Missionnaire en Chine

J’atterris à Pékin pour une année de mission de volontariat. « Missionnaire », voilà un mot qui paraît bien prétentieux quand on arrive dans un si grand pays. Envoyé ici par une Église particulière, je suis au service d’autres communautés chrétiennes. Retour sur ce premier mois de mission.


D’une part, je suis animateur dans un centre qui accueille des adultes avec un handicap mental sous la responsabilité d’une ONG chinoise d’inspiration catholique. Les personnes y viennent pendant la journée accomplir un travail ou des activités occupationnelles, selon leur autonomie. J’y suis très heureux et je prends peu à peu conscience que je suis dans un lieu prophétique, un lieu où se vit l’Évangile, au cœur de la vieille ville de Pékin. Dans ce pays où le handicap est encore souvent rejeté, voici un lieu où la personne humaine est mise au centre. Dans la Chine marquée par la productivité, voire par la folie consumériste, il existe des communautés où est vécue la gratuité de la présence à l’autre.

Mon insertion dans cette association me permet d’avoir un pied dans un monde totalement chinois sans autre échappatoire que d’apprendre la langue. Mais parler mandarin n’est pas immédiat. En attendant, que puis-je faire ? D’abord, j’apprends la patience. On ne devient pas missionnaire du jour au lendemain (Jésus a mis trente ans avant de le devenir…). Je me rends vite compte que l’handicapé, c’est moi.
Souvent, les personnes m’expliquent gentiment quelque chose de simple. Parfois je comprends un peu, souvent rien du tout. Et pourtant, elles ne perdent pas patience. Bénéficiaire de tant d’indulgence, je suis admiratif de ce sens de l’accueil particulier aux personnes handicapées. La communication non verbale est alors la seule qui me soit accessible : gestes et sourires ont finalement plus d’importance qu’un long discours.

Pour l’instant, je ne suis pas d’une grande utilité à l’équipe d’animation. J’essaye bien d’organiser quelques activités, mais je suis vite limité.
Alors que je m’excusais de ma lenteur à parler chinois auprès d’un membre du staff, celui-ci me remercia ainsi : « Ta seule présence d’occidental venu du bout du monde, dit-il, manifeste aux personnes que nous accueillons la valeur de leur vie ». Cette réponse continue d’alimenter ma méditation et ma prière.

Le second volet de ma mission est l’animation de la communauté catholique francophone locale, en particulier auprès des jeunes. La communauté est constituée presque exclusivement de jeunes familles nombreuses, très demandeuses spirituellement. Ici, la mission auprès des Chinois semble loin, et pourtant, la présence même de cette communauté jeune et dynamique qui tente de vivre sa foi dans le contexte délicat d’un pays où l’athéisme est religion d’état, est déjà un témoignage.

Au pays de l’enfant unique, la famille nombreuse témoigne qu’elle n’est pas un archaïsme du passé, cause de misère, à éradiquer.
Je retrouve cette atmosphère particulière à la Chine, où on est sans arrêt environné d’une foule. Le gigantisme de ce pays continent est d’abord humain. Où qu’on aille, ce sont des milliers de personnes qui vaquent à leurs occupations. Dans la rue, on est sans cesse entouré de taxis, bus, voitures, tramways, vélos et piétons. C’est comme une fourmilière dont l’activité ne cesserait jamais.

L’ambiance à Pékin au lendemain de trois semaines de Jeux Olympiques y est particulière. Une semaine après les Jeux, commencent les Jeux Paraolympiques, dont les banderoles. représentant les athlètes chinois handicapés remplacent celles des JO, vues sur les petits écrans du monde entier. Durant les épreuves paraolympiques, le culte de la performance s’efface devant la détermination et l’humilité des athlètes porteurs de lourds handicaps. Dans un pays où le handicap est déconsidéré, les J.P. contribuent à faire évoluer le regard des gens. Il reste beaucoup à faire pour l’accueil des plus faibles en Chine, et particulièrement des personnes handicapées mentales…

Ma mission continue, je vous porte tous et chacun dans la prière. Je remercie particulièrement tous ceux qui me soutiennent matériellement et spirituellement.

Publié le 05.12.2008.

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