Jean-Paul II, Mgr Joseph Madec, Benoît XVI, …un même combat dans la foi !

Voici l’édito signé par monseigneur Jean-Yves Molinas dans le numéro de mars 2013 consacré à monseigneur Joseph Madec, dont les obsèques ont été célébrées le 9 février 2013 en la cathédrale Sainte-Marie de la Seds à Toulon.

Mgr Joseph Madec

– L’annonce du retour à Dieu de notre ancien évêque Mgr Joseph Madec, que nous savions âgé et malade, a cependant peiné tous ceux qui ont eu la chance de le connaître ou simplement de le rencontrer un jour. Nous en avons pour preuve les très nombreux témoignages reçus depuis son entrée dans l’éternité. Les mots qui reviennent le plus souvent à son sujet sont : foi, courage, humilité…

  • La foi et le courage qu’il lui fallut pour, déjà, accepter cette charge épiscopale qui lui fut proposée dans sa soixantième année, alors qu’à cet âge là, disait-il, beaucoup envisagent la retraite.
  • Foi et courage aussi pour décider de la réouverture du séminaire diocésain. Réouverture qui allait à contre-courant de l’orientation qui avait été prise depuis des années dans l’Eglise de France. Or, depuis trente ans notre séminaire n’a cessé de croître.
  • Foi et courage encore dans l’accueil de communautés nouvelles dont personne en France ne voulait.

Je ne m’attarderai pas sur l’humilité, tant cette vertu apparaissait chez lui comme évidente.

Le pape Benoît XVI


– Le 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes –il est bon de le rappeler- deux jours après les funérailles de notre ancien évêque, nous parvenait l’incroyable nouvelle de la renonciation de notre Saint Père, le pape Benoît XVI. Foi et courage ? Et comment ! Elu Pape à plus de 77 ans, il accepte cette lourde charge dans le seul désir de servir le Christ et son Eglise. Durant presque huit années, il va se révéler comme un homme essentiellement habité par la foi. Le courage, il en fera preuve par des actions ou des décisions que les éternels commentateurs autoproclamés qualifieront de « gaffes » ou de manque de sens politique. Son amour de la vérité, sa passion pour l’unité dans la vérité feront de Benoît XVI une cible de choix pour ces commentateurs qui en bien des circonstances ressemblent davantage à des chiens hurlants et haineux. (Avec plus de délicatesse, monseigneur Madec disait à son successeur monseigneur Dominique Rey, avant de lui passer le relais : « Il y a les commentateurs et il y a ceux qui font. ») Rarement un Pape aura été aussi sauvagement attaqué et en si peu de temps. Même si ces attaques auront pu blesser cruellement Benoît XVI, je ne crois pas qu’elles l’aient poussé à renoncer à son poste de successeur de Pierre. Mais, dans une conscience aiguë des prochaines étapes que l’Eglise et le monde vont devoir traverser, après avoir prié et « examiné sa conscience devant Dieu » Benoît XVI a-t-il pris la décision qui s’imposait à lui, qu’un successeur plus jeune et plus fort puisse prendre la suite pour affronter, à la tête de l’Eglise, « les rapides changements que connaît le monde d’aujourd’hui et les questions de grande importance pour la vie de la foi ». Foi, courage et humilité aussi chez un homme dont personne ne niera les qualités intellectuelles éminentes.

Le bienheureux Jean-Paul II


– Certains voudraient mettre en opposition le bienheureux [[Personne dont l’Église catholique reconnaît, par la béatification, la perfection chrétienne en autorisant qu’on lui rende un culte local. source : portail de la conférence des évêques de France]] Jean-Paul II et son successeur en comparant la fin de leur pontificat, l’un mourant à son poste après une longue agonie, l’autre décidant de se retirer en raison de l’incapacité physique qui l’empêche d’assurer « adéquatement » sa charge. Certes, ils étaient différents, et chacun avait des charismes propres. Mais l’un et l’autre, selon la grâce qui les habitait au moment de prendre leur décision, ont su faire preuve de ce même courage qui nait de la foi et de l’abandon à la volonté de Dieu.

A l’occasion des événements que nous vivons, une image de l’Eglise m’est venue. Celle d’un iceberg. La partie visible de l’iceberg n’existerait pas sans la partie immergée bien plus importante en volume que ce qui émerge, mais que l’on ne voit pas. C’est un peu aussi une représentation de la Communion des Saints. Jean-Paul II, Mgr Madec habitent aujourd’hui cette partie invisible de l’Eglise. Et, d’une certaine manière, après le 28 février, c’est aussi dans une sorte d’invisibilité, en tous cas d’effacement et de discrétion que va vivre Benoît XVI. Comme les milliards de croyants anonymes qui dans la prière font la force de l’Eglise du Christ.

Dés son élection, Jean-Paul II avait crié au monde : « N’ayez pas peur ! » Puis plus tard, reprenant les paroles du Christ, « Duc in altum », il avait engagé l’Eglise à avancer au large.

La devise de notre évêque était : « In verbo tuo laxabo rete » [[Sur ta parole je jetterai le filet]].
Avant de quitter le poste de pilotage du navire Eglise, Benoît XVI l’a axé dans l’année de la Foi. Quelle merveilleuse continuité dans l’harmonie et la fidélité à la Parole de Dieu. C’est bien le même Esprit, c’est bien la même foi qui ont agi à travers eux trois.

Nietzche avait annoncé la mort de Dieu et, aujourd’hui, nombreux sont ceux qui diagnostiquent l’agonie de l’Eglise. Ils ignorent l’existence de cette partie immergée de l’iceberg. Qu’ils se détrompent donc. L’Eglise n’a jamais été aussi forte, l’Eglise n’a jamais été aussi belle. Même si la croix reste le passage obligé, c’est la Pâque du Seigneur qui continue de nous guider. Puisse notre carême qui commence, profiter pleinement de l’enseignement de ces trois figures de l’Eglise d’aujourd’hui et nous amener à savoir interpréter les signes du temps avec foi et courage.

Mgr Jean-Yves Molinas

Publié le 18.02.2013.

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