Voeux des laïcs à monseigneur Dominique Rey

Au cours du rassemblement « autour de l’évêque » du samedi 16 janvier à La Castille. Les voeux ont été présentés à monseigneur Dominique Rey par Jean-Michel Permingeat, président de l’Union Diaconale du Var assisté de Mathilde Guibert, permanente au Secours Catholique très impliquée dans l’organisation et le suivi de l’école de la Diaconie.


Monseigneur,

L’année 2010 sera placée sous le thème des années de la diaconie, que vous avez lancées l’an dernier. Comme nous venons de le voir dans ce film, la diaconie c’est l’Eglise en posture de service. C’est en tant que président de l’Union Diaconale du Var que j’ai aujourd’hui l’honneur et la joie d’être le porte parole des laïcs du diocèse pour vous adresser leurs vœux. J’ai souhaité demandé à plusieurs autres acteurs de la diaconie de me faire part de ce qu’ils souhaitaient vous exprimer, et j’ai inclus leurs intentions dans ce propos.

Quels vœux pour un évêque ?

La tradition des vœux est une occasion de dire notre espérance.

Que peut demander un laïc au Seigneur pour son évêque , sinon qu’il le comble de ses bénédictions, et en particulier :

– Qu’il vous donner la grâce d’une bonne santé, pour que vous puissiez à nouveau courir le diocèse à grandes enjambées, même si vous avez su surmonter le handicap d’un genou affaibli pour être présent partout où vous votre présence le requerrait…
– Qu’il vous donne la lumière et l’intelligence de l’Esprit pour discerner les grands choix et les grandes décisions.
– Qu’il vous donne le courage et la force de les mettre en œuvre, malgré les difficultés et les vicissitudes du temps !.
– Qu’il vous conserve des temps de repos et de récupération, auprès d’amis et de frères qui vous entourent de leur amitié et de leur affection
– Qu’il vous donne la joie d’être entourée de prêtres et de diacres heureux de leur mission et unis autour de vous !
– Qu’il vous donne la joie d’accueillir et de faire fructifier la diversité des talents et des charismes qui dessinent du diocèse une originale palette multicolore
– Qu’il vous comble de joie encore devant la fécondité de votre action pastorale et le dynamisme de votre diocèse . Nous n’avons pas la place ni le temps de tout citer, mais on peut souligner quelques évènements significatifs :

  • Les états généraux de la bioéthique organisés par l’observatoire socio-politique diocésain, dans le cadre de la révision des lois de bio éthique, qui exigera une attention soutenue cette année encore ;
  • Le rassemblement Familles en fête à la Castille en mai 2009 ;
  • Les ordinations sacerdotales, qui ont atteint un nombre record -16 en tout- au moment où était lancée l’année sacerdotale.

Mais, vous me permettrez d’orienter mon propos de façon particulière autour de l’aboutissement des années de la diaconie que vous avez lancées en 2008. Vous avez marqué le point de départ de cette deuxième étape par le pèlerinage du partage à Cotignac, en septembre dernier.

Mission, Evangélisation et charité

Tout le monde connait dans le diocèse votre attachement profond à la mission et à l’évangélisation. Certains s’inquiètent d’une Eglise qui voudrait affirmer de façon visible, et quelquefois ostentatoire, son identité. D’autres au contraire, s’inquiètent d’une Eglise «sociale», qui voudrait rester discrète et enfouie, sans oser montrer ses couleurs chrétiennes.

Au-delà de la diversité des sensibilités, des âges, des générations qui ont connu des périodes différentes de l’histoire de l’Eglise, des différences de du statut (laïc, prêtre, diacre, religieux), de la diversité des origines géographiques et culturelles, de celle des charismes, des uns et des autres, légitimes et respectables, je crois pouvoir affirmer qu’il n’y a pas contradiction entre la mission, l’évangélisation, d’un côté et le service des pauvres de l’autre.

Vous-même, vous avez manifesté très tôt votre attachement à la diaconie, en publiant, quelques mois après votre arrivée, en octobre 2002, une lettre pastorale intitulée : «servir dans l’Eglise», bénévolat et diaconie dans le diocèse de Fréjus Toulon.

Votre décision de lancer l’an dernier deux années de la diaconie a explicitement pour but d’attirer l’attention des chrétiens de ce diocèse sur la nécessité et l’urgence du service des pauvres.

Le service des frères, la charité, est la première exigence du chrétien, au même titre que l’amour de Dieu lui-même. L’Evangile le rappelle à plusieurs reprises de façon radicale. Celui qui dit aimer le Seigneur et qui n’aime pas son frère est un menteur.

L’évangélisation des premiers siècles du christianisme a été permise, comme le décrivent les actes des apôtres, par le témoignage d’amour des premiers chrétiens, entre eux, au sein de leurs communautés, et envers les autres. C’est avant tout parce qu’on a pu dire d’eux « voyez comme ils s’aiment, et voyez comme ils aiment » que le message du Christ s’est développé de la façon étonnante que nous connaissons et qu’une ère nouvelle s’est ouverte dans l’histoire de l’humanité, marquée par le souci des plus pauvres et des plus faibles.

L’Eglise au service des pauvres : la diaconie

En lançant les années de la diaconie, vous avez voulu mettre l’accent sur l’action de l’Eglise diocésaine en direction des pauvres, et mobiliser les énergies, dans le contexte d’accroissement de la précarité et de la pauvreté, qui accompagne la crise économique et sociale que traverse le monde contemporain. En France, elle s’est traduite par un accroissement de 30 % du nombre des chômeurs, dont le tiers vivent sous le seuil de pauvreté. Dans le monde aussi, la pauvreté est extrême, comment ne pas penser ici au drame du peuple haïtien, frappé par un terrible séisme, alors que 60 ù de ses habitants étaient déjà en état de sous alimentation !

Sur votre incitation, le diocèse a ainsi anticipé la mobilisation de la société civile, décrétée par l’Union Européenne, qui a fait de 2010 une année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale . Nous vous remercions de montrer que la mission de l’Eglise est d’être en première ligne au service des plus démunis, et de participer ainsi à sa manière aux préoccupations et besoins de la société civile.

Dans ce domaine d’ailleurs, et face à l’ampleur des problèmes, l’Eglise ne peut agir seule. Beaucoup d’hommes et de femmes de bonne volonté, de toutes religions, ou même simplement portés par un souci humanitaire, se mobilisent pour ceux qui sont dans la détresse. La tâche est immense et certains chantiers apparaissent prioritaires, comme : l’accueil de l’étranger, l’attention à la pauvreté des femmes et des jeunes isolés en situation de pauvreté et absents du RSA; les vacances solidaires en familles ; la présence dans les quartiers etc.

L’Eglise catholique prend simplement sa part, avec sa singularité, et aussi son expérience, comme le rappelle Benoit XVI dans «deus caritas est» :

« L’Eglise, en tant que famille de Dieu, doit être aujourd’hui comme hier, un lieu d’entraide mutuelle et, en même temps, un lieu de disponibilité pour servir les personnes qui, hors d’elle, ont besoin d’aide. »

« La tâche de l’évêque est de coordonner les différentes œuvres d’apostolat dans le respect de leur caractère propre. Le devoir de charité est une tâche intrinsèque de l’Eglise entière et de l’évêque dans son diocèse ; l’exercice de la charité est un acte de l’Eglise en tant que telle ; au même titre que le service de la Parole et des sacrements, elle fait partie de l’essence de sa mission originelle ».

Notre diocèse est riche d’une longue expérience de lutte contre la pauvreté ; il est le premier en France à avoir établi, il y a plus de vingt cinq ans, une diaconie diocésaine. Cette expérience a été reprise dans une dizaine d’autres diocèses aujourd’hui, et elle tend à se développer, et l’on envisage un grand rassemblement des diaconies de France en 2013.

La diaconie, c’est l’action organisée de l’Eglise envers les plus pauvres, la mise en œuvre concrète de « l’option préférentielle » de l’Eglise pour les pauvres.

Cette action mobilise un très grand nombre de chrétiens, qui agissent dans des services d’Eglise, comme le Secours catholique, le CCFD, ou des associations en lien avec elle, comme le sont les associations qui font partie du réseau de l’UDV, les équipes St Vincent, les petits frères des pauvres, et les chrétiens qui agissent dans le cadre des paroisses.

Cette diversité est à la fois une richesse et un défi : ces associations réunissent des hommes et des femmes de bonne volonté, certains portés par des convictions chrétiennes affirmées, d’autres par un humanisme imprégné de tradition chrétienne ; certains sont en lien étroit avec des paroisses, d’autres en sont plus éloignés ; certains sont à la retraite, d’autres dans la vie active , ou d’autres encore plus jeunes…

Très souvent, chacun travaille dans on petit coin, et ne prête pas attention aux autres. Des associations agissent côte à côte, sans se connaitre. Des préventions existent entre certaines. Dans les paroisses, l’action caritative est souvent l’œuvre de quelques uns, mais rarement comprise comme une exigence qui incombe à toute la communauté chrétienne, alors que l’action caritative ne doit pas être réservée ou sous-traitée à des « spécialistes » .

C’est un défi considérable d’unir toutes ces forces pour que tous se sentent membres et acteurs de la diaconie de l’Eglise, et c’est à vous que revient en premier lieu le rôle d’assurer l’unité, la communion des chrétiens, en veillant notamment à ce que l’action caritative, la solidarité chrétienne, s’exerce selon les principes chrétiens : répondre avant tout à la nécessité immédiate ; agir avec compétence et professionnalisme devant de grandes détresses ; rappeler que les personnes qui se mettent ainsi au service des autres ne doivent pas se contenter d’agir avec efficacité, mais aussi se consacrer à eux avec des attentions qui leur viennent du cœur et être témoins de l’amour de Dieu pour eux ; associer les plus pauvres aux différentes actions menées ; prendre avec eux le temps de la gratuité, de la convivialité, de la fraternité ; les aimer ; les aider à répondre à leurs interrogations profondes, y compris bien sûr spirituelles; inscrire l’action dans une réflexion sur la place et le rôle des chrétiens dans la société, comme nous y invite la doctrine sociale de l’Eglise, enrichie par les deux dernières encycliques de Benoît XVI ; enraciner cette action dans la prière et des célébrations communautaires, avec les pauvres eux-mêmes, comme cela a été fait à plusieurs reprises.

Vous avez particulièrement souhaité et soutenu l’implication des jeunes dans cette démarche, rappelant que l’exercice de la charité n’est pas réservé aux retraités qui ont du temps, mais est bien une dimension propre à chaque chrétien.


Intervention de Mathilde Guibert

Charge m’a été confiée cette année de vous présenter au nom de tous les jeunes de notre diocèse, des vœux pour cette année à venir. Une tâche un peu ardue quand on mesure l’étendue et la diversité des charismes de notre Eglise et de l’extrême vivacité de sa pastorale des jeunes.

Il n’y a qu’à voir l’abondance de festivals et concerts, groupes de prière, retraites des vocations, pèlerinages des confirmés à Lourdes, rassemblements en direction des jeunes. En partant des collégiens jusqu’aux jeunes pros, c’est une lourde responsabilité d’avoir le souci qu’aucun jeune du diocèse ne soit oublié, quelque soit ses origines, ses convictions, son parcours ou ses difficultés… Le Père a pris soin de veiller à chacune de ses brebis !

Votre diocèse foisonne d’initiatives heureuses et enthousiastes et charge vous incombe de veiller à l’unité, unité sur laquelle je souhaiterai davantage m’étendre dans ce propos.

Pouviez-vous imaginer en lançant il y a 2 ans les années de la diaconie que vous trouveriez en l’Ecole de la diaconie un lieu de communion, de service et de rencontre étonnant pour notre diocèse et notre monde ?

La formule est alléchante, des week-end sur le terrain directement à la rencontre des plus petits pour, à l’école des saints et de l’encyclique de Benoît XVI, creuser ensemble la vocation diaconale de l’église, tenter de répondre aux nouveaux défis qui se posent à elle, découvrir de nouveaux charismes, apprendre ensemble à servir et à se laisser servir, emboiter les pas du Christ serviteur, se mettre à l’école de nos frères plus petits, grandir en humilité pour que notre charité se fasse inventive…

Des week-end qui rassemblent des jeunes de 18 à 30 ans issus de divers mouvements ou aumôneries, de divers quartiers et états de vie, de mondes souvent opposés et de culture différente, ensemble réunis autour de la figure du Christ pauvre,

Des week-end qui ressourcent et donnent à croire en un monde plus juste et plus fraternel,

Avec à la clé, des perles de vie dont témoignent les jeunes : Ecoutons-les nous en parler :

  • ces week-end permettent de « se réconcilier avec les idées reçues de la cité » ;
  • « Pour apprendre à servir, il faut aussi apprendre à se laisser servir »,
  • « Avec la découverte des communautés, le service prend corps »,
  • cela permet également de « voir qu’on peut aussi être très maladroit en pensant bien faire »,
  • pour certains cela a ranimé le « feu de la charité »,
  • « c’était une grâce d’être accueilli comme cela, un accueil sans compter »,
  • « pour que le moindre petit service ait un sens, on a besoin d’être accompagné »,
  • « à partir du moment où on est touché par le Christ, on se bouge »
  • « ces WE nous donnent les moyens de nous engager maintenant et pas dans plusieurs années »,
  • « on ne peut pas que recevoir, il y a une Bonne Nouvelle à transmettre qu’on a plutôt tendance à garder pour soi »,

Monseigneur, qu’espériez vous pour les jeunes à ce moment-là ? qu’attendiez-vous d’eux ?

Je crois, rien de moins que les saints d’aujourd’hui et de demain profondément ancrés dans le monde, solidement attachés à leur foi, lumineusement proches de leur prochain. Autant de mère Teresa, de Pier Giorgio Frassati, de Saint Laurent, de Don Bosco, de Bernadette en devenir… Ils sont là dans votre église, dans les associations, dans leur lieu de travail, sur les places… Prenez garde qu’ils ne se réveillent, le monde risque de changer !

Belle et sainte année à vous Monseigneur ! En vous souhaitant pour cette année et toutes celles à venir que notre église continue, toujours plus, à inventer et à oser des espaces et des temps où le plus petit est à la première place afin que chaque jeune, d’où qu’il vienne, puisse demain se sentir pleinement en union et en unité avec l’Eglise !


Pour conclure, Monseigneur, tout en vous redisant notre affection et notre confiance, nous formons le vœu très sincère et très profond, que vous puissiez réussir le défi de l’unité des chrétiens de bonne volonté du diocèse, que vous parveniez à fédérer les énergies de toutes les personnes , associations et services d’Eglise, à mobiliser et à entrainer les paroisses au service des pauvres, pour que l’Eglise du Var dans sa riche diversité, donne un témoignage rayonnant de charité et d’amour, ce qui est le meilleur moyen pour elle d’être missionnaire, en traduisant, en actes, le message de l’Evangile.

Publié le 21.01.2010.

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