La Diaconie : « Rejoints par le Christ, cheminer ensemble au pas de l’autre »
Du jeudi 10 au dimanche 13 octobre ont eu lieu les « Rencontres Nationales des Aumôniers de Prison », qui se réunissent tous les 6 ans à Lourdes, sur le thème « Rejoints par le Christ, cheminer ensemble au pas de l’autre ».
Ces rencontres ont réuni 600 aumôniers de prison venus de toute la France (laïcs, prêtres, diacres, religieux et religieuses, séminaristes) en présence de 12 évêques. Ces journées leur ont permis de prier, d’échanger et de « faire corps » entre eux, pour vivre pleinement la communion avec leurs frères et sœurs détenus. La messe vécue tous les jours et les fraternités en petits groupes tous territoires et activités confondus, ont apporté à chacun la nourriture dont ils ont besoin pour poursuivre leur mission.
« Le Seigneur (…) m’a envoyé annoncer aux captifs la délivrance, renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce » (Luc 4, 18-19)
Le service aux personnes détenues et à leurs familles dans le Var
La pastorale de la Diaconie s’occupe à la fois des personnes détenues (grâce aux aumôniers de prison) et de leurs familles (grâce aux associations telles que Les Amis de l’Horeb, Fratelli pour l’accueil des familles de détenus, l’Îlot pour l’administration pénitentiaire et la réinsertion). Dans le Var il existe 2 prisons : le Centre pénitentiaire de La Farlède et la Maison d’arrêt de Draguignan.
Au sein de l’aumônerie catholique des prisons du Var, on compte pour Draguignan : sept aumôniers dont trois prêtres, une religieuse, un séminariste agréés et deux laïcs. Et pour La Farlède : un prêtre et des laïcs dont un qui coordonne l’équipe. Tous se rendent présents auprès des personnes incarcérées.
L’aumônier et le détenu : 2 serviteurs en chemin avec le Christ
« Le rôle de l’aumônier n’est pas tant de porter la bonne parole à quelqu’un que de se mettre au service de ce quelqu’un, pour que nous rejoignons ensemble le Christ. À chaque nouvelle rencontre je dis : « Tu as demandé à l’aumônier d’être avec toi, ensemble nous allons servir le Christ en tant que serviteurs afin de le rencontrer. » À cet instant, Jésus a le visage de la personne détenue que l’on rencontre et on reçoit le Seigneur ensemble », partage le père Claude Mino-Matot, aumônier militaire durant 30 ans, aujourd’hui aumônier de prison à la Maison d’arrêt de Draguignan et délégué diocésain à la Diaconie pour les détenus et leurs familles.
Le sacrement du baptême en prison
Des baptêmes, des communions et confirmations sont reçues aussi en prison dans le même élan diocésain que l’Initiation Chrétienne pour les Adultes, car l’amour de Dieu est infini. « Ce qui me touche le plus, c’est quand une personne qui a fait des choses horribles aux yeux des autres, arrive à découvrir qu’elle est aimée aux yeux de Dieu. L’apôtre Paul par exemple, a persécuté les chrétiens, Pierre a renié le Christ, et le premier à être allé au paradis avec Jésus était le condamné qui se trouvait à ses cotés à la Croix. Car la communauté de la prison forme une des paroisses du Diocèse de Fréjus-Toulon ; nous sommes en quelque sorte des chrétiens du derrière des barreaux », précise avec sourire le père Claude. « On prie avec le Diocèse pour toutes les ordinations et nous sommes en union de prière avec des sœurs également. C’est une grande grâce de vivre tout cela en communion », ajoute-t-il.
Devenir aumônier
« En tant que délégué diocésain, je coordonne les équipes et m’efforce de créer un lien de communion pour que chaque aumônier local, au sein de l’Église, puisse porter ce qu’il doit porter, chacun dans sa mission », explique le père Claude. Pour devenir aumônier de prison, cela prend plusieurs années. On commence par une première rencontre, puis une deuxième avec une étape à l’intérieur de la prison afin que le candidat qui souhaite devenir aumônier local se rende compte de la réalité de cette vocation. La personne sera ensuite missionnée par l’évêque, puis agréée par l’administration pénitentiaire pour apporter un soutien moral et spirituel aux détenus qui en font la demande. En revanche, il n’est pas nécessaire d’être prêtre. Quelqu’un de laïc peut en faire la demande auprès du délégué diocésain ou auprès de l’équipe locale de l’aumônerie. En réalité, on note que 65% des aumôniers sont des laïcs, 18% des prêtres, 10% des diacres et 7% des religieux ou religieuses*.
Le début de la relation entre l’aumônier et la personne détenue commence par le fait de se savoir aimé de Dieu, d’en prendre pleinement conscience. Toutefois, cela n’est pas suffisant. « La découverte que Dieu t’aime signifie que derrière, cela s’accompagne d’un désir de changer de vie, car même en prison Dieu fait des saints », conclut le père Claude Mino-Matot.
> Retrouvez le site de la Diaconie : https://diaconie.frejustoulon.fr/services-diaconie-var/diaconie-des-personnes-detenues-et-familles/
> *Découvrez également l’article de la CEF sur le sujet : https://eglise.catholique.fr/sengager-dans-la-societe/aumonerie-catholique-des-prisons/aumonerie-des-prisons/458603-presentation-de-laumonerie
> Retrouvez les rencontres nationales des aumôniers de prison à Lourdes sur RCF Charente : https://www.rcf.fr/articles/actualite/rencontres-nationales-des-aumoniers-catholiques-de-prison-a-lourdes
Écrit par Chrystelle Desavisse. Publié le 18.11.2024.
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