Témoignage de Hugo

Voici le témoignage de Hugo Rivero, membre de la communion Saint-Lazare aux crématoria de Cuers et Vidauban.


Voilà déjà presque un an que je suis ce chemin qui me conduit à la rencontre des familles en deuil. Au début je me demandais comment rentrer en contact avec les personnes sans les blesser ? Comment parler de la miséricorde, du pardon, de la résurrection ? Comment accompagner les personnes ?

Ma 1ère crainte vient du fait que je ne suis pas Français. Je suis Argentin, donc j’ai un petit accent latino. Je croyais que cela allait poser problème, mais au contraire, ce détail-là me permet souvent, de rentrer en contact avec les familles. « Vous avez un petit accent… vous êtes espagnol ? ». Et par cette question le lien s’établit…

J’essaie de poser des questions pour les connaître, et je raconte ce que je fais en France. Parfois je parle de mon propre deuil, de ma propre souffrance. La personne se sent en confiance parce qu’elle se sent écoutée. Quand nous souffrons, nous avons tous besoin d’une écoute, jusqu’au bout. Ces conversations révèlent des blessures profondes cachées pendant les années, que le drame de la mort vient réveiller. Je reçois aussi de très beaux témoignages de fidélité : « nous avons passés 50 ans ensemble…».

Ma deuxième peur était : « Comment célébrer les obsèques ? Comment parler d’espérance, de résurrection ? Comment donner du courage pour continuer la route ? ». Mais mes craintes s’apaisent quand j’entends parfois des personnes sortant de la salle omni cultes des crematoria me dire « Merci pour ces belles paroles. Vous avez eu les mots justes, on est très touché ». Les premières fois je me disais : « Mais, je n’ai rien dis… ». Je commente l’Evangile comme pour répéter doucement les paroles de Jésus. J’ai fini par comprendre que ces belles paroles qui les touchent, sont celles de l’Eglise, et de son rituel pour les défunts. L’Eglise est ma mère, elle sait comment consoler ses enfants. Ces prières que nous lisons, sont les prières de la tradition chrétienne, et elles sont l’écho de la voix de Jésus, à la veuve de Naïm : « femme, ne pleure plus… ». À travers ces prières que nous disons, nous permettons que la tendresse, la compassion de Dieu soit à l’œuvre aujourd’hui…

Je conclus avec ce petit témoignage : « encore une fois tous nos meilleurs sentiments pour cette belle et bonne amitié que vous nous avez témoigné…». Ces mots font partis d’une lettre que j’ai reçue, accompagnée d’un petit ange en céramique que le monsieur pour lequel nous avions prié avait fait de ses mains. Depuis lors, j’entretiens un lien avec cette famille, je les appelle au téléphone, j’essaie de les porter dans ma prière. C’est tout simple… je n’ai que mon amitié à offrir, je suis très heureux de pouvoir continuer, au moins avec certains, à marcher sur ces chemins du deuil, où Dieu nous attend…

Hugo Rivero, émoignage issu des archives du bulletin Vers la Lumière n°6

Publié le 28.10.2009.

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