Saint Thomas d’Aquin, celui qui parlait si bien de Dieu

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Le 27 janvier 2023, nous fêtons la saint Thomas d’Aquin, mais également le septième centenaire de sa canonisation. Pour cette occasion, redécouvrons cette figure qui est l’une des plus essentielles de la pensée et de la sainteté chrétiennes d’hier et pour aujourd’hui.

Né en 1225 à Aquino, près de Naples, en Italie, Thomas d’Aquin appartient à l’une des plus importantes familles d’Italie. Il a été élevé à l’abbaye bénédictine du Mont-Cassin et étudie d’abord la grammaire, les sciences naturelles, la science arabe et la philosophie grecque chez les dominicains de Naples. Thomas choisit à 19 ans d’entrer dans cet ordre des Frères Prêcheurs, ce qui n’est pas du goût de sa famille, qui le fait enlever sur la route qui le conduit à Paris et enfermer. L’ordre dominicain, qui est un ordre mendiant fondé en 1215 à Toulouse par saint Dominique, n’avait pas bonne presse à l’époque dans l’aristocratie. Au bout d’un an, Thomas peut tout de même rentrer dans l’ordre et suivre sa vocation. Il est envoyé à l’université à Paris où il a pour maître saint Albert le Grand.

Thomas n’est pas très bavard, ce qui lui vaut le surnom du « grand bœuf muet de Sicile » de la part de ses compagnons. Mais un jour, dans une argumentation soutenue publiquement, il répond avec une dialectique si pointue et si lumineuse que son professeur Albert le Grand prédit avec émotion que « les mugissements de ce bœuf retentiront dans tout l’univers ». Comme son maître, il fait confiance à la raison et à l’intelligence de l’homme pour chercher Dieu et s’intéresse aux œuvres de l’Antiquité, notamment celles d’Aristote.

En 1248, il commence à enseigner à Cologne puis revient à Paris, où il est reçu bachelier et occupe une chaire de théologie. En tant que professeur, il s’atèle à soutenir de véhémentes controverses avec des intellectuels chevronnés. Onze ans plus tard, il obtient le grade de docteur et dirige une des deux écoles du collège de Saint-Jacques. Dès lors, sa renommée s’étend dans toute l’Europe et les papes qui se succèdent l’appellent à leurs côtés. Mais l’étude reste celle qui a toute sa faveur. À la possession de « Paris la grande ville », il dit préférer « le texte correct des homélies de saint Jean Chrysostome sur l’évangile de saint Matthieu ». Mais l’essentiel pour lui est d’aimer. Un jour il entend le Seigneur lui adresser du fond du tabernacle cette parole : « Tu as bien parlé de moi, Thomas. Que veux-tu en récompense ? ». Ce à quoi il répond : « Toi-même, Seigneur ».

Il consacre les neuf dernières années de sa vie à la rédaction de sa grande œuvre, la Somme de théologie, devenue une référence théologique majeure, mais pour laquelle il dira : « Ce que j’ai écrit est de la paille ». Il meurt le 2 mars 1274 à quarante-neuf ans, en se rendant au concile de Lyon, où il avait été convoqué comme expert.

Saint Thomas d’Aquin est canonisé le 18 juillet 1323. Il est proclamé Docteur de l’Église par le pape saint Pie V, le 15 avril 1567, et Docteur commun de l’Église en 1923 par le pape Pie XI. Sa pensée théologique repose sur deux axes fondamentaux – une confiance active en la raison et une référence permanente à la nature – et sa vision optimiste réconcilie foi et raison.

Vivre selon saint Thomas

Les dominicains demeurent très attachés à cette figure considérée comme l’une des plus essentielles de la pensée et de la sainteté chrétiennes d’hier et pour aujourd’hui. Le frère Maxime Arcellin, frère dominicain au couvent de la Sainte Baume, exhorte à découvrir saint Thomas dont la sagesse continue de nous éclairer dans notre vie et notre foi. « Passionné par la vérité, saint Thomas n’a pas cherché des outils à la mode pour rendre la foi agréable, mais des instruments efficaces pour que notre intelligence la saisisse plus clairement et y demeure plus fermement. Sa rigueur et son honnêteté intellectuelle lui ont fait approfondir les vérités de la foi avec une justesse, une sobriété, un équilibre et une cohérence capables de défier le temps. Il est un maître pour être à l’écoute de Dieu tant par l’Écriture que par la nature en honorant le plus possible les capacités de la raison humaine », témoigne le religieux.

Aujourd’hui, celui que l’on prénommait le docteur Angélique, peut nous apporter une juste conception de la foi et de la raison pour articuler de manière cohérente notre vie intellectuelle et spirituelle. À la suite de saint Thomas, n’ayons pas peur de nos questions, n’ayons pas peur de chercher Dieu par notre intelligence, pour « transmettre aux autres ce que l’on a contemplé » (Saint Thomas d’Aquin).

Pour fêter le 7ème centenaire de saint Thomas d’Aquin, l’ordre des frères prêcheurs organisent tout au long de l’année des événements sur quatre volets : culturels, universitaires, liturgiques, artistiques.

Pour vous tenir informés du programme :

Agenda

 

écrit par Liloye Navarre

 

 

Publié le 27.01.2023.

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