Dom Martin Darbon

Dom Martin Darbon

prêtre, profès de Montrieux

Ancien prieur puis vicaire de Montrieux

s’est endormi dans le Seigneur

le 10 septembre 2013

dans sa 94e année d’âge,

la 55e année de profession.

Qu’il repose dans la paix du Christ

Chartreuse de Montrieux

Fr. Marie-Théophane, procureur

le 10/09/2013


Dom Martin Darbon

(08/04/1920 – 10/09/2013)

Dom Martin nous a quittés à l’improviste mardi matin. Lundi, il était en pleine forme pour faire le spaciement avec les mini-marcheurs. Il leur a raconté avec entrain quelques évènements de sa vie passée. Mardi matin, son infirmier est venu le chercher pour le conduire à la messe conventuelle. Voyant qu’il dormait tranquillement, il ne le réveilla pas, car il savait que Dom Martin souffrait souvent du manque de sommeil.

Revenu après la messe conventuelle, il le trouva dans un état douloureux, il avait du mal à respirer, il étouffait. Le procureur téléphona aussitôt aux pompiers. Mais cinq minutes après, Dom Martin rendait son dernier soupir. Les pompiers ont fait les exercices de réanimation pendant une demi-heure, sans succès. Le médecin a conclu qu’il était mort.

Sa vie

Dom Martin est né à Bordeaux le 8 avril 1920, dans une famille très chrétienne. Il a fait ses études dans une école catholique où il a fait quelques grandes amitiés qui ont duré jusqu’à sa mort, donc pendant plus de 80 années. Marcheur infatigable, il a fait tous les sommets de Pyrénées avec trois de ces amis.

Voulant être militaire, il s’est présenté au concours de Saint Cyr, mais il a été recalé à cause de sa faiblesse en mathématique. Il était trop jeune en 1939 pour s’engager dans l’armée. Au débarquement, il passe de Bordeaux à Bandol, près de Toulon, pour s’engager comme simple soldat dans les troupes du général de Lattre de Tassigny, débarquées sur la côte d’Azur. Il remonte toute la vallée du Rhône, est blessé en Alsace. Après sa convalescence en 1945, il est envoyé en Indochine, au Laos. Il constate qu’il était le premier européen à vivre dans cette région. Ses hommes de troupe étaient tous indochinois.

Il se passionne pour la population du Laos, leur culture, leur langue. Il y fait un véritable travail d’ethnologue qu’il envoie au Musée de l’Homme, lequel l’invite à venir les voir, vu le sérieux de ses études. Il aurait aimer faire carrière dans l’ethnologie, mais il sentait que Dieu l’appelait à autre chose.

Dom Martin, prenant conscience de son tempérament abrupte, parfois cassant avec ceux avec qui il vivait, comprit que l’appel de Dieu ne pouvait pour lui se réaliser que dans une vie solitaire. Il vint donc à la chartreuse de Montrieux pour y vivre en solitaire. Pourquoi en chartreuse ? Parce que dans sa propre famille on parlait beaucoup des chartreux, depuis qu’un arrière grand oncle, frère chartreux, s’était caché chez eux durant la Révolution. Durant son séjour parmi eux, sa famille fit faire le portrait de ce frère chartreux. Ce tableau gardé pendant longtemps dans la famille de Dom Martin, se trouve actuellement dans l’hôtellerie intérieure de Montrieux.

Dom Martin a été un homme de la cellule. Il savait s’y occuper utilement. Il se passionnait pour les rosiers et il était très content d’offrir à sa famille de beaux bouquets de roses à l’occasion de leur visite. La reliure le passionnait également, jusqu’à faire des reliures artistiques très recherchées.

En 1975, il dut abandonner sa chère cellule pour se mettre au service de la communauté en tant que prieur. Son prédécesseur venait de quitter l’Ordre avec deux confrères, pour faire une fondation d’un nouveau style. En acceptant cette charge Dom Martin sauva l’avenir de Montrieux. Les Visiteurs, venus pour confirmer l’élection, prévinrent la communauté qu’il leur fallait élire l’un d’eux comme prieur, car le Révérend Père était décidé à fermer la Maison s’ils ne réussissaient pas à élire prieur un membre de leur communauté. Dom Martin fut élu. Il accepta pour sauver Montrieux. C’est donc à lui que nous devons d’être toujours là.

Fin février 1978, sa demande d’être déchargé de cet office fut acceptée. Dom Marie-Bruno Grobon fut nommé prieur. Le premier septembre 2007, il fut nommé Vicaire. Mercredi 20 avril 2010, Dom Martin, au retour de matines, tombe dans l’escalier de sa cellule et se blesse. Personne n’entend ses appels au secours, il baigne dans son sang. Par un effort surhumain, il arrive à remonter dans son cubiculum et à se coucher. Le lendemain matin, n’étant pas à la messe conventuelle, on le trouve dans son lit, couvert de sang. Le médecin diagnostique un éclatement de la rate et divers autres petits chocs. À l’hôpital de Toulon, le chirurgien lui ouvre le ventre et voit qu’une côte cassée a percé la rate et provoqué une grosse hémorragie interne. Dom Martin souffre beaucoup. Dom Marie-Bruno et le procureur, Frère Marie-Théophane, le croient perdu.

Lundi 3 mai, Dom Matin fait un infarctus à l’hôpital où il est resté, mais il s’en sort… Lundi 10 mai, il entre à la résidence médicalisée de la Roquebrussanne (à 11 km au nord de Montrieux), où il est soigné admirablement et dans une bonne ambiance de campagne. Il y restera un peu plus d’un an. Le 28 juin, il sort de cette maison tout à fait remis, sauf pour la marche qu’il doit faire péniblement avec deux cannes anglaises, ou la chaise roulante. Il a laissé un bon souvenir à l’hôpital et à la résidence de la Roquebrussane . Le cuisinier et des infirmières sont venus le visiter à Montrieux depuis.

Jusqu’à sa mort, il vit dans la solitude sévère d’une chambre de l’infirmerie. Chaque jour il fait une petite promenade, qui lui fait le plus grand bien. Il a toujours été fidèle à dire la messe et ses offices, dans la mesure du possible.

Dieu est venu le chercher lundi dernier, certainement pour le conduire au Paradis, sans s’attarder au Purgatoire. Prions pour lui, et comptons sur ses prières.

fr. Didier de Boynes, prieur

Publié le 12.09.2013.

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