Passons sur l’autre rive (Marc 4, 35)
De l’Abbé Favreau
Une des plus saisissantes images de la mort m’a toujours semblé être celle-ci :
Un bateau s’en va, il quitte notre rive.
Pour nous qui sommes sur cette rive, nous voyons les passagers du bateau qui nous quittent, et cela nous rend triste.
Mais pour ceux de l’autre rive, quelle joie ! Car ils les voient arriver.
Et pour ceux qui sont partis, après la tristesse des adieux à ceux qu’ils aiment et qui les aiment, quel bonheur de découvrir enfin ces horizons infinis… horizons infiniment plus beaux que ceux qu’ils ont laissés ici, sur notre rive.
Et voilà qu’en pensant au bonheur qui les attend, nous oublions notre peine, et nous nous réjouissons de les savoir bientôt plus heureux qu’ici.
Notre rive, à nous qui pleurons, c’est la terre.
L’autre rive où ils parviennent, c’est le ciel.
C’est ça la mort.
Il n’y a pas de morts, mais des vivants sur les deux rives.
Publié le 19.03.2012.
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