Plaidoyer pour l’Espérance
Face à un “monde las de sa propre culture, un monde arrivé à un moment où la nécessité de Dieu n’apparaît plus de façon évidente, encore moins celle du Christ, et dans lequel il semble que l’homme pourrait se construire seul, dans un climat de rationalisme qui se ferme sur lui-même…” (Discours au clergé du diocèse d’Aoste, le 27 juillet 2005), le pape Benoît XVI rappelle que le premier repère est la “personnalisation de notre foi”.
Plus que jamais, la sainteté est l’unique réponse aux défis dans lequel les chrétiens se trouvent placés. Cette sainteté ne consiste pas à s’extraire ou à s’abstraire du monde, en le fuyant par peur ou par mépris. Il y a 40 ans, Gaudium et Spes recommandait le dialogue indispensable entre l’Eglise et la Société au bénéfice mutuel. Vatican II stigmatisait en cela le mirage d’une Eglise introvertie, soucieuse de sa propre organisation et de son fonctionnement.
Comme le rappelait le Saint-Père aux jeunes rassemblés à Cologne pour les JMJ, l’eucharistie est le signe sacramentel et le gage d’une transformation du monde pour laquelle tout chrétien est missionné. Ce que le Christ touche est capable de changer. Cette transformation nous conduit à une espérance inouïe face à toutes les formes de fatalisme et de découragement qui frappent nos contemporains.
Car notre monde est malade de l’espérance ; beaucoup de nos contemporains n’espèrent ni dans l’avenir, ni dans les autres, ni d’abord en eux-mêmes. Cette désespérance est fille de la présomption prométhéenne. Elle est souvent le résultat d’une désillusion qui consiste à placer ses espoirs dans ce qui ne rassasie pas. De ce fait, beaucoup sombrent dans la morosité, l’amertume et le scepticisme généralisé. L’Eglise doit rappeler à notre société qui fonde ses espoirs dans la distraction, l’illusion ou la supercherie des nouveaux gourous, que la terre promise n’est pas un éternel disneyland. L’Evangile n’est pas un conte de fées, Alice au pays des merveilles ! Qu’est-ce qu’espérer ? C’est d’abord accueillir l’aujourd’hui comme un don de Dieu. C’est croire que tout vous est donné maintenant. C’est refuser de fuir dans un au-delà qui ne serait que la réalisation de nos caprices. Dieu vient à ma rencontre là où je suis, tel que je suis. L’espérance se définit comme la confiance paisible en Dieu qui vient sans cesse nous chercher.
Tandis que résonnent les sirènes du désenchantement, le chrétien a un rapport singulier à l’espérance. L’Eglise espère pour ceux qui n’espèrent plus. Ils sont foule aujourd’hui. Ils se cachent derrière des comportements mortifères de violence ou de rejet. “L’évangélisation est salutaire, elle est source d’espérance car l’homme ne peut vivre sans Dieu” (Jean-Paul II). La langue de l’espérance, c’est la prière. Elle s’adresse à Celui qui entend le cri de nos appels et y répond.
+ Dominique Rey
Cet article est paru dans le numéro 108 du mensuel diocésain – juin 2007 “Eglise de Fréjus-Toulon”
Le mensuel du diocèse : Eglise de Fréjus-Toulon
Publié le 31.05.2007.
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