Mot de JL Bonicel – Laissez-vous réconcilier avec Dieu… avec les autres
« Dieu nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné le ministère de la réconciliation » 2co 5,18
C’est donc tout naturellement que Jésus incarné se sent proche de chaque homme créé à sa ressemblance. En chacun, il voit l’amour de son Père échangé dans l’Esprit. Il se laisse toucher par la détresse, la souffrance, le péché de chacun. Il donne un surcroît d’amour à ceux qui souffrent dans leur corps, dans leur coeur, leur esprit. Il les fait renaître dans une confiance renouvelée et leur fait deviner son identité divine.
Notre vie trouve tout son sens et sa valeur dans cette relation du Père, du Fils et de l’Esprit avec chacun d’entre nous. Jésus révèle notre vocation d’homme: voir en chaque homme une image du Christ.
En lui, nous pouvons reconnaître ce à quoi nous sommes appelés. Comme lui, nous devons accueillir chaque personne comme un don de Dieu, comme une source d’amour qui vient solliciter la source qu’il y a en nous.
Il n’y a pas de place pour l’indifférence qui ignore Dieu présent et agissant en chaque personne. Chaque personne est un don du Seigneur, un frère à aimer comme Dieu Père l’aime, infiniment, gratuitement. Chaque homme est image de Dieu fait homme, de l’Amour créateur venu vivre au milieu de nous… Il nous faut apprendre à nous tourner vers Notre Père en y intégrant notre regard sur nos frères.
Nul ne va au Père sans passer par l’incarnation de Jésus … Je ne peux pas aimer Dieu que je ne vois pas si je n’aime pas, ne pardonne pas mon frère que je vois … !
Il est primordial de changer mon regard. Ça passe par apprendre ce qu’est la miséricorde, la réconciliation, prendre le chemin du pardon. Et bien sûr c’est progressivement que l’on fait cette conversion en laissant la bonté de notre Seigneur déborder de notre coeur ouvert et disponible.
« Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère. » Mt 5,23-24
En chaque personne, il y a un visage du Christ que nous pouvons reconnaître… dépasser le visible pour rejoindre le coeur invisible ! Ce visage peut prendre les traits d’un homme défiguré par la souffrance, la torture, le péché … ( Is 15, le serviteur souffrant d’Isaïe).
C’est bien l’humilité qui nous pousse sur le chemin de réconciliation avec Dieu … avec les autres. Le coeur humble ne se met pas en avant, il ne se met pas au-dessus des autres, il se reçoit d’un autre. Il sait trouver le mot et l’attitude justes pour regarder avec un amour désintéressé et arriver à pardonner.
Apprendre à poser un regard de miséricorde et fraternel, ô chose pas facile, mais pourtant… Considérer chaque homme comme un égal et particulièrement ceux que nous aurions tendance à déconsidérer, à lapider (l’évangile de la femme adultère ); avec joie nous devons les accueillir comme des frères.
Ne nous faut-il pas être au service des autres nous qui sommes tous aimés du même Père qui ne fait pas de favoritisme et qui pardonne ?
Être disciple de Jésus, le suivre de près, n’est -ce pas apprendre à dépasser nos préjugés, notre égoïsme pour rester ouverts à l’accueil de l’autre tel qu’il est, sans porter de jugement destructeur ou réducteur ?
Apprenons donc à considérer chaque personne comme des rachetés, comme des personnes pour lesquelles Jésus a donné sa vie. Toute relation difficile peut être vécue comme une communion avec Jésus souffrant sa passion.
Le chemin de la réconciliation est un moyen de vérifier la profondeur et la largeur de notre amour qui permet de grandir dans l’expérience fraternelle, communautaire, ecclésiale et de redonner une dignité humaine.
« Aimons notre prochain comme nous-mêmes. Et si quelqu’un ne veut pas ou ne peut pas aimer son prochain comme lui-même, qu’au moins il n’aille pas lui faire du mal, mais qu’il lui fasse du bien.
Et c’est bien jusque là qu’il nous faut aller, et même encore plus loin jusqu’à la Croix.
Homélie du Pape François mardi 1er mars 2016
«Miséricorde, compassion, pardon», (…) «le pardon du coeur que nous donne Dieu est toujours miséricorde».
«Que le Carême nous prépare le coeur pour recevoir le pardon de Dieu. Mais le recevoir et ensuite faire la même chose avec les autres.
Pardonner du fond du coeur. “Peut-être que tu ne me salues plus, mais dans mon coeur, moi, je t’ai pardonné”.
Et ainsi nous nous rapprochons de cette chose tellement grande, de Dieu, qui est la miséricorde.
Et en pardonnant, ouvrons notre coeur pour que la miséricorde de Dieu nous pardonne.
Parce que nous tous, nous avons à demander pardon.
Pardonnons, et nous serons pardonnés.
Ayons de la miséricorde avec les autres, et nous sentirons cette miséricorde de Dieu, qui, quand il pardonne, oublie “
Publié le 11.03.2016.
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