Noël 2009 – Signe d’Amour

Tel est le miracle de Noël : descend sur notre monde quelque chose qui l’éclaire désormais du dedans. Une présence fragile qui sollicite notre amour tout autant qu’elle signifie le sien. Dieu se laisse reconnaître dans la faiblesse d’un nourrisson qui babille et sourit. Et cette descente du Très-Haut dans le tout petit est, au cœur de la vie chrétienne, un message de tendresse et de confiance.

Le poète allemand Rilke séjourna quelque temps à Paris. Pour se rendre à l’université, il parcourait chaque jour, en compagnie d’un ami, les rues très fréquentées de la capitale. Il remarqua qu’une mendiante occupait toujours la même place, immobile comme une statue et les yeux rivés au sol.

Un jour, Rilke arriva près d’elle, déposa dans sa main une pièce de monnaie, mais aussi une splendide rose à peine éclose. Pendant sept jours, personne ne vit plus la mendiante. Mais le huitième jour, la mendiante revint à sa place habituelle, silencieuse et immobile comme toujours. Et le poète l’interrogea: « De quoi avez-vous vécu tous ces jours, sans faire l’aumône? » Et la vieille femme répondit:

« De votre rose. »

Tel est le secret de Noël. Pour vivre, et aussi pour survivre, nous avons besoin de signes d’amour. La nativité de Jésus est le signe indépassable de l’amour que Dieu nous porte en nous livrant son Fils, jusqu’à découvrir que nous ne pouvons nous passer de Lui.

Joyeux Noël, bonne et sainte année nouvelle.

Monseigneur Dominique Rey

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