Père Stéphane Rède : « Le pape François a rendu l’écologie accessible à tous ! »
À Sainte-Maxime, le père Stéphane Rède entraîne sa paroisse dans une démarche de conversion écologique depuis trois ans. Une « maturation » progressive qui ouvre des ponts avec les non-croyants…
Une conversion personnelle
La lecture de l’encyclique du pape François, Laudato Si, provoque en 2015 une prise de conscience chez le père Stéphane Rède, pourtant loin d’être un écologiste de la première heure. Il confie : « Au départ, je pensais que l’écologie apportait surtout des contraintes et je lui reprochais certaines incohérences, comme s’équiper de matériel coûteux pour changer ses habitudes. Dans son encyclique, le pape François déplace le curseur sur le colibri. Il rend l’écologie accessible à tous, en la renvoyant à la responsabilité de chacun. C’est à chacun de trouver là où il peut agir ! Cela ne coûte rien de ramasser les papiers, de protéger les sites… Il parle aussi d’écologie intégrale, en mettant au centre la protection de tout être humain du commencement jusqu’à la fin, et en nous montrant que tout est lié. »
Une conversion paroissiale, soutenue par le label Église verte
En 2018, alors qu’il est curé de Sainte-Maxime depuis quelques mois, il monte un parcours de carême Laudato Si pour inviter à une réflexion commune. Semaine après semaine, le succès est au rendez-vous. Ses paroissiens l’encouragent à proposer dans la foulée des actions concrètes. Il découvre par hasard le label Église verte qui réunit plusieurs églises chrétiennes autour de l’écologie, et s’y affilie. « Avec l’Église verte, chaque paroisse rend compte de ses actions, en fonction de la réalité du terrain. C’est un accompagnement personnalisé qui nous demande d’aller toujours plus loin ! Nous veillons ainsi à prier régulièrement pour la création dans la prière universelle, à en parler au catéchisme, à fêter le dimanche de la création en septembre. Nous avons entre autres installé un poulailler qui recycle nos déchets, un composteur, des nichoirs et veillons à ne pas circuler dans certaines parties du domaine pour laisser la faune et la flore se développer. »
Développer une écologie relationnelle
Un discours et une approche humaine qui touchent et interpellent croyants et non-croyants. Le père Stéphane Rède témoigne : « La pensée du pape est audacieuse, car elle s’adresse à tous les hommes et femmes de bonne volonté. Beaucoup sont sensibles à la cohérence et à la justesse de ses propos sur l’écologie. Dans son encyclique, le pape refuse que nous nous limitions à entretenir le décor, les petites herbes, etc. Il rappelle que si nous ne nous occupons pas de l’humain, nous ratons notre vocation. Dans les villes, où il y a beaucoup de béton et d’anonymat, si nous voulons avoir une vraie écologie protectrice, nous devons aussi veiller à développer une écologie relationnelle entre nous. Dans l’Église verte, un paragraphe nous invite à nous tourner vers les autres, les associations de la ville par exemple, pour voir comment œuvrer ensemble. Les gens sont bluffés que des chrétiens s’adressent à eux, pour demander leur expertise sur une cause. Nous dressons des ponts entre nous ! »
écrit par Lætitia d’Hérouville
Pour en savoir plus
Comment la paroisse de Sainte-Maxime devient petit à petit une « église verte » (article Var matin)
L’église de Sainte-Maxime choisit l’option verte (article Var matin)
Publié le 10.06.2021.
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