œuvre de ceux qui agissent toujours pour tuer: par exemple ceux qui font les guerres. Le Seigneur, à travers son serviteur Moïse, guide Israël dans le désert comme si c’était un enfant, il l’éduque à la foi et passe une alliance avec lui, créant un lien d’amour très fort, comme celui d’un père avec son fils et de l’époux avec son épouse.

La miséricorde divine arrive jusque là. Dieu propose un rapport d’amour particulier, exclusif, privilégié. Quand il donne des instructions à Moïse à propos de l’alliance, il dit : «Maintenant, si vous écoutez ma foi et gardez mon alliance, je vous tiendrai pour mon bien propre parmi tous les peuples, car toute la terre est à moi. je vous tiendrai pour un royaume de prêtres, une nation sainte.» (Ex 19, 5-6).
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Assurément, Dieu possède déjà toute la terre parce qu’il l’a créée ; mais le peuple devient pour Lui une possession différente, spéciale : sa «réserve d’or et d’argent» personnelle, comme celle que le roi David affirmait avoir donnée pour la construction du Temple.

Et bien, c’est ainsi que nous devenons pour Dieu en accueillant son alliance et en nous laissant sauver par Lui. La miséricorde du Seigneur rend l’homme précieux, comme une richesse personnelle qui lui appartient, qu’il protège et dans laquelle il se complaît.

Telles sont les merveilles de la miséricorde divine, qui parvient à son plein accomplissement dans le Seigneur Jésus, dans cette « alliance nouvelle et éternelle » consommée dans son sang, qui avec le pardon détruit notre péché et nous rend définitivement des enfants de Dieu (cf. 1 Jn 3, 1), des joyaux précieux entre les mains du Père bon et miséricordieux. Et si nous sommes des enfants de Dieu et que nous avons la possibilité de recevoir cet héritage — celui de la bonté et de la miséricorde — par rapport aux autres, demandons au Seigneur qu’en cette année de la miséricorde, nous aussi nous accomplissions des œuvres de miséricorde ; ouvrons notre cœur pour parvenir à tous à travers les œuvres de miséricorde, l’héritage miséricordieux que Dieu le Père a eu pour nous.


Catéchèse n°2 audience générale du mercredi 20 janvier 2016

Donnée pendant la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens, cette catéchèse est centrée sur ce thème – NDR

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous avons écouté le texte biblique qui guide cette année la réflexion au cours de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens, qui se déroule du 18 au 25 janvier : cette semaine. Ce passage de la première lettre de saint Pierre a été choisi par un groupe œcuménique de Lettonie, qui en a reçu la charge du Conseil œcuménique des Églises et du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens.

Au centre de la cathédrale luthérienne de Riga, se trouvent des fonts baptismaux qui remontent au XIIe siècle, à l’époque où la Lettonie fut évangélisée par saint Ménard. Ces fonts sont un signe éloquent d’une origine de foi reconnue par tous les chrétiens de Lettonie, catholiques, luthériens et orthodoxes. Cette origine est notre baptême commun. Le Concile Vatican ii affirme que « le baptême constitue le lien sacramentel d’unité existant entre tous ceux qui ont été régénérés par lui » (Unitatis redintegratio, n. 22). La première lettre de Pierre est adressée à la première génération de chrétiens pour leur faire prendre conscience du don reçu avec le baptême et des exigences que celui-ci comporte. Nous aussi, en cette Semaine de prière, sommes invités à redécouvrir tout cela, et à le faire ensemble, en allant au-delà de nos divisions.

Avant tout, partager le baptême signifie que nous sommes tous pécheurs et que nous avons besoin d’être sauvés, rachetés, libérés du mal. C’est là l’aspect négatif que la première Lettre de Pierre appelle « ténèbres » lorsqu’il dit : « [Dieu] vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière ». C’est l’expérience de la mort, que le Christ a fait sienne, et qui est symbolisée dans le baptême par l’immersion dans l’eau, et qui est suivie par l’émersion, symbole de la résurrection à la vie nouvelle dans le Christ. Lorsque nous, chrétiens, affirmons partager un seul baptême, nous affirmons que nous tous — catholiques, protestants et orthodoxes — partageons l’expérience d’être appelés des ténèbres impitoyables et aliénantes à la rencontre avec le Dieu vivant, plein de miséricorde. Malheureusement, nous faisons tous, en effet, l’expérience de l’égoïsme, qui engendre la division, la fermeture, le mépris. Repartir du baptême veut dire retrouver la source de la miséricorde, source d’espérance pour tous, parce que personne n’est exclu de la miséricorde de Dieu.

Le partage de cette grâce crée un lien indissoluble entre nous chrétiens, de sorte que, en vertu du baptême, nous pouvons nous considérer tous réellement frères. Nous sommes réellement le peuple saint de Dieu, même si, à cause de nos péchés, nous ne sommes pas un peuple encore pleinement uni. La miséricorde de Dieu, qui œuvre dans le baptême, est plus forte que nos divisions. Dans la mesure où nous accueillons la grâce de la miséricorde, nous devenons toujours plus pleinement peuple de Dieu, et nous devenons également capables d’annoncer à tous ses œuvres merveilleuses, précisément à partir d’un simple témoignage fraternel d’unité.

Nous, chrétiens, pouvons annoncer à tous la force de l’Évangile en nous engageant à partager les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles. Et il s’agit d’un témoignage concret d’unité entre nous chrétiens : protestants, orthodoxes, catholiques.

En conclusion, chers frères et sœurs, nous tous chrétiens, par la grâce du baptême, avons reçu la miséricorde de Dieu et avons été accueillis dans son peuple. Tous, catholiques, orthodoxes et protestants, formons un sacerdoce royal et une nation sainte. Cela signifie que nous avons une mission commune, qui est celle de transmettre la miséricorde reçue aux autres, en commençant par les plus pauvres et abandonnés. Au cours de cette semaine de prière, prions afin que nous tous, disciples du Christ, trouvions la façon de collaborer ensemble pour apporter la miséricorde du Père dans tous les lieux de la terre.


Catéchèse n°1 audience générale du mercredi 13 janvier 2016

Chers frères et sœurs, bonjour !

Nous commençons aujourd’hui les catéchèses sur la miséricorde selon la perspective biblique, de manière à apprendre la miséricorde en écoutant ce que Dieu lui-même nous enseigne à travers sa Parole. Nous commençons par l’Ancien Testament, qui nous prépare et nous conduit à la pleine révélation de Jésus Christ, en qui se révèle la miséricorde du Père de manière accomplie.

Dans l’Écriture Sainte, le Seigneur est présenté comme « Dieu miséricordieux ». Tel est son nom, à travers lequel Il nous révèle, pour ainsi dire, son visage et son cœur. Lui-même, comme le rapporte le Livre de l’Exode, en se révélant à Moïse s’autodéfinit ainsi : « Yahvé, Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité » (34, 6). Dans d’autres textes également, nous retrouvons cette formule, avec quelques variantes, mais l’accent est toujours placé sur la miséricorde et sur l’amour de Dieu qui ne se lasse jamais de pardonner (cf. Gn 4, 2 ; Jl 2, 13 ; Ps 86, 15 ; 103, 8 ; 145, 8 ; Ne 9, 17). Voyons ensemble, un par un, ces mots de l’Écriture Sainte qui nous parlent de Dieu.

Le Seigneur est « miséricordieux » : ce mot évoque une attitude de tendresse comme celle d’une mère à l’égard de son enfant. En effet, le terme hébreu utilisé par la Bible fait penser aux viscères ou également au sein maternel. L’image qu’il suggère est donc celle d’un Dieu qui s’émeut et s’attendrit pour nous comme une mère quand elle prend dans ses bras son enfant, ne souhaitant qu’aimer, protéger, aider, prête à tout donner, également elle-même. Telle est l’image que nous suggère ce terme. Un amour que l’on peut donc définir, dans le bon sens du terme, de viscéral.

Il est ensuite écrit que le Seigneur est un Dieu « de pitié », dans le sens où il fait grâce, il a de la compassion et, dans sa grandeur, il se penche sur celui qui est faible et pauvre, toujours prêt à accueillir, à comprendre, à pardonner. Il est comme le père de la parabole rapportée par l’Évangile de Luc (cf. Lc 15, 11-32) : un père qui ne se referme pas sur le ressentiment à la suite de l’abandon de son fils cadet, mais qui, au contraire, continue à l’attendre — il l’a engendré —, et ensuite court à sa rencontre et l’embrasse, ne lui laisse pas même terminer sa confession — comme s’il lui couvrait la bouche —, tellement l’amour et la joie de l’avoir retrouvé sont grands ; et qui va ensuite chercher son fils aîné, qui est indigné et qui ne veut pas faire la fête, le fils qui est toujours resté à la maison, mais en vivant comme un serviteur plus que comme un fils. Et sur lui aussi, le père se penche, il l’invite à entrer, cherche à ouvrir son cœur à l’amour, pour que personne ne reste exclu de la fête de la miséricorde. La miséricorde est une fête !

De ce Dieu miséricordieux, il est également dit qu’il est « lent à la colère », littéralement, « au souffle long », c’est-à-dire qu’il a le souffle vaste de la longanimité et de la capacité de supporter. Dieu sait attendre, ses temps ne sont pas ceux impatients des hommes ; Il est comme l’agriculteur sage qui sait attendre, qui laisse le temps de croître à la bonne semence, malgré l’ivraie (cf. Mt 13, 24-30).

Et enfin, le Seigneur se proclame « riche en grâce et en fidélité ». Comme cette définition de Dieu est belle ! En elle, il y a tout. Car Dieu est grand et puissant, mais cette grandeur et puissance se déploient en nous aimant, nous si petits, si incapables. Le mot « grâce », utilisé ici, indique l’affection, la grâce, la bonté. Ce n’est pas l’amour d’un feuilleton télévisé… C’est l’amour qui fait le premier pas, qui ne dépend pas des mérites humains, mais d’une immense gratuité. C’est la sollicitude divine que rien ne peut arrêter, pas même le péché, car elle sait aller au-delà du péché, vaincre le mal et le pardonner.

Une fidélité sans limites : voilà le dernier mot de la révélation de Dieu à Moïse. La fidélité de Dieu ne vient jamais à manquer, car le Seigneur est le Gardien qui, comme dit le Psaume, ne s’endort pas, mais veille sans cesse sur nous pour nous conduire à la vie : « Qu’il empêche ton pied de glisser, qu’il ne dorme pas, ton gardien. Non, il ne dort pas, ne sommeille pas, le gardien d’Israël. […] Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ta vie. Le Seigneur te gardera, au départ et au retour, maintenant, à jamais » (121, 3-4. 7-8).

Et ce Dieu miséricordieux est fidèle dans la miséricorde, et saint Paul dit une belle chose : si tu ne lui es pas fidèle, Lui restera fidèle car il ne peut pas se renier lui-même. La fidélité dans la miséricorde est précisément la manière d’être de Dieu. Et pour cette raison, Dieu est totalement et toujours fiable. Une présence solide et stable. Telle est la certitude de notre foi. Alors, pendant ce jubilé de la miséricorde, confions-nous totalement à Lui, et faisons l’expérience d’être aimés par ce « Dieu de tendresse et de pitié, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité ».


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