Principes d’action pour renforcer le lien entre Diaconie et Evangélisation
Avec pragmatisme, l’exhortation “Evangelii Gaudium” nous donne des outils pour évaluer nos dispositions intérieures et nos actions. Au cœur du chapitre 4, sur la dimension sociale de l’évangélisation, quatre principes nous sont proposés pour nous aider à bien nous positionner. Ils viennent des grands postulats de la Doctrine Sociale de l’Église et s’appliquent naturellement à tout ce qui est entrepris dans le cadre de la Diaconie. Cependant, comme le saint père le dira lui-même, ces principes peuvent grandement aider tous ceux qui s’impliquent dans un engagement pour l’évangélisation. Plus largement, ces principes sont précieux pour approfondir le lien intrinsèque entre Diaconie et évangélisation. Ils permettent de chercher une harmonie entre les différents aspects de l’Évangélisation, en étant tendu vers un projet commun.
Cette étape fait partie d’un schéma général : Vivre la Diaconie et la Nouvelle Evangélisation dans le diocèse de Fréjus-Toulon
Questions pour la quatrième étape
1. Comment chacun de ces principes, pris séparément des autres, nous interpelle-ils dans nos pratiques?
2. A l’issue de ce parcours, puis je nommer un ou deux points essentiels pour vivre, personnellement et en communauté, en disciple-missionnaire de la fraternité ?
Quatrième étape : Principes d’action pour renforcer le lien entre Diaconie et Evangélisation
Extraits de Evangelii Gaudium
Compter sur le temps
223. Ce principe permet de travailler à long terme, sans être obsédé par les résultats immédiats. Il aide à supporter avec patience les situations difficiles et adverses, ou les changements des plans qu’impose le dynamisme de la réalité. Il est une invitation à assumer la tension entre plénitude et limite, en accordant la priorité au temps.
225. Ce critère est aussi très adapté à l’évangélisation, qui demande d’avoir présent l’horizon, d’adopter les processus possibles et les larges chemins. Le Seigneur lui-même en sa vie terrestre a fait comprendre de nombreuses fois à ses disciples qu’il y avait des choses qu’ils ne pouvaient pas comprendre maintenant, et qu’il était nécessaire d’attendre l’Esprit Saint (cf. Jn 16,12-13).
Dépasser le conflit
226. Le conflit ne peut être ignoré ou dissimulé. Il doit être assumé. Mais si nous restons prisonniers en lui, nous perdons la perspective, les horizons se limitent et la réalité même reste fragmentée. Quand nous nous arrêtons à une situation de conflit, nous perdons le sens de l’unité profonde de la réalité.
227. Face à un conflit, certains regardent simplement celui-ci et passent devant comme si de rien n’était, ils s’en lavent les mains pour pouvoir continuer leur vie. D’autres entrent dans le conflit de telle manière qu’ils en restent prisonniers, perdent l’horizon, projettent sur les institutions leurs propres confusions et insatisfactions, de sorte que l’unité devient impossible. Mais il y a une troisième voie, la mieux adaptée, de se situer face à un conflit. C’est d’accepter de supporter le conflit, de le résoudre et de le transformer en un maillon d’un nouveau processus. « Bienheureux les artisans de paix ! » (Mt 5, 9).
Prendre en compte de la réalité
231. Il existe aussi une tension bipolaire entre l’idée et la réalité. La réalité est, tout simplement ; l’idée s’élabore. Entre les deux il faut instaurer un dialogue permanent, en évitant que l’idée finisse par être séparée de la réalité. Il est dangereux de vivre dans le règne de la seule parole, de l’image, du sophisme. A partir de là se déduit qu’il faut postuler un troisième principe : la réalité est supérieure à l’idée.
233. La réalité est supérieure à l’idée. Ce critère est lié à l’incarnation de la Parole et à sa mise en pratique : « À ceci reconnaissez l’Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu dans la chair est de Dieu » (Un 4,2). Le critère de réalité d’une parole déjà incarnée et qui cherche toujours à s’incarner, est essentiel à l’évangélisation.
Avoir l’universel comme horizon
235. Le tout est plus que la partie, et plus aussi que la simple somme de celles-ci. Par conséquent, on ne doit pas être trop obsédé par des questions limitées et particulières. Il faut toujours élargir le regard pour reconnaître un bien plus grand qui sera bénéfique à tous. Mais il convient de le faire sans s’évader, sans se déraciner. […]On travaille sur ce qui est petit, avec ce qui est proche, mais dans une perspective plus large. De la même manière, quand une personne qui garde sa particularité personnelle et ne cache pas son identité, s’intègre cordialement dans une communauté, elle ne s’annihile pas, mais elle reçoit toujours de nouveaux stimulants pour son propre développement. Ce n’est ni la sphère globale, qui annihile, ni la partialité isolée, qui rend stérile.
237. À nous chrétiens, ce principe nous parle aussi de la totalité ou de l’intégrité de l’Évangile que l’Église nous transmet et nous envoie prêcher. La plénitude de sa richesse incorpore les académiciens et les ouvriers, les chefs d’entreprise et les artistes, tous. La “mystique populaire” accueille à sa manière l’Évangile tout entier, et l’incarne sous forme de prière, de fraternité, de justice, de lutte et de fête. La Bonne Nouvelle est la joie d’un Père qui ne veut pas qu’un de ses petits se perde. Ainsi jaillit la joie du Bon Pasteur qui retrouve la brebis perdue et la réintègre à son troupeau. L’Évangile est le levain qui fait fermenter toute la masse, la ville qui brille en haut de la montagne éclairant tous les peuples. L’Évangile possède un critère de totalité qui lui est inhérent : il ne cesse pas d’être Bonne Nouvelle tant qu’il n’est pas annoncé à tous, tant qu’il ne féconde pas et ne guérit pas toutes les dimensions de l’homme, tant qu’il ne réunit pas tous les hommes à la table du Royaume. Le tout est supérieur à la partie.
Publié le 13.01.2015.
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