Sainte Marie-Madeleine : quand la science rejoint la tradition

stained glass window painting church saint mary

Jeudi 4 avril, à l’invitation de la Maison d’Histoire et du Patrimoine de Saint-Maximin, l’abbé Stéphane Morin, archiviste diocésain et délégué épiscopal chargé des reliques, a donné une conférence sur Marie-Madeleine.

Un événement qui a suscité un bel engouement : la salle communale de la ville affichait complet, pour une centaine de personnes présentes.

La conférence « Reliques de sainte Marie-Madeleine : réconciliation de la science et de la tradition ? » donnée le jeudi 4 avril à Saint-Maximin était la première synthèse publique des différentes recherches accomplies depuis 2017 à l’initiative sous la direction de l’abbé Stéphane Morin autour des reliques de sainte Marie-Madeleine.

L’apôtre des apôtres est-elle venue en Provence ? Les reliques sont-elles authentiques ?

Tant de questions auxquelles l’abbé Morin a tenté d’apporter scientifiquement un éclairage.

« Nous avons d’un côté une tradition provençale qui fixe Marie-Madeleine en Provence et de l’autre une historiographie des dernières décennies, remettant en cause cette tradition par une approche hyper-critique et exclusivement documentaire. Or, les textes qui nous restent de cette époque ne sont que résiduels et ne peuvent pas à eux seuls être le témoignage d’une réalité de l’époque. Les sources orales comme les sources textuelles sont des aspects différents d’une réalité, dont il faut croiser les points de vue, en les analysant par différentes techniques, des approches pluridisciplinaires », détaille l’abbé Morin. « Je me suis reconverti par les redécouvertes du Saint Suaire. J’en ai retenu l’aspect méthodologique des recherches que j’ai appliqué aux reliques de Marie-Madeleine : voir ce que nous disent les reliques avant de voir ce que nous en disent les textes »

En se rapprochant d’un médecin légiste et anthropologue, il a cherché à savoir ce que le crâne conservé à Saint-Maximin, vénéré comme la relique de sainte Marie-Madeleine, avait à dire.

La reconstitution faciale fait apparaître les traits d’une femme orientale de type « Méditerranéen gracile », décédée à l’âge de 50-60 ans. Ce crâne a par ailleurs des correspondances (emboitement, densitométrie osseuse) avec d’autres reliques connues pour être de sainte Marie-Madeleine.

La datation n’a pas pu être réalisée avec exactitude, car l’analyse au carbone 14 implique la destruction de l’échantillon analysé. Toutefois, les cheveux ont pu être étudiés : bruns avec des reflets roux, ils portent des traces de diatomées fossiles, une méthode utilisée contre les parasites dès l’antiquité.

« Une fois que les reliques avaient livré leurs informations, je me suis intéressé au contexte archéologique », poursuit l’abbé.

Une équipe du CNRS est alors venue radiographier le sol de la basilique de Saint-Maximin : des fouilles permettraient de confirmer les premières observations, mais la crypte de la basilique apparaît sur les images, avec ce qui semble être des galeries menant pour certaines à l’emplacement du couvent actuel des Dominicains, pour d’autres à une église paléochrétienne mise au jour par des fouilles à l’extérieur de la basilique, d’autres encore rejoignent ce qui s’apparente aux fondations d’une autre église, sous l’orgue.

« Cela tend à prouver la présence d’un véritable complexe d’églises, datant du 3e au 5e siècle (existant probablement avant le 5e), laissant supposer un culte important dans une zone pourtant peu peuplée. Cette hypothèse est confortée par la découverte d’un baptistère antique de taille imposante, semblable aux baptistères épiscopaux. »

Les résultats de ces recherches sont précieux, car si certaines limites ne permettent pas d’identifier avec certitude sainte Marie-Madeleine, les caractéristiques des reliques correspondent à ce que l’on attendrait des restes de la sainte.

Par ailleurs, l’existence d’un lieu de culte important sur le site de Saint-Maximin, dès les premiers siècles de la chrétienté, pose question sur la nature des éventuels pèlerinages qui pouvaient y être faits. Un pas pour la science, un chemin pour la Foi.

Prochaine conférence le 29 mai à Barjols (annonce à venir dans l’agenda)

 

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Écrit par Virginie Marrocq. Publié le 15.04.2024.

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