Père Philippe-Jacques de Bengy : « J’ai toujours vu la protection de la Vierge Marie dans ma vie »

Le jeudi de l’Ascension 2007, à Aubazine (près de Brive La Gaillarde), Monseigneur Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon m’a ordonné prêtre. C’est pour moi l’occasion de me souvenir et de vous partager l’itinéraire (pas toujours direct, mais conduit par Dieu) que j’ai suivi jusqu’à ce jour.

Une éducation chrétienne, cadeau pour ma vie

Je suis le plus jeune de quatre garçons. Alors que j’avais quatre ans, mes parents ont divorcé et même si l’ambiance ressemblait quelque fois plus à un champ de bataille qu’à un cocon familial, je pense avoir eu une enfance heureuse. J’ai été élevé dans des valeurs chrétiennes et nous allions chaque dimanche à la messe. Je me souviens que c’était régulièrement un combat pour ma mère de réunir ses quatre garçons, mais elle tint toujours bon. C’est cela qui a posé les fondements de ma vie chrétienne.
Pour autant, je n’avais pas auprès de moi de figure paternelle à la maison et je prenais pour exemple mes frères qui n’avaient que quelques années de plus que moi, ou alors Tom Cruise ou autres stars de ciné. Il fallait assumer, il fallait plaire et je ne m’en sortais pas trop mal.

Les amitiés ont alors beaucoup compté pour moi et j’ai la chance d’avoir eu quelques très bons amis (qui étaient d’ailleurs à mon ordination) avec qui nous avons passé toute notre jeunesse depuis le lycée. Nous étions insouciants, surfant sur le courant de la vie étudiante parisienne. Nous cherchions les excès dans les sorties et dans les plaisirs… Tout cela donnait une impression de bonheur, un verni brillant mais finalement bien fragile qui pouvait sauter à tout moment.
Je veux faire mémoire maintenant de quatre moments, lieux, ou événements qui ont marqué mon itinéraire.

1. Une promesse de la Vierge Marie

Je devais avoir à peu près 16 ans et ma mère fréquentait un groupe de prière très vivant sur la paroisse. Elle se faisait alors beaucoup de soucis pour ses enfants et particulièrement pour moi. Au cours d’une veillée de prière alors qu’elle formulait sa prière dans son cœur, une personne de l’assemblée pris la parole : « La Vierge Marie vient consoler une femme de quarante ans qui est veuve (mon père était mort l’année précédente dans un accident de voiture), qui a quatre garçons et qui pense avoir raté l’éducation de ses fils (c’était exactement sa prière). Elle l’assure de sa protection toute maternelle pour chacun d’entre eux. » C’était une parole de prophétie, dite de la part du Seigneur. De retour à la maison, maman nous raconta l’événement. Nous l’écoutions sans plus d’enthousiasme, mais pour ma part, depuis lors, j’ai toujours vu la protection de la Vierge Marie dans ma vie.

2. Des moines « trop cool »

C’est un peu plus tard que j’ai découvert un endroit marquant. J’accompagnais un de mes frères dans une abbaye pour un week-end. Alors que je pensais rencontrer de vieux moines à la barbe blanche et à la démarche fatiguée, je me trouvais en face de jeunes moines rayonnants, parlant de leur vie et du Ciel avec une même facilité. L’un d’eux était un ancien coiffeur pour punk, l’autre champion de kick-boxing, le troisième resta toujours fidèle et orienta ma vie. A ce moment là, l’image que je m’étais fabriquée de l’Eglise explosa. Ce n’étaient pas des extra-terrestres, mais des gens comme vous et moi qui avaient été saisis par l’amour de Jésus.

Dès lors, parce que je m’y sentais bien et que je comprenais que c’était important pour moi, je retournais à peu près deux fois par an retrouver mes moines. Mais ma manière de vivre et le trésor que je trouvais ici, étaient incompatibles. Quand je repartais de chez eux, je prenais toujours de bonnes résolutions qui m’aidaient à changer. Ce n’est pas tant le rythme de mes sorties nocturnes qui avait diminué, mais désormais je priais souvent la Vierge Marie dans le métro ou ailleurs. Il m’arrivait aussi d’aller à la messe pendant l’heure du repas : Dieu m’attirait de plus en plus à Lui !

3. Un événement déclencheur

Au cours d’un repas, ma belle-sœur raconte un fait divers comme il s’en produit malheureusement : un homme de quarante ans, ingénieur, qui semble t-il avait une vie heureuse et épanouie, rentre chez lui un soir et tue, au fusil de chasse, sa femme et ses trois enfants avant de se donner la mort. Il se trouve que les parents de ma belle-sœur connaissaient ce monsieur, qui devenait alors beaucoup plus proche pour moi. Une question surgit à mon esprit : « Et toi ? Sur quoi construis-tu ta vie ? Est-ce que tu ne pourrais pas péter les plombs de la même manière à quarante ans ? ».

Peu après, alors que j’avais fini mes études et allais m’engager dans la vie professionnelle (j’avais fait une école de commerce), je retournai dans mon abbaye. En l’espace d’un peu moins de dix minutes, en rencontrant mon ami prêtre, je décidai de prendre une année dans une communauté catholique pour choisir l’orientation que je donnerai à ma vie. Deux certitudes motivaient ma décision : Dieu m’aime et Il est Tout Puissant. Donc il va me guider. Dès lors une paix et une joie profonde envahirent mon cœur : ma vie basculait !

4. Neuf mois « pour accoucher » de l’appel de Dieu

C’est de septembre 1997 à juillet 1998 que je vivais cette année à la communauté du Verbe de Vie (communauté dont je suis désormais membre). Elle a été l’année la plus belle de ma vie, parce que c’est là que j’ai découvert l’amour de Dieu pour moi. Durant ces neuf mois passés à l’abbaye d’Aubazine (près de Brive La Gaillarde), tout me semblait extraordinaire : la Parole de Dieu, les offices liturgiques et même la vie fraternelle. C’est durant ces mois que s’est mis en lumière le désir que Dieu avait déposé au fond de mon cœur : être consacré à Dieu et prêtre !

Le moment précis, où j’ai pu répondre à cet appel de Dieu, est le 25 mars, jour de l’Annonciation, dans la petite chapelle de Rocamadour (haut-lieu de pèlerinage à la Vierge) : encore la Vierge Marie !

Cela fait un peu moins de dix ans et durant ces années j’ai pu expérimenter la fidélité de Dieu et son action dans mon cœur. C’est Lui qui a rebâti ce que je suis et m’a préparé à travers ma vie communautaire et le séminaire de La Castille à recevoir le 17 mai 2007 le don du sacerdoce. La célébration a eu lieu à Aubazine et je n’oublierai pas d’aller remercier Notre Dame de Rocamadour. J’ai célébré ma première messe à La Valette le jeudi 24 mai 2007 à l’église Saint-Jean où monseigneur Rey m’a nommé vicaire.

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