S’initier à l’iconographie à Bargemon

Du vendredi 28 au dimanche 30 juin, le Sanctuaire Notre-Dame de Bargemon accueillait le stage d’iconographie proposé par Jean Bonavita, artiste peintre depuis plus de 15 ans. Un groupe de 4 personnes se sont initiées à la création d’icônes, grâce à une méthodologie particulière mêlant prière, dessin simple et technicité.

« N’ayant ni formation artistique, ni talent particulier, au premier abord l’iconographie me semblait inaccessible. Venant d’effectuer mon troisième stage avec Jean qui sont pour moi des parenthèses intemporelles remplies de plénitude, de prières et d’introspection je pense que l’écriture d’icône est bien plus que de l’art, c’est le trait d’union entre tradition millénaire et le Divin, elle enrichit notre foi concrètement », nous explique Fabien Tosello, l’un des participants. « Le fait de rendre honneur aux modèles attise le feu de la foi et renforce la confiance en soi par la beauté. L’icône est un merveilleux objet de prière qui, de par les composants utilisés depuis toujours, est capable de traverser les siècles et d’être léguée aux générations futures, ce qui est important pour moi », conclut-il.

Pour l’artiste Jean Bonavita, la prière à l’Esprit-Saint est au cœur de la création d’icônes. L’iconographie byzantine proposée par le peintre permet à tout le monde de découvrir cet art priant et spirituel, et de vivre un développement artistique. « On part des produits de la terre tels que le bois, les végétaux, les animaux, les minéraux afin de dessiner le visage de la Vierge Marie, puis le visage du Christ et enfin celui des saints tels que saint Jean-Baptiste, saint Michel Archange ou saint joseph. L’image nait de la terre (adama*) et tout est créé par la sagesse de Dieu pour arriver au visage précieux du Christ ; on part de ce qui est sombre, de ce qui est terreux pour aller vers le blanc de la lumière », précise Jean Bonavita.

Le stage débute par la récitation d’une prière à l’Esprit-Saint appelée « prière iconographe* » afin d’inviter le Saint-Esprit à venir sur les personnes pendant qu’elles créent l’icône. La méthodologie pour une personne débutante, consiste à faire un premier dessin à la main de la Vierge Marie, « car c’est elle qui ouvre les portes du ciel et nous fait entrer dans le mystère de la beauté. Le dessin libre permet de se concentrer sur le regard de Marie, le résultat obtenu est souvent très poétique», explique le peintre.

Plusieurs étapes s’en suivent : d’abord on calque une icône déjà existante de la Vierge Marie, ensuite on prend une planche de bois de tilleul, on l’enduit de plusieurs couches de lewka (composé de colle de peau de lapin et de craie en poudre puis on met le calque sur cet enduit pour y graver le dessin de la Vierge Marie. « Pour rester dans la paix et en prière, il est essentiel de créer un dessin simple avec un processus codifié pour travailler l’esprit tranquille », précise-t-il. Une fois cette étape achevée, on pose la feuille d’or minutieusement sur les contours du visage.
On ajoute plusieurs couches pour peindre le visage, les vêtements et faire ressortir le regard, avant d’ajouter la couleur. « La révélation est progressive, la présence est permanente et la beauté est harmonieuse ».

Les œuvres réalisées pendant le stage d’iconographie, recevront une bénédiction au Sanctuaire Notre-Dame de Bargemon durant les vêpres. Le prêtre bénit ainsi les œuvres mais aussi les personnes qui les ont créées et celles qui les regardent. Une huile d’onction est imposée sur les icônes, le Saint-Esprit souffle sur ces nouvelles créations.

> Les prochains stages à Bargemon auront lieu en octobre 2024, voir l’agenda
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* « À partir d’une source d’eau et de la poussière, il modèle le premier homme, Adam (homme), dont l’étymologie vient de l’hébreu adama qui signifie argile ».
*Voici un exemple de prière de l’iconographe