La croix de cendres, un signe de joie dans la pénitence

À première considération, le Mercredi des Cendres fait partie des instants sombres de la liturgie. Pourtant, contrairement à ce que l’on pense, c’est un jour marqué par une joie particulière. La croix de cendres pourrait nous aider à comprendre cette joie particulière.

 

Les cendres ne sont pas exclusivement un signe de mort, mais une promesse de vie

La croix de cendres qui est tracée sur les fidèles n’est pas uniquement un rappel de la mort, mais inéluctablement une promesse de résurrection, car cette dernière est le signe de la victoire du Christ sur la mort. Les paroles « souviens-toi, homme, que tu es poussière, et que tu retourneras à la poussière » ne sont pas à comprendre comme une formule de « sacrement de mort ». Les cendres du chrétien ne sont pas de simples cendres et notre corps, bien que condamné à connaître la mort… reviendra à la vie dans la gloire. L’annonce que le corps doit tomber en poussière est un appel à livrer un combat spirituel, à mourir dans le Christ pour ressusciter avec Lui. Cet aspect est un premier signe de cette joie particulière.

 

Le paradoxe de la croix de cendres

C’est indéniable, la croix de cendre est explicitement un appel à la pénitence, au jeûne et à la contrition. Mais elle soulève aussi un caractère paradoxal de la liturgie du Mercredi des Cendres. En effet, l’évangile de ce jour nous recommande de bannir les signes visibles de mortification, de parfumer nos cheveux et de laver nos visages lorsque nous jeûnons. Pourtant, il y a l’imposition de la croix de cendres… Parce qu’elle est le signe d’un jour où la joie et la souffrance vont de pairs. Elle est le sens même de la contrition : une peine qui transperce, qui libère, qui donne l’espérance et donc logiquement la joie. La contrition est un baptême de souffrance où les larmes opèrent une purification en préparant l’homme à recevoir les eaux du baptême ou le sacrement de pénitence. Cette souffrance apporte la joie parce qu’elle est à la fois un aveu réfléchi de culpabilité et l’acceptation de ses conséquences. Il en découle alors de ce mouvement une acceptation de sa réalité, un acte qui délivre du poids d’illusions que nous cherchons à justifier par nos erreurs et nos péchés. Une souffrance indispensable, mais suivie de joie et de consolation, la contrition nous offre la lumière de la vérité et la grâce de l’humilité. En nous imposant la légère croix de cendres, l’Église veut enlever, de nos épaules, tous les autres lourds fardeaux : le poids de l’inquiétude et de la culpabilité, le poids mort de notre égoïsme. Cela constitue une deuxième raison à la joie.

 

Une joie marquée par la pénitence

Cependant, affirmer que le mercredi des Cendres cache profondément de la joie ne signifie pas qu’il est dénaturé de ses souffrances et de son angoisse. « Sauve-moi, ô mon Dieu », implorons-nous au commencement de ce jour, « car les eaux ont monté jusque dans mon âme ». Ce n’est pas un hymne de joie. Si nous arrivons devant Dieu pour recevoir les cendres des mains du prêtre, c’est parce que nous sommes convaincus de nos fautes et de notre condition de pêcheur. C’est une manière faible de s’exprimer. Cette réalité doit être évoquée de manière concrète et ontologique. La liturgie n’entend pas le pécheur comme celui qui croit que transgresser la loi c’est s’attirer la damnation… c’est un homme qui se noie, un navire qui sombre. Les eaux le cernent de toutes parts. Il coule sous la force de la tempête qui a brisé sa volonté, les eaux se précipitent dans la cale et il est submergé. Elles s’abattent sur sa tête et il crie à Dieu « Les eaux viennent jusqu’à mon âme ». Le Mercredi des Cendres est fait pour ceux qui comprennent pour leur âme ce qu’est d’être pénétrée de ces eaux glacées. Néanmoins, la liturgie de ce jour n’est pas axée sur la culpabilité, mais sur la miséricorde de Dieu. La question de culpabilité est soulevée car c’est un temps de miséricorde.

 

 

écrit par Maxime BENTZ
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