Le mariage concerne un homme et un femme !
Alain Michel, correspondant développement régional des Associations familiales Catholiques a réagit mercredi 19 janvier sur l’antenne de RCF Méditerranée.
Voici la teneur de son interview.
1) Le Conseil constitutionnel a entendu hier des avocats des associations qui y sont favorables… Quel regard portez-vous sur cette demande ?
L’institution républicaine du mariage est définie comme étant l’union d’un homme et d’une femme. Le mot «mariage» ainsi défini est profondément encré dans notre culture. Le simple fait d’y ajouter l’adjectif «homosexuel» montre que l’on parle d’un autre type d’union. Au delà d’une question de constitutionnalité, est-ce raisonnable, est-ce un service à rendre au bien commun que de décréter comme inexistante une différence manifeste ?
2) On connaît la position de l’Eglise catholique sur ce sujet, toutefois, vous comprenez ce désir de reconnaissance de la part des couples homosexuels ?
Je les comprendrais mieux s’ils pouvaient m’expliquer le pourquoi de leur désir. S’agit-il d’être reconnu comme des parents à part entière avec tous les droits et les devoirs des parents ? Ou bien d’être reconnus pour pouvoir bénéficier des mêmes prérogatives que les couples mariés ? Cela rejoint la question du statut du beau-parent comme on l’a appelé à ses débuts et qui s’est vite transformé en statut du tiers pour ensuite être écarté : on n’en parle plus aujourd’hui. Pourquoi ? Pour la bonne raison qu’un enfant aura toujours un père et une mère biologique qui sont ses parents : c’est la filiation intangible auquel aucun tiers ou soi-disant beau-parent ne peut se substituer, quel que soit l’amour qu’il porte à l’enfant. Donc ce désir de reconnaissance ne peut être formulé qu’au travers d’une union autre que celle du mariage, et qui se traduirait par des aménagements des lois existantes sur le PACS ou le concubinage. On ne peut pas retirer à un père ou une mère sa paternité ou sa maternité. C’est simple à comprendre.
3) On ne cesse de parler d’homophobie dès qu’on fait savoir que l’on est contre le mariage gay, qu’en pensez-vous ?
L’accusation d’homophobie est utilisé trop souvent de manière inappropriée, voire abusive.
Je pense que l’on a tort car cela ne fait qu’entretenir la confusion. Je rappelle que l’homophobie est le rejet de l’homosexualité, l’hostilité systématique à l’égard des homosexuels. Etre contre le mariage gay ou mariage homosexuel est souvent une façon d’exprimer, pour beaucoup de citoyens, la reconnaissance de l’institution du mariage telle qu’elle est définie dans la loi, réservée à l’union d’un homme et d’une femme. Cela n’a rien à voir avec une condamnation de l’homosexualité. Force est de constater que cette confusion est souvent entretenue par les lobbies homosexuels eux-mêmes.
4) Selon vous, appartient-il au législateur de se prononcer sur une telle question ?
C’est bien le législateur qui fait et défait les lois. Il devrait donc être sollicité. Cependant il n’est pas interdit de penser que cette question, qui touche à l’un des fondements de notre société, l’institution du mariage, fasse l’objet d’une consultation aussi large que possible, soit par voie de référendum, soit par des rencontres régionales du style de celles organisées pour la révision des lois de bioéthique.
Affaire à suivre donc, lorsque le Conseil constitutionnel se sera prononcé le 28 janvier prochain.
Publié le 19.01.2011.
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