L’Aide à l’Eglise en Détresse fête ses 60 ans
Un anniversaire, c’est un moment où on voit les belles choses vécues, où l’on fait mémoire des événements qui ont marqué une vie. Pour l’anniversaire de ces 60 années de service, l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) a réuni, dans plusieurs dizaines de diocèses de France, ses bienfaiteurs autour de leur évêque pour dire merci à Dieu lors d’une messe jubilaire.
C’est ce que nous avons vécu ce dimanche 11 novembre dans la cathédrale de Toulon avec monseigneur Dominique Rey :
“Notre foi n’est pas seulement en la résurrection mais en Jésus ressuscité. Notre foi n’est pas attachée seulement à un mouvement, mais en la personne du Christ.”
Cette annonce de la foi est, dans de nombreux pays, limitée par la liberté religieuse ou par le manque de moyens. Il ne fait pas toujours bon d’être disciple du Christ et des chrétiens souffrent à cause de leur foi.
C’est bien parce que nous-mêmes sommes touchés par une souffrance dans notre famille que nous apportons réconfort et consolation. C’est la souffrance qui nous émeut et qui sollicite le don de nous-mêmes pour l’autre. Mais c’est aussi parce que c’est un membre de notre famille qui est touché que nous sommes poussés à faire quelque chose.
Le père Werenfried, “un père au lard”
Et bien, c’est ce même élan qui a poussé le père Werenfried, fondateur de l’Aide à l’Eglise en Détresse (AED) à soutenir les chrétiens d’Allemagne au lendemain de la guerre 39-45. En 1947, en effet, il parle du drame que vivent des millions d’hommes et de femmes qui sont pourchassés de l’Allemagne de l’Est et qui doivent se réfugier dans l’Allemagne de l’Ouest dévastée. Ils n’y trouveront que des hébergements de fortune dans des maisons délabrées, sans nourriture et sans soin. Parmi eux des millions de chrétiens dont 3000 prêtres. En prêchant la réconciliation avec l’ennemi d’hier, il réussi à convaincre des villageois à mettre de côté une parcelle de lard, une des nourritures de base de l’époque, pour l’envoyer aux prêtres qui lui doivent la survie et qui partageaient autour d’eux. C’est comme cela que le fondateur est surnommé “le père au lard”.
Puis, ce prémontré ira derrière le rideau de fer pour connaître la situation des chrétiens persécutés et se fera le porte-voix de l’Eglise du Silence.
C’est pour cette aide que l’AED est la plus connue. Elle continue son soutien à l’Eglise persécutée en Chine, au Vietnam, à Cuba, au Soudan, et dans bien des pays. Elle participe à la reconstruction de l’Eglise à l’Est de l’Europe après la chute du mur de Berlin car tout est à reconstruire, aussi bien les églises, les couvents que l’aide à apporter à ceux qui demain seront les prêtres et les évêques de ces pays où on a voulu supprimer Dieu de leur vie.
Que fait aujourd’hui l’AED ?
Elle est aussi présente sur les autres continents depuis plus de 40 ans. Ce sont environ 145 pays qui sont soutenus chaque année grâce à 17 pays bienfaiteurs. L’AED répond à plus de 7000 demandes chaque année. Œuvre pastorale, elle aide en priorité à ce qu’aucune vocation ne se perde faute de moyens. L’an passé, 16200 séminaristes ont reçu une bourse. L’AED soutient la pastorale des Eglises souffrantes et nécessiteuses. L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de la Parole de Dieu. Cette parole qui est un encouragement quotidien pour tous ceux qui vivent leur foi dans des conditions difficiles, voire héroïques, et parfois jusqu’au martyre. Elles nous témoignent de la vitalité. L’AED veut non seulement permettre que le Christ soit annoncé et aimé, mais elle a aussi pour vocation de garder fidèlement la mémoire des martyrs, ceux qui ont aimé jusqu’au bout.
Aimer, c’est bien ce qui motive chacun à soutenir l’affligé, le souffrant. En fin de compte, à chaque fois que nous aimons, c’est le Christ lui-même que nous servons et aimons. Les bienfaiteurs de l’AED, comme tous ceux qui manifestent leur générosité, sont les consolateurs du cœur de Dieu par le réconfort qu’ils prodiguent à leurs frères.
Notre fondateur disait “Il dépend de nous que le Royaume de Dieu soit béni ou maudit”. Il dépend de nous de prier pour eux comme ils nous le demandent, fortifiant ainsi notre communion.
“Donnons, non pas de notre superflu, mais de notre nécessaire afin que Dieu soit consolé dans ses enfants” aimait à le rappeler ce géant de la charité, le père Werenfried, dont l’AED poursuit aujourd’hui la mission répondant au défi de l’Eglise… avec vous !
Publié le 14.11.2007.
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