Quelles études pour former un prêtre ?

De nombreux jeunes sont impressionnés quand on leur explique qu’il faut sept ans d’études pour devenir prêtre. Certains se demandent s’ils sont capables de se lancer dans une telle aventure. Qu’ils se rassurent. L’Eglise sait s’adapter à chacun.

Le père Laurent Sentis nous explique le sens de cette formation.

Chaque séminariste est accompagné par un tuteur qui est là pour l’aider dans son travail. Le tuteur stimule celui qui est doué, l’invite à donner toute sa mesure dans ses lectures et son travail personnel. En revanche, il aide celui qui est moins doué à tirer profit des cours et à acquérir le minimum indispensable. Ainsi nous constatons que depuis que le séminaire existe, personne n’a été découragé.

Le but des études

Tout d’abord, la vie spirituelle du chrétien s’appuie sur la révélation. La connaissance de l’Ecriture et de son interprétation par les docteurs de l’Eglise est nécessaire pour celui qui veut sérieusement se livrer à l’oraison.

Ensuite, il n’y a pas d’évangélisation sans dialogue. Et le dialogue demande une formation solide pour éviter les maladresses, pour dissiper les malentendus, pour présenter la foi chrétienne comme ce qu’elle est : une Bonne Nouvelle.

De plus, le prêtre doit pouvoir parler en public ; savoir quoi dire et comment le dire. Il doit pouvoir structurer ses exposés de façon claire et convaincante. Du temps est nécessaire pour permettre à chacun de progresser.

Enfin et surtout, le prêtre est constamment invité au discernement. Il est important que se façonne en lui une capacité de jugement droite et sûre. Celle-ci est bien sûr un don du Saint-Esprit, mais l’œuvre de Dieu, loin de s’opposer au travail de l’homme, se fait à travers celui-ci. Le travail intellectuel est un des lieux où se développe les dons d’intelligence, de science, de sagesse et de conseil.

Le travail intellectuel n’est pas le tout de la formation des prêtres, mais il en est un élément indispensable. Il est souhaitable que le prêtre puisse continuer, tout au long de sa vie, malgré ses nombreuses activités à se former afin de pouvoir donner à ses frères ce qu’ils attendent de lui.

L’équilibre entre technicité du cours et utilité pastorale

Un cours uniquement tourné vers l’utilité pastorale manque de souffle et déçoit les plus doués qui, de façon légitime, peuvent souhaiter des précisions historiques et spéculatives.
En outre, il est bon que les moins doués aient conscience de la complexité des questions. A l’inverse, un cours trop technique ne rend pas service. Il incite les plus doués à un intellectualisme prétentieux et laisse les moins doués dépourvus des éléments qui leur seront plus tard indispensables. A la limite, on demande à un professeur de séminaire une compétence semblable à celle des professeurs d’université avec, en plus, un talent pédagogique et une expérience pastorale. En pratique, nous invitons chaque professeur à tendre vers cet idéal.

L’équilibre entre approfondissement et ouverture

Si l’on doit tenir compte de tout ce qui, d’une façon ou d’une autre, nous est présenté comme « indispensable » dans la formation d’un futur prêtre, une vie entière ne suffirait pour cette formation, surtout si l’on considère que les directives romaines, précisées par la ratio institutionis [[Normes fondamentales en vue de la formation des futurs prêtres]], demandent que le futur prêtre soit enraciné dans la tradition de l’Eglise et ouvert aux courants qui traversent le monde moderne.
Nous estimons que cette ouverture aux recherches modernes ne doit pas se faire au détriment d’une formation plus fondamentale : acquisition d’une méthode de travail et développement de la culture générale. Non seulement, cette formation fondamentale demande du temps, mais encore elle est indispensable pour que cette « ouverture » soit profitable et non pas nuisible. En effet, lorsqu’une intelligence insuffisamment formée est confrontée à l’éclatement du savoir, caractéristique du monde moderne, deux types d’attitudes peuvent en résulter :

  1. soit, un rejet borné accompagné d’un repli identitaire et d’une incapacité à se situer dans le monde réel,
  2. soit,un usage intempérant et incohérent de connaissances superficielles et mal assimilées.
    Dans tous les cas, on aboutit à la phraséologie : ce discours prétentieux et incompétent qui ne peut que nuire à celui parle et à celui qui écoute.

En pratique, l’équilibre sera trouvé si on maintient cette « ouverture » en rendant attentifs à ces difficultés les intervenants et les professeurs chargés d’initier les séminaristes aux problématiques philosophiques, théologiques et exégétiques contemporaines. Ceux-ci sont invités à être clairs, pédagogues, éviter une trop grande technicité et à se limiter à des questions qui soient à la portée des jeunes qu’ils ont à instruire.
Les intervenants sont, en général, des personnes d’expérience qui maîtrisent bien leur discipline et animées par une spiritualité authentique.
Quant aux professeurs, rares sont ceux qui atteingnent d’emblée l’équilibre requis ; il leur faudra plusieurs années d’enseignement et la correction fraternelle de leurs élèves et de leurs collègues plus anciens pour y parvenir.

Publié le 10.05.2008.

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