Catho et écolo ?

Face à ce qu’il dénonçait comme « la destruction insensée du milieu naturel », Jean-Paul II proclamait depuis longtemps déjà l’urgence d’une conversion écologique – suivi intensément dans ce sens par Benoît XVI. Dans la lignée de ces grands papes, Mgr Dominique Rey fait entendre aujourd’hui une parole forte en faveur d’un véritable évangile écologique.


Par Falk van Gaver

Délégué de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon

L’évêque de Fréjus-Toulon, dans cette Lettre pastorale sur l’écologie, met les points sur les i : la crise écologique est un scandale et une tragédie qui nécessite un sérieux engagement des catholiques : « Il y a en effet dans la Révélation de quoi participer audacieusement à l’annonce d’un évangile écologique, capable de donner la profondeur qui fait défaut aux débats sur l’écologie, lorsqu’ils ne remontent pas aux causes véritables. »
Cependant, il distingue soigneusement l’écologie chrétienne et l’ « écologie inhumaine » de certains courants (deep ecology, antispécisme, malthusianisme, eugénisme…).

Mgr Rey défend une « écologie humaine », qui n’oppose pas l’humanité et la nature mais les relie. Mais pour cela il faut d’abord « recevoir le monde comme un don de Dieu, reconnaître et respecter l’ordre voulu et imprimé par lui dans la création. » Et redéfinir la juste place de l’homme dans l’univers : « Jamais la seigneurie de l’homme n’a consisté à assujettir la création, à la dominer en la rendant esclave, mais bien plutôt à la garder, à la mettre en valeur en entrant dans son langage, son rythme et sa logique propre. » Entre l’usage légitime et l’abus contemporain, il y a un abîme : « On peut déplorer les accents inhumains de l’écologisme le plus radical, mais pourquoi ne pas reconnaître qu’il est le fruit d’une soif inassouvie ? Le chrétien peut légitimement partager le cri de révolte contre la vision du monde exclusivement matérialiste de l’existence, l’individualisme et le consumérisme ambiants. »

Le pasteur, loin de s’arrêter à ses causes techniques ou historiques, affirme que la crise écologique actuelle est d’ordre anthropologique: « La création souffre à cause de l’homme qui ne reconnaît plus son état de créature et cherche à bâtir un monde sans Dieu ; (…) S’éloignant de sa condition d’image de Dieu, l’homme en est venu à fouler le monde aux pieds : il l’a rendu esclave de son agir et s’est lui-même rendu esclave. »

Bref, la destruction de la nature ressort du péché originel, et engage la conscience de chacun : « On peut donc parler de péché grave contre l’environnement naturel lorsque l’homme, à l’instar de Caïn, affirme : « Suis-je responsable de la création ? » »

La réponse de l’écologie chrétienne, qui est avant tout une « écologie spirituelle », part d’une vision théocentrique de l’existence : tout ce qui existe a son origine et sa fin en Dieu, « le monde lui-même sera sauvé ». Comme le rappelle Mgr Rey à la suite de saint Paul : « Le monde participe aux conséquences du péché de l’homme mais également à la promesse divine de rédemption (…) Dès le commencement, Dieu avait en vue la gloire de la nouvelle création dans le Christ. »

Mgr Rey énonce les principes de « l’approche chrétienne d’une conversion écologique pratique » : il s’agit avant tout de retrouver le sens de l’adoration et de la contemplation plutôt que l’exploitation et de la consommation. D’apprendre à voir à nouveau la structure sabbatique de la création. Le septième jour, qui est devenu le huitième des chrétiens, le dimanche, signifie dans le temps de l’existence la signification profonde et la destination finale de la création : le repos et la joie en Dieu, la communion.

Il est urgent de proclamer un sabbat pour la terre, un carême pour la terre, nous dit l’évêque : il faut « vivre avec la terre un Carême ». Dans le jeûne – l’ascèse, la sobriété, la frugalité, la simplicité volontaire… Mais aussi la prière – la louange et l’eucharistie… Et l’aumône – le partage, la justice et le souci des pauvres et des petits. Voilà les fondements d’une authentique écologie profonde, d’une écologie de communion. « L’écologie chrétienne ne peut pas se payer de mots : sa radicalité est liée à celle de l’Evangile. » Et Mgr Rey de conclure : « Malheur à moi si je n’annonce pas cet évangile écologique ! »

Publié le 24.05.2012.

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