La crèche et les santons

Des amis bretons devisaient joyeusement. Tout-à-coup, je les ai entendu parler des « Toulonnais qui collectionnaient les santons ».

Mon sang de Provençale de souche monta de quelques degrés. Les santons ! Une collection ! Que nenni !

La crèche et son histoire

Lorsqu’en 1223, saint François d’Assise réalise la première crèche vivante au château de Greccio en Italie, il ne peut pas imaginer que huit siècles plus tard, des « crèches » fleurissent partout dans le monde.

La spiritualité de l’incarnation et de l’Enfance du Christ a été développée au Moyen Âge par saint Bernard de Clairvaux, par saint François d’Assise et les ordres mendiants, et par les moniales mystiques de la Rhénanie et des Flandres.

A Marseille, elle apparaît vers 1653 chez les Oratoriens. Cette association de laïcs était inspirée du modèle proposé par une carmélite de Beaune, Marguerite du Saint-Sacrement. Les Provençaux lui doivent la « quarantaine de Noël », temps fort d’exercices pieux. Ce long temps festif entre Noël et la Chandeleur a permis l’élaboration de vastes crèches et la mise en scène de la pastorale : les Pastorales sont encore aujourd’hui bien vivantes et sont données durant toute cette période des Calendales qui s’étendent du 1er dimanche de l’Avent jusqu’au 2 février (la chandeleur).

En France, il faut attendre le XVIème siècle pour voir apparaître les premières crèches. Installées dans les églises, elles sont composées de personnages en cire (uniquement pour les personnages divins et pour la pureté du cierge), en bois, en plâtre ou en mie de pain, et vêtus d’étoffes.

Lorsqu’à la Révolution, les églises sont fermées, la crèche s’installe dans les maisons avec des santons de petites taille. Il faut noter les créations du santonnier Lagnel, un des plus anciens et des plus illustres santonniers. (1764-1822).

Un santon : c’est quoi ?

Le mot provençal « santoun » veut dire « petit saint ». Il désigne les figurines d’argile fabriquées en Provence et appelées en français « santons ».

L’art du santonnier consiste dans la création des différents personnages, les attitudes, les positions et bien sûr leur décoration.

Dans la crèche, les différents santonniers font participer l’ensemble du peuple de Dieu à l’adoration de l’Enfant Nouveau-né. Lorsqu’au XIXème siècle, les maîtres santonniers de Provence se développent, ils créent les santons devenus aujourd’hui les « traditionnels », Chaque année, les santons, ces silhouettes familières depuis l’enfance, rappellent jour après jour, que le peuple des tout-petits est venu à la crèche :
– la porteuse d’eau qui revient du puits avec la cruche sur la tête,
– la porteuse de feu qui tient la lampe allumée ou la chaufferette,
– la porteuse de poule,
– la poissonnière qui porte son poisson au marché,
– la porteuse d’ail,
– la fileuse, la cardeuse,
– le berger (couché ou debout) qui surveille son troupeau,

– les « vieux » assis sur le banc ou qui se promènent « en brassette » [[en se tenant le bras]],
– les enfants qui traditionnellement accompagnent ces « vieux »,
– le chasseur, le pécheur et tous les petits métiers comme le rémouleur mais aussi le vannier,
– la « bugadière », celle qui fait la « bugade » c’est-à-dire la lessive, autrement dit encore la lavandière qui lave son linge au cours d’eau,
– les joueurs de fifre et de tambourins souvent accompagnés des femmes qui dansent la farandole,
– le pêcheur,
– le porteur de bois,
– le meunier,
– le boulanger,
– le forgeron,
– l’ange,
et tous les ânes bâtés de farine, de fagots de bois, de barriques…

Mais après Jésus, Marie et Joseph, le santon le plus important de la crèche c’est « le Ravi » : cet homme un peu simplet qui vient, parmi les anonymes lui aussi voir l’Enfant-Dieu.

Lorsque le temps est venu, on installe les Mages dans la crèche.

Les décors

Pour construire une crèche, les santonniers ont élaboré tout un habitat autour duquel les santons prennent vie :

– la cabane qui accueille la sainte Famille, couvertes de tuiles provençales,
– le pont, le puits, les bories, des maisons, le moulin d’où le meunier sort sac de farine sur le dos.

Alors pour un temps de l’Avent plein de recueillement et d’Espérance, bâtissez une crèche où l’ensemble du peuple de Dieu, du notable le plus en vue jusqu’au « ravi », tous se préparent à accueillir le Fils de Dieu, fait Homme.

Publié le 19.12.2008.

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