Sœur André, doyenne de l’humanité, s’est éteinte à Toulon à 118 ans
Dans la nuit de lundi à mardi 17 janvier, sœur André, née Lucile Randon le 11 février 1904, est retournée vers le Père. Celle dont la vie a été marquée par une charité et une fidélité remarquables laisse derrière elle un témoignage de foi édifiant.
« Elle est décédée à 2 heures du matin. Il y a une grande tristesse mais elle le voulait, c’était son désir de rejoindre son frère adoré », selon l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes Sainte-Catherine-Labouré. Une libération pour celle qui souhaitait « se retirer de cette affaire ». En priant, « il m’arrive de Lui demander de mourir », confiait-elle en 2021.
Celle qui était la doyenne de l’humanité depuis avril 2022 laissera derrière elle une trace indélébile, dont Monseigneur Rey témoigne.
« Toute la vie de Sœur André a été consacrée au Christ à qui elle avait donné sa vie. Ce don s’exprimait par le soin de ses frères malades qu’elle a servi toute son existence à travers ses missions en milieu hospitalier. Sœur André a rejoint le Père éternel, nous la portons dans nos prières et nous confions aux siennes puisque désormais c’est du haut du Ciel qu’elle intercède pour nous », exprime-t-il.
Une fidélité à toute épreuve
Issue d’une famille protestante, Lucile Randon de son vrai nom, s’est convertie au catholicisme et a reçu le baptême à l’âge de 26 ans. Elle fut d’abord institutrice et gouvernante avant de prendre le voile à 41 ans dans la société des Filles de la Charité. Son apostolat la conduisit à s’occuper en grande partie d’enfants et d’orphelins, pour lesquels elle avait un profond attachement, puis de personnes âgées pendant 31 ans à Vichy.
Arrivée à l’EHPAD Sainte Catherine Labouré à Toulon en 2009 et malgré ses 106 ans et sa cécité qui l’obligeait à se déplacer en fauteuil, la religieuse avait bien toute sa tête et son cœur. Sœur André évoquait souvent ses souvenirs familiaux qui étaient essentiels pour elle : « c’était un bonheur d’être auprès de mes frères ». C’est d’ailleurs en souvenir de son frère aîné, André, blessé à Verdun durant la Grande Guerre, qu’elle choisit ce nom lors de son entrée en vie religieuse. Son frère avait été très chamboulé par la conversion de sa petite sœur et toute sa famille la considérait comme « un pilier ».
Jusqu’à la fin, ses journées ont été rythmées par la prière et les offices. « Je prie tous les jours, confiait-elle, surtout pour les malheureux. Parce que moi j’aime dorloter les gens. Alors dans la prière on trouve des ressources ». Cette force, elle la puisait dans l’Eucharistie qui pour elle était « le Principal. Il faut participer à la messe, car c’est le seul moyen d’être à côté de Jésus ».
écrit par Liloye Navarre
Publié le 18.01.2023.
Recevez la newsletter
Inscrivez-vous à notre newsletter diocésaine gratuite pour recevoir les actualités directement dans votre messagerie. Restez connectés avec votre diocèse dès maintenant !