Suicide collectif
« Le rôle social de la famille est appelé à s’exprimer aussi sous forme d’intervention politique: ce sont les familles qui en premier lieu doivent faire en sorte que les lois et les institutions de l’Etat non seulement s’abstiennent de blesser les droits et les devoirs de la famille, mais encore les soutiennent et les protègent positivement. Il faut à cet égard (…) qu’elles assument la responsabilité de transformer la société; dans le cas contraire, elles seront les premières victimes des maux qu’elles se sont contentées de constater avec indifférence »
Familiaris Consortio, Jean-Paul II (1981)
Par la Mouche du Coche
L’hésitation a été longue entre cette citation et une autre rappelant l’existence de l’Enfer, tant cet été a été marqué par un anticléricalisme qu’on ne savait qu’endormi mais dont on a pu constater la légèreté du sommeil. Ca m’énerve. Du coup un petit laïus sur l’Enfer, un truc genre « Dieu est toute miséricorde mais, méfiez-vous, il est aussi toute justice », m’aurait défoulé.
Mais la paix intérieure est la clef d’un propos sensé. Je me suis donc attelé en lisant les nouvelles à me souvenir régulièrement que les médias sont d’abord un business. En conséquence, en espérer un travail d’analyse intelligent, honnête et cohérent est absurde : je pense « vérité », ils pensent « pognon ».
Ce constat m’a permis de passer outre le paradoxe ahurissant des papiers s’insurgeant contre la prière universelle du 15 août et, juste après, défendant les Pussy Riot après leur « prière punk » (?) dans la cathédrale de Moscou. Je crois que j’ai compris ce qu’ils veulent : une commission composée des principaux rédacteurs en chef pour faire le tri entre les prières autorisées et celles interdites dans les églises. Beuh non : ils veulent juste qu’on clique, ça génère des revenus publicitaires. Et puis ça fait du contenu entre la hausse du prix du melon et le dernier noyé du jour.
Bon, cela dit, si on y regarde de près, deux choses très positives sont sorties de tout ça.
D’abord, nous voilà acculés à nous rencarder, à faire chauffer les synapses, à avoir des billes dans nos sacs, parfois un peu vides jusqu’à présent, sur le sujet bouillant de l’été : le mariage et l’adoption homo. Hé oui ! Le laveur-lénifieur de cerveau télévisuel et radiophonique fonctionne aussi sur les cathos. Le tumulte de cet été nous a sans doute permis un petit électrochoc et je m’en réjouis.
Ma seconde joie vient précisément de l’existence de ce tumulte. On dirait bien que cette prière universelle a fait flipper les bruyants chars peuplés de strings à paillettes de la gaypride… Quoi ! Il y aurait une façon de parler massivement et simultanément à 5% de la population (les cathos pratiquants) en dehors de tout contrôle du lobby gay ??
Je me prends même à penser que la flippe des anti-familles vient aussi d’une crainte surnaturelle, la même qu’ils ressentaient en regardant « Mystères » : « et si ça marchait leur foutue prière ?? »…
L’Eglise de France, présentée comme décatie voire agonisante, limite prête à appeler l’ADMD, vit un genre de sursaut.
La voilà qui parle, assez unanimement, c’est déjà énorme. Et qui prie ! C’est miraculeux. Et qui en plus le dit ! Dieu existe et c’est lui le plus fort. En cet anniversaire de Vatican II, l’Eglise semble trouver enfin les marques pourtant clairement énoncées : être unis, dire au monde la vérité, tous s’impliquer et tous prier.
C’était déjà l’invitation de JPII en 1981 avec Familiaris Consortio. Vous, familles, qui par l’école de vos enfants, leurs activités, êtes facilement en contact avec d’autres familles, il vous appartient de faire entendre raison au plus grand nombre sur la nécessaire sauvegarde de la famille telle que le bon sens la conçoit. Et s’il vous est donné de parler de Dieu en plus, lâchez-vous !
Dieu est la vie, c’est évident au regard de ce qui nous arrive sur le coin du nez : une société qui autorise l’avortement, qui reconnait des unions naturellement non-fécondes, qui propose la mort plutôt que la souffrance prépare en fait son suicide. Ca pue la mort. Aucune de ces lois ne chante la vie.
Parce qu’on a viré Dieu.
Alors y’a pas à tortiller ! Il faut remettre Dieu au centre, pour que la vie reprenne le dessus. Et militons ! Encourageons des lois pour soutenir les femmes enceintes, filons de l’argent pour la recherche éthique, rendons visite aux vieux, exigeons plus d’unités de soins palliatifs, et vivement un gros appel à manifester avec pancartes et poussettes pour la protection de la famille.
T’as raison Jean-Paul, nous n’allons pas nous « contenter de constater avec indifférence » !
Publié le 14.09.2012.
Recevez la newsletter
Inscrivez-vous à notre newsletter diocésaine gratuite pour recevoir les actualités directement dans votre messagerie. Restez connectés avec votre diocèse dès maintenant !