Pistes de réflexions “Chrétiens et Politique”
Chaque question rappelle la position du Magistère de l’Eglise Catholique, souligne quelques données significatives et formule, de façon interrogative, autant de défis qu’un regard chrétien doit relever.
De plus en plus, d’élection en
élection on constate que les représentants élus aux instances nationales sont
mis en minorités au cours de consultations populaires ou contestés dans la rue
par des manifestations de plus en plus violentes Cette dérive est grave : elle
souligne le fossé qui se creuse de plus en plus entre la population et les élus
et pose la question suivante : La démocratie est-elle en danger ?
La doctrine sociale identifie le relativisme éthique
comme l’un des risques majeurs pour les démocraties actuelles, lequel induit à
estimer qu’il n’existe pas de critère objectif et universel pour établir le
fondement et la hiérarchie des valeurs. Cdse 407
L'Eglise
apprécie le système démocratique, comme système qui assure la participation des
citoyens aux choix politiques et garantit aux gouvernés la possibilité de
choisir et de contrôler leurs gouvernants, ou de les remplacer de manière
pacifique lorsque cela s'avère opportun. Cependant, l'Eglise ne peut approuver
la constitution de groupes dirigeants restreints qui usurpent le pouvoir de
l'Etat au profit de leurs intérêts particuliers ou à des fins idéologiques.
Centesimus annus 46. La corruption déforme à la racine le rôle des institutions
représentatives. Cdse 411 Toute démocratie doit être participative. Cdse 190
Une démocratie authentique n'est possible que dans un Etat de droit et sur la base d'une conception correcte de la personne humaine. Elle requiert la réalisation des conditions nécessaires pour la promotion des personnes, par l'éducation et la formation à un vrai idéal, et aussi l'épanouissement de la « personnalité » de la société, par la création de structures de participation et de coresponsabilité. Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire. Centesimus annus 46
La communauté politique est tenue de régler ses
rapports vis-à-vis de la société civile selon le principe de subsidiarité. Il
est essentiel que la croissance de la vie démocratique prenne naissance dans le
tissu social. Les activités de la société civile constituent les modalités les
plus adéquates pour développer la dimension sociale de la personne. Cdse 419
La participation est un devoir que tous doivent
consciemment exercer, d’une manière responsable et en vue du bien commun. Cdse
189
Quels outils législatifs
doit-on mettre en place pour créer des liens permanents entre les représentants
élus et les électeurs (référendum, procédure de rappel, conseils de quartiers…)
afin de rétablir la confiance ?
L’Economie est au service de
l’homme et non le contraire. Quand donc cessera-t-on de donner la priorité à
l’économie ?
Il est juste que vous rendiez grâce à Dieu
pour…l’esprit d’entreprise et la capacité de travail dont il vous a dotés afin
que…vous serviez le bien commun dans les secteurs vaste et complexe de la
production des biens et services…Le niveau de bien être dont bénéficie
aujourd’hui la société serait impossible sans la figure dynamique de
l’entrepreneur…la mission de l’entrepreneur peut être très bien comparée à
celle de cet administrateur dont nous parle l’évangile. JPII discours aux
entrepreneurs à Buenos Aires 1987.
La société a construire est une « société nouvelle,
où les personnes puissent compter davantage, où la lutte soit remplacée par la
liberté et la responsabilité pour l’alliance entre le marché libre et la
solidarité, afin de promouvoir un type de développement qui protège la vie,
défende l’homme, spécialement le pauvre et l’exclu. » Jean-Paul II, discours
aux cardinaux de la Curie.1991.
Les inégalités économiques et sociales excessives
entre les membres ou entre les peuples d’une seule famille humaine font
scandale. Elles font obstacles à la justice sociale, à l’équité, à la dignité
de la personne humaine, ainsi qu’à la paix sociale et internationale…Gaudium et
spes n°29
Aujourd’hui le fait majeur dont chacun doit prendre
conscience est que la question sociale est devenue mondiale… Les peuples de la
faim interpellent aujourd’hui de façon dramatique les peuples de l’opulence.
L’Eglise trésaille devant ce cri d’angoisse et appelle chacun à répondre avec
amour à l’appel de son frère. Populum progressio n°2
L’engagement du chrétien se traduira aussi par un
effort de réflexion culturelle tendant surtout à un discernement sur les
modèles actuels de développement économique et social. Réduire la question du
développement à un problème exclusivement technique équivaudrait à le vider de
son véritable contenu, qui concerne, en revanche, la dignité de l’homme et des
peuples. Cdse 563
Que proposent les candidats
pour réintégrer les exclus du travail afin qu’ils deviennent des acteurs de la
vie économiques et ne soient plus des assistés ?
Au moment où les questions
environnementales deviennent urgentes, comment apporter des solutions qui
remettent l'homme au centre de cette problématique?
Le point central de référence pour toute application
scientifique et technique est le respect de l’homme, qui doit s’accompagner
d’une attitude obligatoire de respect à l’égard des autres créatures vivantes.
Même lorsque l’on pense à leur altération, il faut (…) tenir compte de la
nature de chaque être et de ses liens mutuels dans un système ordonné. En ce
sens les formidables possibilités de la recherche biologique suscitent une
profonde inquiétude, dans la mesure où on n’est peut-être pas encore en mesure
d’évaluer les troubles provoqués dans la nature par des manipulations
génétiques menées sans discernement et par développement inconsidéré d’espèces
nouvelles de plantes et de nouvelles formes de vie animale, pour ne rien dire
des interventions inacceptables à l’origine même de la vie humaine. Cdse 459
Une économie respectueuse de l’environnement ne
poursuivra pas seulement l’objectif de la maximalisation du profit, car la
protection de l’environnement ne peut pas être assurer uniquement en fonction
du calcul financier des coûts et des bénéfices. L’environnement fait partie de
ces biens que les mécanismes du marché ne sont pas en mesure de défendre ou de
promouvoir de façon adéquate. Tous les pays, en particulier les pays
développés, doivent percevoir combien est urgente l’obligation de reconsidérer
les modalités d’utilisation des biens naturels. Cdse 470
Les graves problèmes écologiques requièrent un
changement effectif de mentalité qui induise à adopter un nouveau style de vie,
dans lequel les éléments qui déterminent les choix de consommation, d’épargne
et d’investissement soient la recherche du vrai, du beau et du bon, ainsi que
la communion avec les autres hommes pour une croissance communes. Ces styles de
vie doivent s’inspirer de la sobriété, de la tempérance, de l’autodiscipline,
sur le plan personnel et sociale. Il faut sortir de la logique de la simple
consommation et encourager des formes de production agricole et industrielle
qui respectent l’ordre de la création et satisfassent les besoins primordiaux
de tous. Une telle attitude concourt à éliminer diverses causes de désastres
écologiques et garantit une capacité rapide de réponse quand ces désastres
frappent des peuples et des territoires. Cdse 486
Quel programme inclue des
dispositions qui pourraient constituer des ruptures réelles dans les mode de
vie et réduire ainsi de manière significative les impacts environnementaux de
l'activité humaine?
L’Education est en crise au
niveau des jeunes, des parents, des institutions ; comment répondre à cette
crise multiforme ? Ne doit-on pas mettre en cause les systèmes centralisés de
prises de décisions ?
A travers l’œuvre d’éducation, la famille forme
l’homme à la plénitude de sa dignité sous toutes ses dimensions, y compris la
dimension sociale. En effet, la famille constitue une communauté d’amour et de
solidarité, apte de façon unique à enseigner et à transmettre des valeurs
culturelles, éthiques, sociales, spirituelles et religieuses essentielles au
développement et au bien-être de ses propres membres et de la société. Charte
des droits de la famille.
Les parents sont les premiers éducateurs de leurs
enfants, mais pas les seuls. Il leur revient donc d’exercer avec responsabilité
l’œuvre éducative, en collaboration étroite et vigilante avec les organismes
civils et ecclésiaux. Les parents ont le droit de choisir les instruments de
formation correspondant à leurs convictions et de chercher les moyens qui
peuvent les aider dans leur tâche d’éducateurs, notamment dans le domaine
spirituel et religieux. Les autorités publiques ont le devoir de garantir ce
droit et d’assurer les conditions concrètes qui en permettent l’exercice. C’est
dans ce contexte que se situe avant tout le thème de la collaboration entre la
famille et l’institution scolaire. Cdse n° 240
La société et, en particulier, les institutions de
l’Etat sont appelées à garantir et à favoriser l’identité authentique de la vie
familiale et à éviter et combattre tout ce qui l’altère et la blesse. Cela requiert
que l’action politique et législative sauvegarde les valeurs de la famille,
depuis la promotion de l’intimité et de la vie familiale en commun, jusqu’au
respect de la vie naissante et à la liberté effective de choix dans l’éducation
des enfants. Cdse n° 252
Les institutions éducatives catholiques peuvent et
doivent remplir un précieux service de formation. La doctrine sociale est un
instrument nécessaire pour éduquer efficacement et chrétiennement à l’amour, à
la justice, à la paix, ainsi que pour faire mûrir la conscience des devoirs
moraux et sociaux dans le contexte des diverses compétences culturelles et
professionnelles. Cdse n° 532
Que propose-t-on pour que
les parents s’impliquent davantage dans les relations avec l’école ? Mais
l’éducation s’arrête-t-elle à l’école ? Le savoir vivre où s’apprend-t-il ? Y
a-t-il une véritable politique de la famille pour qu’elle exerce sa mission
éducative ?
L’aspiration à la réconciliation,
puis à l’unité de l’Europe, est née de la conviction de partager un patrimoine
de culture, de foi chrétienne, de vie commune, que ses déchirements n’ont fait
finalement qu’ébrécher. Quel peut-être, à l’avenir, le moteur se sa survie :
affirmation ferme de son identité culturelle, et notamment de ses racines
chrétiennes, ou abandon mou et inavoué à une logique marchande ici,
géostratégique ailleurs ?
« Le Préambule du Traité rappelle que l’Europe est
un « espace privilégié de l’espérance humaine ». En tant que chrétiens, nous ne
pouvons donc ni nous en désintéresser, ni lui tourner le dos.
Le Traité énumère les valeurs qui fondent l’Union, à
commencer par le respect de la dignité humaine. Il rappelle que l’Europe entend
promouvoir la paix, la justice et le bien-être de tous.
Le Traité pose, pour la première fois, le principe
d’une double légitimité de l’Union, et consolide ainsi la démocratie
participative (droit de pétition, instauration d'un dialogue avec les
associations représentatives et la société civile, institutionnalisation du
dialogue social).
Nous nous félicitons de la reconnaissance par le
Traité de l’identité particulière des Eglises et de leur contribution
spécifique au débat public, à défaut d’honorer le passé par une référence
explicite à l’héritage chrétien, le Traité prend soin du présent et de l’avenir.
Le Traité est un texte de compromis. Aujourd’hui le
projet européen ne soulève pas l’enthousiasme des citoyens. Peur de l’avenir,
manque de visibilité : beaucoup de personnes se demandent où ce projet nous
mènera et ce que l’Europe nous apporte réellement…. » Déclaration des
co-présidents du Conseil d’églises chrétiennes en France. Paris 29 mars 2005
(extraits)
L’intégration européenne est plus qu’une simple
option économique et politique ; elle est synonyme de paix durable » (COMECE)
L’objectif de l’Union Européenne est, en premier
lieu, de servir le bien commun de tous afin de garantir la justice et
l’harmonie. Jean Paul II
Peut-il exister une
citoyenneté européenne, et à quelles conditions ? Quel système de
représentation des citoyens, est –il souhaitable pour favoriser cette
citoyenneté ? Comment développer une affectio societatis, une volonté de vivre
ensemble entre les peuples européens ?
La famille peut-elle désigner
sans grave dommage pour la construction psychoaffective des enfants de demain
et donc la vie sociales aussi bien un couple élevant ses enfants que deux
personnes d’un même sexe ayant adopté un enfant ?
« En ce qui concerne l'Eglise catholique, l'objet
principal de ses interventions dans le débat public porte sur la protection et
la promotion de la dignité de la personne et elle accorde donc volontairement
une attention particulière à certains principes qui ne sont pas négociables.
Parmi ceux-ci, les principes suivants apparaissent aujourd'hui de manière
claire:
- la protection de la vie à toutes ses étapes, du
premier moment de sa conception jusqu'à sa mort naturelle;
- la reconnaissance et la promotion de la structure
naturelle de la famille - comme union entre un homme et une femme fondée sur le
mariage - et sa défense contre des tentatives de la rendre juridiquement
équivalente à des formes d'union radicalement différentes qui, en réalité, lui
portent préjudice et contribuent à sa déstabilisation, en obscurcissant son
caractère spécifique et son rôle social irremplaçable;
- la protection du droit des parents d'éduquer leurs
enfants.
Ces principes ne sont pas des vérités de foi, même
si ils reçoivent un éclairage et une confirmation supplémentaire de la foi; ils
sont inscrits dans la nature humaine elle-même et ils sont donc communs à toute
l'humanité. L'action de l'Eglise en vue de leur promotion n'est donc pas à
caractère confessionnel, mais elle vise toutes les personnes, sans distinction
religieuse. Inversement, une telle action est d'autant plus nécessaire que ces
principes sont niés ou mal compris, parce cela constitue une offense contre la
vérité de la personne humaine, une blessure grave infligée à la justice
elle-même ». Benoît XVI 30.03.2006
L’Eglise ne se lassera pas de réaffirmer son
enseignement : Il revient à chacun, homme et femme, de reconnaître et
d’accepter son identité sexuelle. La différence et la complémentarité
physiques, morales et spirituelles sont orientées vers les biens du mariage et
l’épanouissement de la vie familiale. Cdse 224
Quelle place réelle est-il
accordé à la réalité de la vie familiale dans les programmes des candidats ? Y
perçoit-on clairement que la famille comme source et finalité du politique
constitue l’objectif fondamental de leurs propositions ?
L’engagement chrétien en politique,
locale notamment, n’a de sens et d’efficacité que s’il se situe au sein d’un
parti politique. Hors il est impossible d’adhérer à l’ensemble des idées d’un
parti ou de souscrire à toutes les propositions des uns et des autres au sein
de ce même parti.
Faut-il donc, pour pouvoir être
entendu, accepter d’intégrer un groupe, le moins mauvais à défaut d’être le
meilleur, de façon à tenter de le transformer de l’intérieur, au risque de
donner le sentiment de soutenir telle ou telle idée ou pratique en contradiction
franche avec ses propres valeurs et de pratiquer alors un contre-témoignage…,
Parmi les déformations du système démocratique, la
corruption politique est une des plus graves, car elle trahit à la fois les
principes de la morale et les normes de la justice sociale. Elle introduit une
méfiance croissante à l’égard des institutions publiques en causant une
désaffection progressive des citoyens vis-à-vis de la politique et de ses
représentants. La corruption déforme à la racine le rôle des institutions
représentatives, car elle les utilise comme un terrain d’échange politique
entre requêtes clientélistes et prestations des gouvernements. Cdse n°411
L’Eglise, …, entend, encore proposer à tous les
hommes, grâce à la doctrine sociale, un humanisme intégral et solidaire,
capable d’animer un nouvel ordre social, économique et politique, fondé sur la
dignité et sur la liberté de toute personne humaine, à mettre en œuvre dans la
paix, dans la justice et dans la solidarité. Cet humanisme peut être réalisé si
les hommes et les femmes, individuellement, et leurs communautés, savent
cultiver les valeurs morales et sociales en eux-mêmes et les diffuser dans la
société. Cdse n°19
Le chrétien ne peut pas trouver un parti qui
corresponde pleinement aux exigences éthiques qui naissent de la foi et de
l’appartenance à l’Eglise : son adhésion à une formation politique ne sera
jamais idéologique, mais toujours critique, afin que le parti et son projet
politique soient encouragés à créer les conditions propices à la réalisations
du véritable bien commun, y compris la fin spirituelle de l’homme. Cdse 573
Afin de limiter les
tentations d’abus du pouvoir et de conserver leur intégrité initiale, ne
devrions nous pas proposer aux élus de limiter les mandats en nombre et en durée
?
Donnera t’on à la justice les
moyens d’accompagner chaque être sur ces différentes étapes qui mèneront à la
dignité de chacun ?
Le Pape Benoît XVI dans son encyclique « Dieu est
Charité » parle de justice et charité. Qu’est-ce que la Justice ?
Une communauté est solidement fondée lorsqu elle
tend à la promotion intégrale de la personne et du bien commun ; dans ce cas,
le droit est défini, respecté et vécu aussi selon les modalités de la
solidarité et du dévouement au prochain.
La justice exige que chacun puisse jouir de ses
biens et de ses droits et elle peut être considérée comme la mesure minimum de
l’amour. Cdse n° 391
La justice apparaît comme particulièrement
importante dans le contexte actuel, où la valeur de la personne, de sa dignité
et de ses droits, au-delà des proclamations d’intentions, est sérieusement
menacée par la tendance diffuse de recourir exclusivement aux critères de
l’utilité et de l’avoir. La justice n’est pas une simple convention humaine,
car ce qui est juste n’est originellement déterminé par la loi, mais par
l’identité profonde de l’être humain. Cdse n° 202
L’ordre juste de la société et de l’Etat est le
devoir essentiel du politique.
La justice est le but et donc aussi la mesure
intrinsèque de toute politique.
L’Etat se trouve confronté à la question : comment
réaliser la justice et maintenant ? Mais cette question en présuppose une autre
plus radicale : qu’est-ce que la justice ? C’est un problème qui concerne la
raison pratique. L’Eglise est médiate, en tant qu’il lui revient de contribuer
à la purification de la raison et au réveil des forces morales, sans
lesqu’elles des structures justes ne peuvent ni être construites, ni être
opérationnelles à long terme.
La formation de structures justes n’est pas du
ressort de l’Eglise. Le devoir immédiat d’agir pour un ordre juste dans la
société est au contraire le propre des fidèles laïcs. En tant que citoyens de
l’Etat, ils sont appelés à participer personnellement à la vie publique. Benoît
XVI Deus caritas est.
L’Amour préférentiel pour
les pauvres est-il au centre des décisions des hommes politiques ? N’y a-t-il
pas là une réponse aux problèmes de sécurité que connaît notre pays ?
A quand un plan Marshall sous
l’égide de l’ONU pour empêcher les exodes dramatiques, et permettre aux
populations concernées de vivre dignement dans leur pays natal qu’elles
quittent, forcées par la faim, la maladie, la violence, le racisme ? Plutôt que
de chercher les meilleurs critères de retenue des « meilleurs immigrants » dans
nos pays occidentaux, ne devrait-on pas se soucier du droit de ces populations
« à ne pas avoir à immigrer »… ?
Au début du nouveau millénaire, la pauvreté de
milliards d’hommes et de femmes est la « question qui, plus que tout autre,
interpelle notre conscience humaine et chrétienne ». La pauvreté, sous
différentes formes et conséquences, se caractérise par une croissance inégale
et ne reconnaît pas à chaque peuple « le même droit à s’asseoir à la table du
festin ». Le principe de solidarité, notamment la lutte contre la pauvreté,
doit toujours être opportunément associé à celui de la subsidiarité, grâce
auquel il est possible de stimuler l’esprit dans les pays pauvres eux-mêmes.
Cdse n° 449
L’immigration peut être une ressource, plutôt qu’un
obstacle au développement. Les immigrés, dans la majorité des cas, répondent à
une demande de travail qui, sans cela, resterait insatisfaite, dans des
secteurs et des territoires où la main d’œuvre locale est insuffisante ou n’est
pas disposée à effectuer ce travail. Les institutions des pays d’accueil
doivent veiller soigneusement à ce que ne se répande pas la tentation
d’exploiter la main d’œuvre étrangère. Cdse n° 297-298
Les pouvoirs publics veilleront au respect du droit
naturel qui place l’hôte sous la protection de ceux qui le reçoivent. Les
autorités politiques peuvent en vue du bien commun dont elles ont la charge
subordonner l’exercice du droit d’immigration à diverses conditions juridiques,
notamment au respect des devoirs des migrants à l’égard du pays d’adoption.
L’immigré est tenu de respecter avec reconnaissance le patrimoine matériel et
spirituel de son pays d’accueil, d’obéir à ses lois et de contribuer à ses
charges. Catéchisme de l’Eglise Catholique.
Pourquoi le maintien ou le
retour des immigrés dans leur pays ne seraient-ils pas accompagnés de la remise
de la dette… et de l’aide pour lutter contre la corruption, pour assurer le
droit fondamental des peuples à leur subsistance et à leur progrès ?
La religion doit elle être
cantonnée à la vie privée ? 60% de chrétiens votent à « droite »…40% à gauche !
Et cela à partir d’un même Dieu, d’un même évangile, d’une même foi ! Y
aurait-il un Jésus de droite, un autre de gauche ? Comment rendre cohérent
notre foi et nos actes ?
La liberté politique n’est pas fondée sur l’idée
relativiste selon laquelle toutes les conceptions du bien de l’homme on la même
vérité et la même valeur…mais plutôt sur le fait que les activités politiques
visent au coup par coup, à des réalisations extrêmement concrètes du vrai bien
humain et social, dans un contexte historique, géographique, économique,
technologique et culturel bien déterminé. La réalisation concrète et la
diversité des circonstances engendrent généralement une pluralité
d’orientations et de solutions. Cependant celles-ci doivent être moralement
acceptables. Note de la Congrégation pour la doctrine de la Foi sur
l’engagement des catholiques dans la vie politique 2002.
« L’Eglise respecte l’autonomie légitime de l’ordre
démocratique et elle n’a pas qualité pour exprimer une préférence de l’une ou
de l’autre solution institutionnelle ou constitutionnelle », elle n’a pas non
plus la tâche de s’occuper des programmes politiques, sinon pour leur
implications religieuses et morales. Cdse 424
Lorsque, dans des domaines et des situations qui
renvoient à des exigences éthiques fondamentales, des choix législatifs et
politiques contraires aux valeurs et aux principes chrétiens sont proposés ou
effectués, le Magistère enseigne que « la conscience chrétienne bien formée ne
permet à personne d’encourager par son vote la mise en œuvre d’un programme
politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la
morale serait évincé par la présentation de propositions différentes de ce
contenu ou opposées à lui ». Cdse 570
La nature sociale de l’homme requiert elle-même
qu’il exprime extérieurement les actes internes de religion, qu’en matière
religieuse il ait des échanges avec d’autres, qu’il professe sa religion sous
une forme communautaire Vatican II
La doctrine sociale est un instrument efficace de
dialogue entres les communautés chrétienne et la communauté civile et
politique. Cdse 534.
Notre culture politique en
France nous impose de nous positionner à gauche ou à droite. Est-ce que cela a
un sens ? Qui a le monopole du cœur ? Quelle alternative peut-on proposer à ce
clivage ?
La demande « du travail pour tous
» est-elle encore réaliste aujourd’hui ?
Le travail doit permettre à
chacun de vivre et le fruit de celui-ci permettre à chacun de s’épanouir.
N’est-il pas temps de redonner à ceux qui s’investissent une vrai récompense
pour redonner le goût au travail ? Peut-on relancer les valeurs du travail en
tant qu’épanouissement de l’être humain ?
Le travail est un droit fondamental et c’est un bien
pour l’homme : un bien utile, digne de lui car apte précisément à exprimé et à
accroître la dignité humaine. L’Eglise enseigne la valeur du travail non
seulement parce qu’il est toujours personnel, mais aussi en raison de son
caractère de nécessité. Le travail est nécessaire pour fonder et faire vivre
une famille, pour avoir droit à la propriété, pour contribuer au bien commun de
la famille humaine.
La considération des implications morales que
comporte la question du travail dans la vie sociale conduit l’Eglise à
qualifier le chômage de « véritable calamité sociale », surtout pour les jeunes
générations. Le travail est un bien de tous, qui doit être disponible pour tous
ceux qui en son capables. Le « plein emploi » est donc un objectif nécessaire
pour tous système économique tendant à la justice et au bien commun. Cdse
287-288
Face à ces responsabilités, l'Eglise présente, comme
orientation intellectuelle indispensable, sa doctrine sociale qui reconnaît le
caractère positif du marché et de l'entreprise, mais qui souligne en même temps
la nécessité de leur orientation vers le bien commun. Cette doctrine reconnaît
aussi la légitimité des efforts des travailleurs pour obtenir le plein respect
de leur dignité et une participation plus large à la vie de l'entreprise, de
manière que, tout en travaillant avec d'autres et sous la direction d'autres
personnes, ils puissent en un sens travailler « à leur compte», en exerçant
leur intelligence et leur liberté.
L'entreprise ne peut être considérée seulement comme
une « société de capital » ; elle est en même temps une « société de personnes
» dans laquelle entrent de différentes manières et avec des responsabilités
spécifiques ceux qui fournissent le capital nécessaire à son activité et ceux
qui y collaborent par leur travail. Centesimus annus
Aujourd’hui le salarié lié
à l’entreprise par un contrat de subordination est considéré comme une charge
de l’entreprise. Qui proposera les modifications de la législation pour que le
salarié devienne un actionnaire (partenaire), de l’entreprise ?
Est-ce que la vie est respectée
depuis son commencement jusqu’à sa fin (avortement, euthanasie, soins
palliatifs) ? La science fait d’énormes progrès et bouscule nos repères en
termes d’éthique. Ne devons nous pas plutôt que de nous arque bouter sur des
principes, promouvoir une prise de conscience de la communauté scientifique ?
La vraie conversion ne viendra t’elle pas plus d’une prise de conscience que de
l’affirmation d’interdits ?
La famille fondée sur le mariage est véritablement
le sanctuaire de la vie, le lieu où la vie, don de Dieu peut être
convenablement accueillie et protégée contre les nombreuses attaques auxquelles
elle est exposée, le lieu où elle peut se développer suivant les exigences
d’une croissance humaine authentique. Le service de l’Evangile de la vie
suppose que les familles, spécialement par leur participation à des
associations, s’emploient à obtenir que les lois et les institutions de l’Etat
ne lèsent en aucune façon le droit à la vie, de la conception à la mort
naturelle, mais le défendent et le soutiennent. Cdse 231
Le fidèle laïc est appelé à discerner, dans les
situations politiques concrètes, les pas qu’il est possible d’accomplir de
façon réaliste pour mettre en pratique les, principes et les valeurs morales
propres à la vie sociale. Ceci exige une méthode de discernement personnel et
communautaire. Cdse 568
Lorsque, dans des domaines et des situations qui
renvoient à des exigences éthiques fondamentales, des choix législatifs et
politiques contraires aux valeurs et aux principes chrétiens sont proposés ou
effectués, le magistère enseigne que la conscience chrétienne bien formée ne
permet à personne d’encourager par son vote la mise en œuvre d’un programme
politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la
morale serait évincé par la présentation de propositions différentes de ce
contenu ou opposé à lui. Dans le cas où il n’aurait pas été possible de
conjurer la mise en œuvre de ces programmes ou d’empêcher ou d’abroger ces
lois, le parlementaire, dont l’opposition personnelle absolue en la matière
serait manifeste pourrait licitement offrir son soutien à des propositions
visant à limiter les dommages causés par ces programmes et par ces lois. Cdse
570
Sur les questions économiques
les politiques s’affirment haut et fort. Pourquoi les repères éthiques sont-ils
souvent absents de leur programme de références et des discours ?
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