Peut-on se consacrer à saint Joseph ?

“Il est certain que cette prière et la figure même de Joseph ont acquis un renouveau d’actualité pour l’Eglise de notre temps, en rapport avec le nouveau millénaire chrétien.” (Redemptoris Custos, 32)

Le Baptême

La première et primordiale consécration est celle du baptême : par lui nous participons réellement de la vie de la Sainte Trinité. La vie nouvelle ainsi inaugurée fait devenir fils adoptif du Père, membre du Christ et temple de l’Esprit Saint. Toute la vie du chrétien consiste à consentir à cette vivante offrande et consécration de soi-même :”Je vous exhorte, mes frères, par la tendresse de Dieu, à lui offrir vos corps en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu : c’est là le culte spirituel que vous avez à rendre. ” (Rom 12, 1) Consacrés à Jésus, nous le sommes ; nous portons même son nom, puisque le chrétien est un autre Christ, ayant reçu l’onction de l’Esprit Saint. Pour moi, vivre c’est le Christ… Tout est à vous, mais vous êtes au Christ… On peut donc renouveler les promesses de son baptême, c’est-à-dire ratifier cette vivante appartenance ou consécration au Christ, en faisant de notre existence une offrande à la gloire du Père.

Le Sacré-Coeur

Dans ses apparitions de Paray-le-Monial à sainte Marguerite-Marie, Jésus a demandé explicitement une consécration à son Sacré-Cœur, qui peut être d’ailleurs personnelle ou collective. Un certain nombre de promesses sont même attachées à cette démarche. Aux familles ou communautés qui feraient cet acte, il annonce plusieurs fruits de grâce. On sait que parmi les demandes de Jésus figurait même la Consécration de la France, finalement refusée par le roi. Léon XIII consacra le genre humain tout entier au Cœur de Jésus en 1900. Cette pratique n’appartient certainement pas au passé puisqu’elle a été voulue tout récemment encore par le pape Benoît XVI pour les jeunes aux JMJ de Madrid. Ce qu’il fit dans un grand silence à la fin de la veillée mémorable à Quatro vientos, après la tempête, agenouillé avec deux millions de jeunes aux pieds du Saint-Sacrement. “Avec une ardente prière, je consacre les jeunes à ton Cœur pour que, enracinés et édifiés en toi,ils soient toujours tiens, dans la vie et dans la mort. Qu’ils ne s’éloignent jamais de toi ! Rends leur cœur semblable au tien, doux et humble (…)”

La Vierge Marie

Certes, il ne peut y avoir de consécration qu’à Dieu : lui donner toute notre personne et notre vie. Pourtant, au cœur de la spiritualité de plusieurs saints, de saint Louis-Marie à saint Maximilien Kolbe, en passant par les bienheureux Bartolo Longo, Mère Teresa et Jean-Paul II, figure la consécration à Marie, comme meilleur moyen de d’appartenir et de se conformer à son fils Jésus. On pourrait penser que la dévotion mariale procède d’une inclination ou d’un goût personnel, alors que c’est bien de Dieu lui-même que nous recevons Marie comme chemin privilégié pour aller à lui. “Toute l’action de la bienheureuse Vierge sur les hommes dans l’ordre du salut ne provient pas d’une quelconque nécessité : elle naît du bon plaisir de Dieu. ” (Lumen Gentium 60) A Jésus par Marie, Totus tuus … plus que des devises ou des cris, ces mots résonnent comme l’expression de l’ADN des chrétiens qui savent que cette vraie dévotion, la consécration à Jésus par Marie demeure un chemin aisé, court, parfait et assuré pour arriver à l’union avec Notre Seigneur, où consiste la perfection du chrétien.

A Fatima en 1917, Marie a demandé la dévotion à son Cœur Immaculé et la consécration du monde et spécialement de la Russie. Consécration qui sera accomplie de différentes façons, puis finalement par Jean-Paul II sur la Place Saint Pierre, en union avec les évêques du monde entier le 25 mars 1984. Pour le diocèse deFrejus-Toulon, renouvelant la consécration faite par monseigneur Barthe en 1965, monseigneur Rey a voulu renouveler la démarche le 18 mai 2008, préparée de façon personnelle et communautaire.

Les saints

Se consacrer à des saints, c’est se confier à eux avec l’espoir que leur action et intercession auprès de Dieu stimulera la consécration à Lui seul. Pleinement unis à Jésus dans la gloire, les saints travaillent à “faire du bien sur la terre”, selon la belle expression de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Saint Dominique dit aussi en mourant : “Ne pleurez pas, je vous serai plus utile après ma mort et je vous aiderai plus efficacement que pendant ma vie.” (Cf CEC 956) L’acte de consécration à saint Joseph que nous voulons faire ne vient pas se substituer au culte que nous devons rendre à Dieu, mais manifestera notre volonté de nous donner à lui pour qu’il nous conduise à Dieu. En faisant cela, nous le choisissons comme guide et modèle sur le chemin de la sainteté ; nous manifesterons notre confiance dans sa sollicitude à notre égard, “grand secours pour notre infirmité” (Lumen Gentium 49). Se rapprocher des habitants du ciel nous permet de vivre concrètement la communion des saints et nous unit plus fermement au Christ. Saint Polycarpe affirme : “Le Christ, nous l’adorons, parce qu’il est le fils de Dieu ; quant aux martyrs, nous les aimons comme disciples et imitateurs du Seigneur. ” (Cf CEC 957) Ainsi nous aimons et vénérons saint Joseph.

Elles sont innombrables les représentations de saint Joseph sous l’apparence d’un vénérable vieillard qui contemple d’un air perplexe le spectacle qui s’offre à lui dans la crèche ; celles qui le montre endormi comme épuisé, l’ange penché sur lui, ou bien encore très dubitatif après le songe et la visite du messager céleste. Nous ne sommes pas obligés de penser que celui que Dieu a choisi comme époux à la Vierge Marie et père à son propre Fils était d’un âge avancé. Il n’est pas impossible que saint Joseph ait été le contemporain de Marie, du moins un homme de peu son aîné, traversé par les joies et les hésitations de celui qui accueille sa vocation.

Cette façon de voir saint Joseph est aussi révélatrice de la conception que l’on se fait de son rôle et de sa mission. Son hésitation traduit plutôt la sainte crainte qui conduit à se retirer face au Mystère plutôt qu’un doute ou un soupçon. Saint Joseph est plus proche de celui qui trouve dans l’adoration l’attitude juste devant Dieu, que de celui qui fuit parce qu’il ne comprend rien.

Il est significatif que l’on ait eu le désir de lui confier des causes finalement assez différentes les unes des autres. En fonction de sa place dans l’Evangile, on l’invoque comme saint patron des familles, des fiancés, des travailleurs, de la bonne mort et de l’Eglise tout entière. C’est que sans doute sa mission a quelque chose d’universel et son exemple ne concerne pas tel état de vie en particulier : il peut être “proposé à toute la communauté chrétienne, quelles que soient en elle la condition et les tâches de chaque fidèle. ” (RC 30)
A travers ses différents titres nous lui confierons et consacrerons nos vies dans toutes leurs dimensions.

Publié le 06.02.2012.

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