Mgr Rey : « Ce rapport nous renvoie en plein front la manière dont le sacerdoce aujourd’hui doit être un lieu d’excellence »
Vous êtes l’évêque de Fréjus-Toulon. Le rapport Sauvé a été rendu hier par Jean-Marc Sauvé, vice-président du Conseil d’État. Il a remis ce rapport à Monseigneur de Moulins-Beaufort président de la conférence des évêques de France. Ce rapport est accablant. 330 000 victimes si on compte les agissements des laïcs travaillant dans le cadre de l’Église. Entre 2800 et 3300 clercs selon les estimations sont coupables de tels gestes depuis les années 50. Ce rapport Sauvé est une bombe. Comment avez-vous réagi lorsque vous avez eu ce rapport devant les yeux ?
Ma première réaction a été naturellement accablement et sidération devant de tels chiffres qui m’ont été annoncés. Ces chiffres n’étaient pas du tout répertoriés jusqu’à présent.
Ensuite, ces chiffres courent sur une période de 70 ans avec des phases où des affaires été connues, mais une certaine loi du silence s’était faite sur ces affaires-là.
Une parole a été progressivement libérée sur des comportements, viols, etc. Ces affaires se sont multipliées quand je suis arrivé dans les années 2000. On voyait poindre au niveau de l’assemblée, l’accumulation d’un certain nombre de ces affaires qui pour certaines remontaient à plusieurs dizaines d’années.
Comment expliquer qu’un tel silence ait eu lieu jusqu’au milieu des années 2000 ? Était-ce la préservation de l’institution ?
C’était peut-être la préservation de l’institution. C’était l’image sacrée du prêtre. C’était celui qu’il fallait respecter. Ces choses étaient dans le domaine de la vie privée et intime. Il y avait un poids institutionnel très très fort de l’Église dans la société et on faisait silence.
(…)
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Publié le 06.10.2021.
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