Pascale Meusnier, vice-présidente des Maisons Bethléem : “Plus on lit l’Evangile, plus on trouve des raisons de s’engager”
Pascale Meusnier s’épanouit auprès des enfants : sa famille mais aussi l’association Maisons Bethléem.
Chère Pascale, vous êtes vice-présidente de l’association Maisons Bethléem. Voudriez-vous d’abord vous présenter ?
– Je suis mariée, mère de six enfants et grand-mère de bientôt quatre petits-enfants. J’ai fait des études de biologie. Je me suis consacrée à ma famille en faisant aussi de la catéchèse en paroisse et en milieu scolaire. J’ai servi comme bénévole durant deux ans dans un orphelinat tenu par des sœurs à Djibouti. Je suis au CA des Maisons Bethléem depuis 8 ans et vice-présidente depuis 5 ans.
Parlez-nous de votre association…
– Cette association a été créée à la demande de monseigneur Rey pour répondre à la détresse des femmes enceintes en situation de précarité pour qu’elles soient accueillies, hébergées et accompagnées le temps de leur grossesse. Mais rapidement, l’association s’est ouverte aux femmes seules qui avaient déjà un bébé et qui se retrouvaient à la rue. La problématique s’est donc un peu déplacée par la force des choses, mais toutes ces femmes que nous recevons ont souvent fait le choix courageux de garder leur enfant dans des conditions très dures. Elles ont besoin de se poser pour s’occuper de leur enfant et de faire le point pour envisager la façon de devenir autonome.
Comment fonctionnez-vous ?
– Toutes ces personnes sont envoyées par les assistantes sociales du Conseil Général, nous travaillons très en lien avec elles ainsi qu’avec la Protection Maternelle Infantile (PMI). Une coordinatrice et une équipe de bénévoles assurent des permanences et mettent leurs compétences au service des mamans accueillies. Nous organisons ainsi des ateliers de cuisine, de couture, d’hygiène, de discussion, tout cela pour donner des repères pratiques. Nous organisons aussi des sorties. Certaines situations personnelles sont difficiles, il y a des manques à combler. Nous avons une laverie ainsi qu’une boutique de vêtements. Tout cela crée du lien pour se resocialiser et permet de nombreux échanges. Nous avons 9 studios dont la moyenne de temps d’occupation est d’une année. Il faut qu’elles soient à même de faire leurs courses, leurs ménages. Elles sont vraiment chez elles, en étant aidé pour leur budget. Bien sûr, tout ne se passe pas toujours très bien, il y a des personnes pour lesquelles notre structure n’est pas adaptée.
Nous gardons des liens avec celles qui ont accédé à un logement, certaines sont restées très fidèles. Elles viennent témoigner pour dire à celles qui sont là qu’elles peuvent s’en sortir, que c’est possible. Toutes ces mamans sont aidées pour la formation et la recherche d’emploi, les assistantes sociales les accompagnent au plus près. Je constate qu’il y a un souci avec l’accès au logement qui est de plus en plus compliqué. Très peu de bailleurs privés acceptent de louer à des mamans seules vivant des minimas sociaux. Si des personnes ont des propositions, qu’elles nous contactent !
Quels enseignements en retirez-vous ?
– Je suis émerveillée de voir la solidarité, l’entraide qui se crée entre les mamans ; elles sont heureuses quand elles peuvent rendre service ! L’engagement dans la durée, dans la bienveillance et l’absence de jugement peut s’essouffler ; le travail en équipe avec les bénévoles est d’une grande richesse et nous aide à garder un regard bienveillant. La générosité des bénévoles en temps et en actions est immense ! On ne pourrait rien faire sans eux !
Comment gardez-vous votre motivation ?
– La prière est pour moi primordiale pour tenir dans l’engagement social, j’ai besoin d’être dans une dynamique spirituelle pour aller de l’avant. C’est vrai que plus on lit l’Evangile, plus on trouve des raisons de s’engager.
Merci de votre témoignage.
Propos recueillis par le Père Michel Denis
Publié le 07.07.2015.
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