La famille n’a pas de frontière
Jeune libanaise de 31 ans, Amonda est arrivée en France en 2016 pour ses études, laissant derrière elle son frère, sa sœur et ses parents. Après deux années passées isolée, elle a su trouver en l’Église une famille et tisser des liens fraternels avec les fidèles.
Amonda est enseignant-chercheur à l’université. Originaire du Liban, où elle a vécu jusqu’à ses 23 ans, elle est venue à Toulon pour poursuivre ses études et écrire une thèse. Le départ de son pays, arrachement culturel et familial, et l’arrivée en France ne se sont pas faits sans peine. « La première année a été difficile », témoigne la jeune femme. L’installation, ainsi que l’intégration dans le pays, la communauté française, la culture, etc., ont pris beaucoup de temps. Durant cette année, elle s’est petit à petit entourée de français non croyants, mais se sentait toujours très isolée.
Catholique, de rite grec melkite, elle assure que la foi au Liban est prégnante et qu’être chrétien est très important pour eux. « Le Seigneur intervient dans la moindre chose de notre vie ». En revanche, la difficulté pour côtoyer des fidèles en France a été grande. « C’était dur de rencontrer des chrétiens, des catholiques en France. J’ai vécu un désert spirituel, car je n’avais pas les moyens de pratiquer ma foi. J’avais uniquement la messe en français, mais pas de communauté ».
« Demandez et vous recevrez »
En 2018, après avoir prié pour rencontrer une personne partageant les mêmes valeurs, mais aussi la même foi, Amonda a croisé Jean-Eudes un dimanche après la messe. Aujourd’hui prêtre à Saintes, il était à l’époque membre de l’aumônerie Jérusalem qui se retrouvait le jeudi soir et l’y avait conviée. La première invitation déclinée, Amonda a accepté la deuxième sollicitation, pensant : « Il va m’inviter chaque dimanche. Je vais y aller une fois pour qu’il arrête, puis je ne reviendrai plus ». À sa grande surprise et pour la première fois, elle rencontrait quelqu’un qui partage le même Essentiel qu’elle. Elle est donc revenue les jeudis suivants et a intégré cette petite aumônerie. Lancée peu de temps avant, elle était composée de quelques jeunes entre lesquels un vrai lien fraternel s’était créé. Ce groupe est devenu un véritable soutien familial, pas uniquement pour Amonda, mais pour tous. Leur désir de passer du temps ensemble les a poussés à se retrouver en dehors de l’aumônerie, pour partager activités et sorties et parfois même un réveillon du 25 décembre. « A Toulon nous étions un bon groupe d’amis isolés et nous avons fêté Noël ensemble ».
« Frappez et l’on vous ouvrira »
Noël, qui célèbre la naissance d’un nouveau-né dans une famille, est la fête familiale par excellence, mais pour Amonda l’espoir de retrouver les siens est faible, les retours au Liban en cette période étant généralement trop chers et compliqués. Cependant, même si elle n’a pas fêté ces derniers Noëls avec sa famille, elle l’a fêté en famille, dans tous ces foyers français qui l’ont accueillie. « J’aime ce côté ouvert chez les chrétiens. Quelqu’un qui n’est pas dans l’Église n’inviterait pas comme ça volontairement. Il aurait besoin de temps pour me connaître et m’inviter. Alors que dans l’Église, tout de suite c’est fait volontairement. Un lien de confiance est établi, comme en famille ».
Aujourd’hui, Amonda a obtenu la nationalité française et aspire à rester en France. « Entourée des paroissiens, des prêtres, etc., j’ai cette impression de ne plus être seule. C’est un vrai soutien ».
écrit par Liloye Navarre
Publié le 23.03.2023.
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