Week-end Wahou : l’amour humain dans le plan divin

Du 3 au 5 mars, le sanctuaire Notre-Dame de Grâces a accueilli une session de formation à la théologie du corps. Cette première édition à Cotignac, riche d’enseignements, a rassemblé une dizaine de personnes de tout état de vie confondu. Rencontre avec les intervenants pour découvrir ce trésor spirituel et humain.

La théologie du corps est le nom attribué à un ensemble de 129 catéchèses données par saint Jean-Paul II dès le début de son pontificat. Durant 5 ans, ce pape a livré des audiences sur l’Homme et la sexualité. Cet enseignement, qu’il avait intitulé « l’amour humain dans le plan divin », est le plus long jamais donné par un pape sur le même sujet. Par cette réflexion, il a beaucoup participé au Concile Vatican II et à l’éclairage de l’encyclique de son prédécesseur, Humanae Vitae, sur la régulation des naissances. Il a également contribué à une nouvelle définition de l’Homme qui n’est plus uniquement un sujet pensant et libre, mais « la seule créature que Dieu a voulue pour elle-même, qui ne se trouve que dans le don désintéressé d’elle-même »(Gaudium et spes 24-3).

Les week-ends Wahou proposent de découvrir en deux jours l’essentiel de ces catéchèses. Les témoignages, temps de partage entre hommes, entre femmes, en couple et par états de vie, les messes, temps de prière et enseignements aident chacun à comprendre et mettre en pratique cette théologie du corps.

Une théologie du don

Annick Lequien, vierge consacrée du diocèse de Fréjus-Toulon, et Laurent Challan Belval, marié et père de 7 enfants, étaient les deux intervenants principaux de cette session. Formés par l’Institut de Théologie du Corps, ils ont d’abord découvert et vécu cet enseignement dans leur quotidien, avant de pouvoir le livrer. « Quand j’ai abordé cette théologie pour la première fois, j’ai su que tout ce qui était dit était vrai. J’ai été particulièrement interpellée par cette dimension du don », témoigne Annick. Ce don entre l’homme et la femme, qui donne l’unité dans le couple et dans l’être humain à travers les autres relations, elle l’a vécu dans une vie consacrée en se donnant corps et âme à Dieu pour la vie. « Dieu nous prend dans notre corps. L’ayant vécu, je sais que c’est vrai. Je participe à l’œuvre de Dieu. Quand je suis entrée dans cette compréhension, ça a été révélateur : Dieu se donne et je me donne. Tout le monde est appelé à se donner à Lui, parce qu’Il se donne continuellement à nous ».

Pour Laurent, cet enseignement a transformé sa vie conjugale. « Dès le départ, je me suis dit que ça aller changer notre vie de couple », confie-t-il. Au fil des mois, lui et son épouse ont commencé à la vivre concrètement. « Une nouvelle période s’est ouverte pour nous, mais aussi dans notre dialogue avec nos enfants et avec les jeunes en général ».

Une théologie pour tous

En parallèle de son travail, Laurent, chargé par son diocèse en région parisienne de développer cette anthropologie chrétienne, intervient auprès de jeunes de terminale et ce sujet est toujours très bien accueilli. « Le constat de saint Jean-Paul II était que le désir d’un grand amour est universel. Il faut retrouver ce désir d’origine que l’on a tous en nous ».

Ce père de famille voit également une réponse très profonde à tous ces bouleversements sociétaux et pertes de repères éthiques vécus depuis une cinquantaine d’années, notamment en termes de bioéthique.

Pharmacien de formation, cet enseignement avait également éclairé Annick sur la contraception, qu’elle vendait sur ordonnance et qui était devenue banale. « Je crois que tout ça il faut le dire au monde. Si c’était expliqué, il y aurait, je pense, une prise de conscience », affirme-t-elle.

Cette session de formation à Cotignac a ressemblé une dizaine de personnes : célibataires, couples fiancés ou mariés, religieux et consacrés. Tous ont tous été interpelés par cette vision profonde de l’amour humain et comment le construire de manière solide ; ils se sont sentis rejoints par cette théologie du don, qui dépasse le caractère moral.

Le père Louis-François, frères de saint Jean et participant de ce week-end, encourage tout le monde à découvrir ce riche enseignement. « Il y a une part d’universel et les jeunes d’aujourd’hui peuvent l’entendre. Ça vaut la peine d’approfondir le dessein que Dieu a pour nous. Ce que Jean-Paul II a essayé de faire est ce que Jésus fait dans l’Évangile : remonter à la Source. Pour chaque être humain, même les prêtres, c’est bénéfique d’essayer de retrouver ce dessein originel de Dieu sur nous ; dessein bienveillant car Dieu nous aime ».

Faits à l’image de Dieu, c’est dans ce don réciproque que nous Le trouvons. Vous aussi, venez remonter à la Source pour puiser toutes les richesses qui sont en vous et ainsi mieux vous connaître pour mieux vous donner !

 

Liloye Navarre