J’ai un souvenir avec Mgr Madec à partager…

Vous avez connu monseigneur Madec ?

Vous avez des témoignages à partager ?

Vous avez une anecdote à raconter ?

Il vous a confirmé ? ordonné ? accompagné ?

MERCI de nous écrire un message.


N’hésitez pas à envoyer votre message sous la forme d’un texte court, nous le publierons.

Témoignages sonores




Message de la communauté juive de Toulon

La communauté juive de Toulon s’associe au deuil qui a touché
l’Évêché de Fréjus-Toulon.

Nous avions eu l’occasion d’apprécier la très grande ouverture d’esprit
de monseigneur Madec lors des rencontres que nous avions eues.

Nous vous présentons nos sincères condoléances et prions pour son âme.

Marcel Djian, Président de la Communauté Juive de Toulon


Message du porte parole des évêques de France

J’étais profondément uni ce samedi à vous et à l’assemblée qui rendait grâce pour le ministère et la vie de Mgr MADEC. Mes dialogues avec lui dans sa vie d’émérite, tant à Lourdes qu’en Bretagne, m’ont donné d’être touché par son humilité contenant une immense foi apostolique.

Je suis de grand coeur avec les nombreuses personnes qui ont
reçu de lui la présence vivifiante de Jésus,

Belle entrée en Carême,

Mgr Bernard Podvin, Porte-parole

Conférence des évêques de France.


Beaucoup d’émotion en apprenant le rappel à Dieu de Mgr Madec…

C’est par lui que j’ai eu l’honneur de recevoir le sacrement de confirmation, en 1997, à la suite de ma conversion. J’ai fait partie d’un groupe d’une bonne quarantaine de jeunes qui a eu la chance de partager avec lui le voyage vers les JMJ de Rome, pour le Jubilé de l’an 2000. Il m’a également encouragé, avant son départ de Toulon, dans mon projet de recherche sur l’histoire de notre diocèse. Chaque fois, j’ai expérimenté la proximité avec un homme de Dieu profondément bon et bienveillant, attentif à tous, soucieux de rencontrer l’autre dans toute sa richesse et sa singularité, mais aussi solidement attaché à la défense de la foi qu’il avait la mission de transmettre. Grande fut la joie de le retrouver lors des ordinations sacerdotales de juin 2010 ; c’était, comme je le craignais, la dernière fois que je le rencontrais. Paix à l’âme d’un grand évêque qui rejoint au Ciel ses nombreux prédécesseurs.

Alain Vignal, agrégé et docteur en histoire, recteur des Pénitents noirs de Toulon


Il faisait le bien, discrètement

Bonjour, proche des Soeurs de Kerlevenez dont Mgr MADEC était Aumônier, voici ce que je garderai de lui : un grand respect pour toute personne, quelle qu’elle soit, et une grande discrétion : il a aidé beaucoup de personnes en faisant le bien sans qu’eux-mêmes le sachent, dans la plus grande discrétion, comme s’il voulait qu’on ne vienne pas lui dire merci.

Je voudrais aussi témoigner du grand dévouement de Soeur Marie-France, supérieure de la communauté de Kerlevenez, qui ayant en charge les sœurs malades constituant cette communauté à Kerlevenez, se levant la nuit pour veiller sur elles, et dévouée tout au long du jour, n’a pas ménagé non plus sa peine et ses nuits pour Mgr Madec, faisant installer sa chambre à proximité pour lui venir en aide à chaque fois qu’il en avait besoin, sa santé se dégradant. Elle s’est dévouée pour Mgr jusqu’au dernier instant, je voulais vous le faire connaître, car elle demeure très discrète dans son dévouement constant, et elle mérite vraiment qu’on en fasse mention.

Merci à vous. En union de prières pour Mgr Madec et aussi pour l’Eglise pour laquelle il s’est tant donné.

AMC


La patience des sages

JMJ 2000, nous sommes dans le bus des “jeunes pro” (donc des vieux!)avec
Mgr Madec tandis que “les jeunes” voyagent avec le nouvel jeune évêque
Mgr Rey.

Mgr Madec s’assied contre une vitre laissant ainsi une place libre
auprès de lui, accueillant avec douceur et chaleur chacun durant la nuit.

Enfin Rome mais le bus est à l’arrêt pour plusieurs heures. Les “vieux”
que nous sommes, tempêtons, piaillons, soufflons, pestons tandis que
Monseigneur reste souriant et immobile avec la patience des sages qui
s’économisent avant le combat et savourent l’attente… du royaume
éternel.

Merci, Magali & Gérald


Je participe à l’émotion

Je me souviens très bien de lui ayant été présentée plusieurs fois lors des quelques cérémonies qui se déroulaient à Carcès ou dans les villes voisines. C’est une personne que j’ ai toujours beaucoup estimée et appréciée.
Je tiens à vous dire que je m’unirai par la prière et par le coeur à la très belle cérémonie que vous êtes en train de lui préparer. Je suis actuellement chez une de mes filles en Italie (dans le Piémont) et c’est une des raisons pour lesquelles je ne pourrai me rendre Samedi à Toulon.

Paroissienne de Carcès qui fait partie du conseil paroissial et aussi la trésorière de la paroisse.


Monseigneur Madec laisse une trainée lumineuse d’humilité.

Ce “saint” Joseph comme ceux qui connaissaient sa dévotion filiale au père de Jésus aimait à le nommer – bien sûr en “cachette” pour ne pas froisser son
humilité si vraie !

Monseigneur Madec c’était aussi un père pour nous les jeunes que nous
étions dans les années 1985. Un rassemblement national de jeunes à
Lourdes nous l’avait fait rencontrer. Comment ne pas se souvenir de cette
veillée dans la grande basilique souterraine où il nous demanda – avec
une obligeance si proche de celle de la Vierge Marie demandant à
Bernadette presque la permission de revenir à la grotte – de nous engager,
dans le silence de notre coeur, résolument pour Jésus. Ce pasteur
bienveillant nous avait alors remis, marquant notre engagement, un
dizainier de métal. Usé au fil des Ave murmurés durant des années, ce
dizainier préparait, à mon insu, la voie d’une consécration religieuse
vers laquelle le Seigneur, par sa Mère, m’appelait.

Monseigneur Madec, c’était un homme rempli de sagesse et de discernement
qui savait faire surgir d’une situation difficile, l’émanation de la paix,
parce qu’il était homme de paix.

Puissiez-vous être bien heureux dès maintenant, Monseigneur, et entrer,
comme fidèle serviteur dans la joie du Maitre.

Merci Monseigneur d’avoir été ce serviteur fidèle.

Une soeur reconnaissante


Soutien et fidélité

Je connais Mgr Madec depuis des dizaines d’années. Breton comme lui, j’ai eu à vivre des choses très difficiles. Il m’a toujours soutenu de toutes les façons possibles, y compris financièrement.

En début d’année, je lui ai dit que je comptais encore sur lui puisque je vais rentrer en Bretagne (j’habite Cannes). Il était LE menhir sur lequel je m’appuyais ici-bas. Il a rejoint mes nombreux amis… du Ciel ! “Joa d’an anon !”

Je prie pour lui et pour tous ceux à qui il va manquer, et je rends grâce pour celui que le Seigneur m’avait donné comme un père.

Merci de prier pour moi. Je serai dans l’assemblée samedi.


Un homme bon, un homme de Dieu, un vrai et fidèle serviteur de l’Eglise

J’ai senti l’appel au sacerdoce après la mort de mon épouse Danielle, j’avais 40 ans. Quand nos trois enfants ont été autonomes, Pierre Goursat le fondateur de la Communauté Emmanuel et les responsables m’ont dit de me tourner vers Mgr Madec et de lui parler de ce désir .

Je l’ai toujours senti accueillant, attentif et sage dans toutes ces années de discernement . Il m’a proposé deux stages en paroisse l’un à St Georges à Toulon avec le père Casseron, l’autre à Draguignan avec le père Eouzan .

J’ai été ordonné prêtre en mai 1995 à 52 ans à la paroisse de la Gabelle dont le curé était le père Vasseur.

Mgr Madec m’a nommé à Ste Maxime avec comme curé le père Clause dans la paroisse qu’il venait de confier à la Communauté. Joël et Gabrielle Simon en étaient à l’époque les responsables locaux.

En 2000 avec le discernement communautaire, Mgr Madec a accepté de m’envoyer en Chine à Taiyuan dans la province du Shanxi où j’ai été professeur de français pendant dix ans.

De tout ce que je vivais, j’informais Mgr Madec. Il était intéressé et il nous encourageait.

J’ai eu la joie de le revoir en 2011 dans la maison religieuse où il résidait dans le diocèse de Vannes.

Pour moi comme pour vous tous, j’en suis sûr, son départ nous rend triste pourtant il fortifie notre espérance et la joie est là aussi. Nous le savons dans la lumière du Père lui qui, sous sa “stature et apparence de granit”, laissait jaillir la bonté d’un coeur paternel.

Autour de Mgr Rey, avançons vers le Ciel en y entraînant ceux et celles qui nous entourent ! Soyons des saints !

Père Claude Proux


Un père plein d’affection, avec un discernement très fin

A quelques semaines de mon ordination, j’avais souhaité le rencontrer. Lors de la prise de rendez-vous au téléphone, il m’avait paru un peu distant et très occupé (ce qui est sans doute normal pour un évêque !).

Il m’avait répondu : « Je ne peux vous accorder que dix minutes ». J’avais bien sûr accepté le rendez-vous.

Au jour convenu, pour ne pas perdre de temps sur les précieuses « dix minutes », j’ai dit tout de suite à Mgr Madec toute ma joie de devenir diacre. Le rendez-vous de dix minutes a duré trois bons quarts d’heure de partage intime que je garde dans mon cœur. Un père disponible et écoutant.

Toujours apprenti diacre, lors d’un rassemblement à Cotignac, j’avais été frappé, après le repas où chacun prend le temps de la convivialité ou du repos, de voir mon évêque prier les heures en cheminant sur un sentier à l’écart de la foule. Le « Menhir » sur lequel on pouvait s’appuyer était bien enraciné dans le Christ !

Un jour où je lui faisais part de mon inquiétude devant des écarts que se permettaient certains membres du clergé, il avaient levé les bras au ciel en s’écriant : « Mais Alain je ne suis pas un général en chef ! »

Il y avait quelque chose du « lavement des pieds » dans son exclamation !

Alain, diacre


Nous le gardons dans la prière

Notre communauté sera représentée lors des obsèques de Monseigneur Joseph MADEC. Il est venu 14 fois présider les célébrations des professions religieuses, temporaires et perpétuelles.

C’est lui, aussi, qui a béni la pose de la 1ère pierre du “Sanctuaire Notre Dame de Clarté” à Salernes le 8 mai 1995, puis il a présidé l’inauguration le 14 décembre 1997.

Soeurs Dominicaines “Notre Dame de Clarté”


Fidèle à la parole du Christ, il a jeté ses filets parmi nous

Mgr Joseph Madec a quitté nos rivages terrestres pour l’autre rive… Ce breton attaché à sa terre natale, où il était retourné en l’an 2000 à la fin de sa mission épiscopale en terre provençale, nous a fait une touchante surprise en souhaitant être inhumé dans sa cathédrale de Toulon : c’est comme s’il revenait parmi nous, fidèle à ce mandat reçu du Christ, reçu de l’Église, nous dire l’importance de ces quelques dix-sept années qu’il vécut parmi nous.

Certes, une vie sacerdotale bien marquée par Rome et l’attachement au Magistère le prédisposait à ne pas vivre en étranger sur les bords de la Méditerranée ; c’est à saint Jean de Latran qu’il fut ordonné prêtre en 1947, il fut recteur de saint Louis des Français de 1980 à 1983. Ce qui surprend chez cet homme à l’abord plutôt réservé, presque timide, c’est la détermination avec laquelle, arrivant dans le diocèse, il jette ses filets, suivant à la lettre cet évangile qu’il a pris comme devise et que la Providence, toujours délicate à l’égard de ceux qui savent lire et comprendre, nous permet de méditer en ce cinquième dimanche ordinaire : In verbo tuo laxabo rete [[Sur ta parole, Seigneur, je jetterai les filets (Lc 5, 5)]]. Beaucoup de pêcheurs, dont il faut reconnaître avec honnêteté qu’ils avaient beaucoup travaillé de nuit sans rien prendre, lui disaient l’inutilité de recourir aux moyens traditionnels dont beaucoup dans l’Église de France avaient perdu l’usage. Rien n’y fit. Était-il inspiré, une voix rassurante l’avait-il conforté ? « Sois sans crainte, des hommes, tu en prendras… ».

Dans son filet, il trouve d’abord un séminaire ou, plus exactement, il le rouvre ; et nul n’ignore plus aujourd’hui en France, et au-delà, la pêche miraculeuse que produit depuis trente ans le séminaire de La Castille…

Dans son filet, il devait bien y avoir ces quelques cent cinquante-trois sortes de poissons que l’on trouve dans le lac de Génésareth (cf. Jn 21, 11) ! De toutes tailles, de toutes couleurs, j’oserai dire de « toute écaille » ! Parmi lesquels il convient bien de noter un banc particulièrement remarquable par sa couleur et sa prolifération : ni anchois, ni mulets, ni saint-pierres, mais des… « saint-martins » ! Dès avril 1984, l’affaire est dans le tuyau ! Tandis que les « côtiers » font la fine bouche sur les terres froides du nord, l’abbé Guérin, leur fondateur, arpente les garrigues et s’émerveille du Haut Var comme d’une nouvelle Terre promise ! Ce sera l’installation à Bargemon et Comps pour la fête du Rosaire 1984. 1985 : Don Marc débarque à l’aumônerie publique de Saint-Raphaël, ignorant encore tout de l’avenir brillant que lui réserve le diocèse, avant de s’envoler, lui aussi, vers un autre rivage. 1986, coup de tonnerre : suite à un souffle imprévisible de la Providence, c’est toute la commune de la ville de Saint-Raphaël que Mgr Madec confie à Don Jean-Marie et à une équipe sacerdotale musclée, dont les soutanes finiront par se fondre avec les rochers roses de l’Estérel. En 1988, don Gilles se voit confié Fayence, tandis que don Bruno le remplace sur les terres historiques du premier débarquement.

Pour chaque confirmation, avec une fidélité absolue, Mgr Madec exhorte les jeunes : passé l’exorde tant attendu : « C’est dans la joie… », il n’a pas vraiment l’enthousiasme qui déchaîne la jeunesse… Et cependant… Qui oserait dire aujourd’hui qu’il a été insensible à l’humble témoignage de ce pasteur ?

Sans concession aux modes du temps, sans retour nostalgique sur le passé : simplement vivre du présent de l’Évangile, jeter jour après jour le filet ; mais jamais sans avoir écouté la Parole. En 1987 s’ouvrent les festivités du Centenaire de l’église de la Victoire : Mgr Madec, toujours sous le signe du Rosaire, y procède à des ordinations sacerdotales pour la Communauté. Il y revient en 1990 pour consacrer le nouvel autel ; en 1997, ce sera au tour de celui de l’église d’Agay.

L’abbé Guérin avait accepté l’exil italien par fidélité à l’Église, sans savoir, ni lui ni les prêtres de la première génération s’ils reviendraient un jour en France : un « quitte ton pays », un « avance au large », en quelque sorte… C’est à l’évêque de Fréjus-Toulon, aussi effacé qu’efficace, on dira même têtu lorsque sa responsabilité d’évêque était engagée, que la Communauté Saint Martin doit d’être aujourd’hui reconnue dans le paysage ecclésial français.
Comme on l’en remerciait, il aurait dit sobrement : “Il fallait bien qu’il en ait un qui commence…” Toute la simplicité d’un vrai pasteur tient dans ce mot.

Merci Monseigneur, d’avoir été celui-là.

Don Emmanuel Lemière, vicaire à la basilique de Notre Dame de la Victoire à Saint-Raphaël


La messe est l’assemblée de tous

Un jour, à la messe dans l’église de la Nativité à La Garde, en
présence de Mgr Madec, nos enfants petits faisaient un peu de bruit et
nous sommes sortis.

A la fin de la messe, il nous a interpellés :

“Pourquoi privez-vous vos enfants de la messe?”

“Monseigneur, ils font du bruit”

“Et alors, je préfère le bruit des enfants, la messe c’est l’assemblée de
tous.”


Simplicité et sens du devoir

Jeune prêtre étudiant à Rome, de passage à Toulon fin décembre 1994, Mgr Madec me fait appeler pour me demander de me rendre à l’Evéché.

On me conduit jusqu’en sa chambre car il est malade. J’entre avec un peu de timidité ; le voici souriant mais complètement couché, les draps remontés jusqu’au cou.

Il me fait asseoir et m’annonce ma nomination (la première) pour la paroisse Saint-Pie X …

Simplicité et sens du devoir de Mgr Madec !

Simplicité de me recevoir ainsi malgré sa fatigue et sens du devoir puisque je devais ensuite partir 5 mois à Jérusalem.

Je rends grâce et m’écrie avec reconnaissance : Santo subito !

Père Patrice Guerre (ordonné en 1994 par Mgr Jospeh Madec en la Cathédrale de Toulon pour raison de pluie sur La Castille !)


Le Christ a vaincu le monde

Ayant été ordonné diacre par Monseigneur Madec, en juin 2000, j’ai toujours tenu à lui exprimer ma gratitude en lui envoyant une carte de voeux. Je l’ai fait cette année, comme d’habitude et ai reçu de lui une réponse très lucide et très encourageante.

Je ne peux bien sûr divulguer tout le contenu de sa carte – ce serait indiscret. Mais je peux livrer ces quelques mots, tracés de son écriture vigoureuse en même temps que “vieillie”: “le Christ a vaincu le monde”

Père Matthieu


Sa seule présence était signe de fiabilité

Ce que je retiens de Mgr Madec se résume en trois dates.

La première, c´était en juin 1985 lors de la cérémonie d´Admission au sacerdoce d´Emmanuel Duchet. Le P. François Bouttin, alors Supérieur du Séminaire, m´a présenté à lui. En prenant quelques instants la main du jeune de 21 ans que j´étais et des brèves paroles dont je garde dans le coeur exactement le contenu et sa voix, il authentifiait mon appel à tout donner pour Jésus. Il me faisait découvrir ce qu´est l´Eglise: pas une institution humaine mais une Mère qui te guide, qui t´accompagne durant toute ta vie.

La deuxième date est sept ans plus tard, le 28 juin 1992. Le même Supérieur me présentait à nouveau au même évêque qui me recevait en m´ordonnant prêtre. Entre temps, j’avais appris à connaître cet homme, cet évêque dont la seule présence était signe de fiabilité, de solidité du chemin sur lequel je m´engageais à vie. J´ai toujours eu beaucoup de mal avec le cléricalisme que j´ai tant côtoyé dans le Var. Mgr Madec m´a fait découvrir qu´il fallait passer au delà pour aller à l´essentiel. Ses paroles aux séminaristes et aux jeunes prêtres que nous étions, touchaient des valeurs fondamentales telles que la fidélité au Christ et la constance dans l´amour à l´Eglise quoiqu’il arrive d´heureux ou de pénible.

La troisième date, c´était en juillet 2011. J’étais de passage en France et avec deux amis prêtres, Bruno Bellec et Patrice Guerre, nous sommes allés le saluer dans sa maison de retraite bretonne. Evidemment il pleuvait. Diminué physiquement à 88 ans, il restait d´une étonnante fraîcheur spirituelle dans ses paroles. Il nous parla avec une foi jeune chevillée au coeur qui me fit beaucoup de bien. J´imaginais bien que c´était la dernière fois que je le voyais ici-bas. Il nous bénit avant de partir.

Depuis ma chère Patagonie, je pleure comme un môme son départ. Et pourtant, dans bien des choses que je pense, que je dis, que je fais, il y a du Joseph Madec. C’est simple, c’est droit, c’est fidèle à mon Seigneur.

Frédéric Forel, prêtre. 09/02/2013


Au Père Joseph Madec, « Notre évêque »

En étroite communion d’Esprit et de cœur, Monseigneur Joseph Madec, sur le conseil de Mgr Gilles Barthes, son prédécesseur au diocèse de Fréjus-Toulon, est venu nous visiter dès 1983, quelques semaines après son arrivée dans le diocèse. Il l’a fait sur le conseil de Monseigneur Léon-Arthur Elchinger, qui fut «l’Evêque protecteur» de Roc-Estello à ses débuts, et jusqu’à son départ vers le ciel en 1998.
Evêque du Var 1983 à 2000, Monseigneur Madec fut – et il le demeure maintenant autrement, mais aussi sûrement – un père et un ami de Roc-Estello. Dès la première rencontre il sut se mettre à l’écoute de ce courant de nouvelle Evangélisation qu’a initié ici, en terre de Provence, au pied de la Sainte-Baume, notre fondatrice Geneviève Péan, selon une pédagogie qualifiée de « géniale » par Mgr Elchinger.
Dans la «mémoire du cœur, cœur de toute vraie mémoire», Mgr Madec nous est présent avec tant de force qu’il sera impossible d’évoquer en quelques lignes les nombreuses visites qu’il nous fit et l’accompagnement, plus encore que le soutien, qu’il nous a prodigué, comme un père pour ses enfants.

Evoquons seulement quelques temps forts, car sinon un numéro spécial d’Antennes serait nécessaire.

Breton bretonnant, il était né en 1923 à Ploërmel, au cœur du Morbihan. Ordonné prêtre à Saint-Jean de Latran en 1947, il avait su se « provençaliser » et avait tenu à fêter à la grotte de Lourdes de Roc-Estello, face à la chaîne de la Sainte-Baume, ses 60 ans de sacerdoce, alors que le père Jean-Marie en fêtait 40 et le père Pierre 20. C’était le 2 juillet 2007, et une vingtaine de prêtres étaient venus concélébrer devant la foule de nos amis. Il avait, à cette occasion, chanté la fidélité de Dieu dans toute consécration et redit son amour pour cette terre bénie.

En réalité, depuis le départ du père Pierre pour les pays de l’ancienne URSS, il ne passait pas un mois sans demander des nouvelles. Un jour, les activités de la maison ne permettant pas de descendre le voir à Toulon, il avait répondu : « vous ne pouvez pas descendre, alors puis-je venir vous rencontrer cet après-midi ? ». Il avait sauté dans sa voiture et était arrivé une heure plus tard, tant était grand son esprit apostolique et paternel : son cœur d’apôtre embrassait toute l’Eglise et il était littéralement fasciné par le renouveau de la foi dans ces régions naguère soumises au joug totalitaire.

Il nous confiait aussi ses projets, ses soucis, nous mettait en garde contre des dangers possibles et veillait à préserver la liberté d’esprit et la fidélité à l’Eglise de cette petite œuvre. Il aimait à converser avec Geneviève, comme si, en lui confiant ses soucis, cela lui permettait d’y voir plus clair. Parfois il suffisait de l’écouter en silence et il repartait, comme ressourcé, vers ses tracas toulonnais. Une lettre, un coup de téléphone, témoignaient d’une attention paternelle constante.

Après le départ de Geneviève, c’est lui qui donna une reconnaissance juridique à l’association qui, de fait, existait déjà depuis 20 ans, en l’accueillant comme « Association Privée de Fidèles », canoniquement érigée par lui.

Lorsqu’il prit sa retraite, et tant que les forces le lui permirent, il choisit de venir aux voyages-pèlerinages qu’organise Roc-Estello chaque année. C’est ainsi que nous avons cheminé ensemble dans les rues de Saint-Petersbourg et le Kremlin de Pskov, sur les routes de Turquie, faisant le tour des 7 églises de l’Apocalypse, résisté à la tempête dans le bateau qui nous conduisait à Patmos, ou encore traversé le désert, à la rencontre des chrétiens de Syrie, de Damas à Palmyre, ou flâné dans les souks d’Alep. Sans oublier un mémorable voyage en Géorgie et Arménie, il y a près de dix ans, couronné par une expédition sur le Kasbéghi, l’une des hautes montagnes du Caucase. Plein d’humour et d’entrain, il aimait converser avec les plus jeunes, rencontrer les hésitants, les fidèles d’autres religion. Dans une montée difficile de Turquie, encourageant le père Jean-Marie, il disait : « si, avec 20 ans de plus que vous, j’y arrive, vous pouvez grimper aussi ! Suivez votre évêque ! » Une autre fois, alors que le père Pierre l’encourageait de son mieux, dans la montée vers Mar Yakub, en Syrie, il répondit avec humour – et humeur : « Arrêtez de me dire que nous allons arriver, je le vois bien votre monastère, et je sais ce qu’il me reste à parcourir ! », d’autres fois il avait la sagesse de rester dans le car pour ne pas gêner les autres… mais c’était pour préparer son homélie du soir !

Abonné à la revue Antennes, il était toujours plein d’enthousiasme en commentant les articles… et réglait ponctuellement abonnement et cotisation à l’Association. A chaque Assemblée Générale, il envoyait son pouvoir, afin d’être représenté par l’un des pères.

Il n’avait jamais oublié qu’en 1983, l’une de ses premières visites avait été pour les marins de la base de Toulon et qu’il y avait été invité et accueilli par un petit matelot de l’époque… notre futur père Pierre, qui effectuait alors son service militaire ! Et son dernier message, presque illisible, était daté de Noël 2012… Il remerciait encore et assurait d’offrir ses souffrances pour la mission en Géorgie et pour celle de Roc-Estello. Quelle fidélité en amitié !

C’est lui aussi qui avait accueilli dans le diocèse de Toulon le père Jean-Marie et lui avait confié d’emblée la lourde charge des 5 paroisses du plateau de l’Issole, l’un des plus vastes secteurs du Var, puis, au bout de 9 ans, celles de Nans-les-pins et de Rougiers, le nommant doyen du secteur. Toujours disponible, il ne se contentait pas d’accueillir ses prêtres, il les aimait et les suivait avec une bouleversante attention…

Sa devise était un programme : « Sur ta Parole, je jetterai le filet » (Luc 5,5) est-ce un hasard, si cette lecture est justement celle du 5e dimanche du temps ordinaire, celle du soir de ses funérailles dans sa cathédrale ? Aujourd’hui, ce breton devenu provençal, cet apôtre au grand cœur, ce Père attentif continue à « jeter les filets » pour pêcher les âmes engluées dans les flots de ce monde et les tirer vers le haut, vers le ciel d’où il nous appelle…

« Sur ta Parole… », écoutée, méditée, obéie jusqu’au bout…

Pères Jean-Marie et Pierre


Evangélisation au sein de l’enseignement catholique

Suite aux dix années passées dans le diocèse de Fréjus-Toulon, dont
neuf années avec Mgr Joseph Madec, deux événements me reviennent en mémoire à son sujet.Le premier, à Lourdes, en 1986, j’accompagnais, comme jeune chef d’établissement, des jeunes du Cantal à l’occasion d’un rassemblement organisé par la Communauté de l’Emmanuel. Monseigneur MADEC y présida une eucharistie et son homélie fut pour moi un véritable appel à rejoindre son diocèse pour vivre une véritable évangélisation au sein de l’enseignement catholique. Dans un courrier, il prenait acte de ma demande et m’assurait de sa prière pour ce projet. Cinq ans plus tard, je me voyais confié par la tutelle diocésaine de l’enseignement catholique,
la direction de l’Institution Sainte Jeanne d’Arc à Brignoles.

L’autre événement concerne directement cet établissement scolaire
brignolais. En 1991, pour diverses raisons, l’organisme de gestion de cet établissement devait faire face, contre son gré, à une dépense
exceptionnelle importante que ni lui-même, ni l’UDOGEC ne pouvait honorer.

Monseigneur MADEC qui tenait beaucoup à l’institution Sainte Jeanne d’Arc en pleine croissance vendit un bien immobilier personnel pour honorer cette dépense et assumer sa responsabilité pastorale dans cette affaire.Cette décision courageuse (et confidentielle) fut une grande leçon qui me marqua tout au long de mes dix années de service au cœur du Var.

Monseigneur MADEC était un véritable pasteur et un grand serviteur des jeunes. Que le Seigneur en soit remercié !

Jean Biesbrouck


Merci

Enfant à l’Autel Joseph servait Son Seigneur et ses Frères.

Plus tard ses Frères devinrent ses enfants, toujours dans le Seigneur.

A l’Autel, les menait, nourrissait, éduquait.

Puis en fit d’autres comme Lui, toujours pour son Seigneur.

Offrant tout en l’Autel de sa vie, en l’Offrande de Jésus, son Seigneur, le Nôtre Lui qui nous sauve et l’univers entier.

En l’Eglise du Ciel se trouve désormais.

Merci à Marie de nous y conduire aussi.

RG


Nous avons vu un évêque catholique

Je garde de lui deux souvenirs, certes anecdotiques, mais qui révèlent bien qui il est : sa très courte visite au séminaire de Marseille en 1983, où il a exprimé, en filigrane (avec des mots choisis) sa “conception” de l’Eglise et son amour des vocations sacerdotales. Nous étions en pleine tourmente et nous avons vu un évêque catholique ! Pour certains comme moi, ce fut un encouragement et une aide pour rester droit et solide.

La deuxième anecdote, c’est il y a trois ans, lors des ordinations à La Castille : la standing ovation du clergé et des fidèles pour leur ancien pasteur, qu’il a reçu dans une grande humilité, mais qui disait combien son œuvre était celle de Dieu puisqu’elle avait porté du fruit. C’était aussi dire clairement que le courage, la foi et l’abandon à la divine providence sont les vraies clefs du succès. Ce qui m’a impressionné ce jour-là, c’est la ressemblance avec Jean Paul II : diminué, il continuait plus que jamais de porter du fruit. On était dans l’essentiel, puisque c’était l’imitation de l’offrande du Christ.

P. Charles HONORE


Il allait se passer de belles choses

Fin juin 1983, j’arrive à Ste Maxime où j’apprends par le Père Espitalier, curé de la paroisse, que Mgr Madec, nouvel évêque du Var, voulant faire la connaissance de ses ouailles de l’est, proposait aux paroissiens du Golfe de St Tropez de les recevoir à l’Ile St Honorât le jour de la fête de St Pierre et St Paul. Des bateaux avaient été réservés, partant des diverses stations du golfe. Quelle aubaine, il faisait beau. Je m’inscris et le jour dit, je pars avec le pique-nique et le maillot de bain dans le sac, pour une bonne journée de plein air.

Au débarcadère de l’ile, Mgr Madec accueillait chaleureusement tous les
“pèlerins”. Nous nous retrouvâmes ensuite dans la chapelle où je trouvai une petite place d’où je ne voyais rien de la cérémonie. Mais j’entendais, et voici ce que j’entendis au cours de l’homélie de notre évêque : “Je vais vous confier une intention de prière. Je désire rouvrir, à la rentrée, le séminaire qui est fermé depuis 15 ans. Alors il faut demander au Seigneur…” Ces paroles me touchèrent profondément au cœur et je fus immédiatement convaincue qu’il allait se passer de belles choses.

Plus tard, j’appris qu’une chaîne quotidienne de prière se mit en place, sur tout le Var, à l’instigation d’une petite communauté de sœurs.

A la rentrée suivante, il y avait 7 séminaristes ! Un an plus tard, ils
étaient 15, je crois.

Merci Seigneur !

Marise


Toujours très proche de nous

J’ai eu l’occasion de servir plusieurs fois la messe avec Mgr Madec pendant
mes trois années à Toulon. Il était toujours très proches de nous,
servants d’autel, et ça nous permettait d’apprendre encore plus facilement
notre rôle.

Discuter avec Mgr Madec était toujours un grand privilège et sa joie, sa
motivation, rayonnaient sur nous et sur les fidèles.

Il nous manquera beaucoup.

Qu’il repose en paix. Nous resterons dignes de ses enseignements.


Fidélité et fécondité

Lorsqu’on se souvient de la vie de Mgr Joseph Madec, ancien évêque de Fréjus et Toulon, qui vient d’entrer dans son éternité (le 5 février à l’âge de 89 ans), la parole de l’Évangile monte spontanément aux lèvres  : «  Viens, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton maître.  » Cependant le texte de Saint Matthieu précise que le serviteur en cause avait été «  fidèle en peu de choses  ». Le grand évêque que fut Joseph Madec a derrière lui une vie pleine de fidélité, riche en toute sorte de services et d’initiatives pour l’Église et le peuple de Dieu. Mgr Dominique Rey, qui a présidé samedi les obsèques de son prédécesseur dans la cathédrale de Toulon, sait tout ce qu’il a reçu de lui, son propre dynamisme apostolique s’étant déployé dans la suite d’un épiscopat profondément missionnaire.

Je garde au fond du cœur un long entretien que j’avais eu avec Mgr Madec, dans le train qui nous amenait de Lourdes à Toulouse, à la suite d’une session de l’épiscopat français. L’évêque de Toulon d’alors était lui-même très reconnaissant à l’égard de Mgr Barthes, à qui il avait succédé, de l’héritage qu’il lui avait confié. L’essor spirituel du Var tenait pour une large part au renouveau monastique qui s’était produit en vertu de causes improbables. Il bénissait cette couronne de maisons religieuses qui s’était déployée, notamment sur des sites prestigieux mais qui avait été relevés de diverses façons. Son récit était captivant. Mais je savais qu’il avait pris lui-même une initiative de premier ordre, en rouvrant un séminaire diocésain d’un nouveau type. Avant même que le mot n’entre dans les esprits, il avait amorcé la nouvelle évangélisation qui se poursuit aujourd’hui avec la richesse d’inspiration que l’on sait.

Celui qui était devenu évêque émérite n’avait en rien abandonné sa mission. On le voyait prendre la tête d’une caravane en route pour Lourdes ou pour Rome, qui rassemblait les pauvres et les blessés de la vie. C’était la suite d’une initiative qui avait intégré le service permanent de la charité dans la sollicitude pastorale. Le Saint-Siège avait confié à Mgr Madec la mission d’assistant religieux auprès de la communauté Saint-Jean à un moment délicat de sa jeune existence. À Rome, on savait pouvoir compter sur cet homme d’expérience, de sagesse, l’homme spirituel selon l’apôtre, celui qui n’a de cesse de professer «  la vérité dans la charité  ».

Gérard Leclerc, France catholique


Un homme d’Eglise déterminé et solide

Monseigneur Madec était surnommé le menhir ! Son premier abord donnait à ceux qui l’approchaient l’impression d’un homme difficile à émouvoir. J’ai été frappé par le discours de son ordination épiscopale : « Lorsque j’ai appris que j’étais choisi par notre pape pour l’épiscopat, cela ne m’a fait ni chaud ni froid ». Cette expression m’avait choqué. Je pensais : « Ca ne va pas être marrant, pour nous les Provençaux ! Il ne saura pas exprimer ses sentiments et nous aurons du mal à réagir comme nous sommes… Il faudra composer avec ce bloc de marbre ! »

Les années de collaboration avec notre évêque furent très amicales, bien que sans trop d’éclats de rire !



J’ai découvert en lui un homme d’Eglise déterminé et solide. A La Seyne, nous avions expérimenté une célébration d’accueil à l’église sans le sacrement, pour les jeunes couples non croyants qui nous demandaient une cérémonie religieuse « pour la famille ». Lorsque j’en ai fait l’exposé aux confrères en session à La Castille, tous ont applaudi vivement. Quelques heures après, Monseigneur Madec m’a exprimé son refus de poursuivre cette expérience. J’en ai ressenti comme un désaveu de notre équipe missionnaire en milieu déchristianisé. En colère, je lui en ai fait le vif reproche et lui ai dit : « Vous m’avez fait du mal ». Tranquillement, il me répondit : « Je vous ai fait mal, mais je ne vous ai pas fait du mal ». Il s’agissait bien d’un rappel de l’unité d’action dans la vie apostolique dont il avait la charge. L’amitié n’arrêtait pas ses engagements d’évêque.

A La Seyne, les chantiers navals étaient menacés de fermeture. Le personnel, cadres et ouvriers, déclenchèrent des actions pour freiner cette éventualité catastrophique pour les milliers de familles en danger de chômage. J’ai invité Mgr Madec à venir avec nous pour une marche de protestation : «Je viendrai volontiers, mais je ne sais pas comment il faut participer à cette action de masse !» Nous avons marché ensemble de La Seyne à Toulon, au milieu de la foule des ouvriers qui clamaient leur volonté de ne pas perdre leur travail. Il m’a exprimé sa satisfaction d’avoir accompli ce témoignage de solidarité, à la suite de Mgr Barthe qui avait fait la même démarche quelques années auparavant.

Mgr Madec a été invité à bénir le dernier navire construit aux Chantiers de La Seyne. Nous avons écouté, avec émotion, le discours du directeur de l’établissement, très éprouvé par le mal qui devait l’emporter quelques semaines après. Notre Evêque m’a dit combien il avait ressenti le sentiment de souffrance de toute une population menacée du chômage.

Pendant mes années de Vicaire Episcopal, j’ai mesuré combien Mgr Madec avait le souci des personnes. Bien souvent il temporisait avant de prendre des décisions qui pourraient blesser quelqu’un. Il savait apaiser nos impatiences. J’ai plusieurs fois entendu de sa bouche : « Je ne voudrais pas contrister l’Esprit Saint en m’opposant à ses interventions, même si elles m’étonnent ou m’indisposent parfois. »

Merci, cher Père Madec, pour votre action et votre vie exemplaire parmi nous !

Père Antoine Carli


Profonde reconnaissance

Il était le véritable parrain de notre Association de Soutien à la
Tradition des Saints de Provence. Il en était le membre fidèle ayant tenu
à renouveler son adhésion sur la première quinzaine de Janvier 2013,
fidèle jusqu’au bout. Il nous a toujours encouragé dans notre action et
notamment, quand il était en charge du diocèse de Fréjus-Toulon, dans
l’organisation annuelle du “Pèlerinage de Provence pour Pentecôte à la
Sainte Baume” que nous organisions en liaison avec les Dominicains et les
soeurs Bénédictines de Montmartre. Nous continuons à l’organiser avec
les Frères Dominicains de la Sainte Baume. Nul doute qu’il nous aidera
maintenant d’une autre façon.

Nous vous adressons à cette occasion, notre profonde reconnaissance à Mgr
Joseph MADEC, notre profonde émotion et notre union de prière avec tout
votre diocèse dont nous faisons partie.

Pour l’ensemble de notre Bureau A.S.T.S.P., Bernard PEY, Président


Message de l’archêveque de Monaco

à Mgr Rey,

“J’ai appris avec peine le décès de Mgr Joseph Madec, évêque émérite de Fréjus-Toulon. Je garde de lui le souvenir d’un pasteur attentif à son troupeau. Pour un breton, il avait su s’adapter à la mentalité provençale. Dans nos réunions alors de région où j’étais moi-même vicaire général, j’admirais ses interventions, sobres mais justes. Je le revoyais avec plaisir aux assemblées de Lourdes.

Je ne pourrai hélas participer à ses funérailles à Toulon, mais je t’assure de ma prière pour ton prédécesseur et pour le diocèse de Fréjus-Toulon.
Bien fraternellement.

† Bernard BARSI

Archevêque de Monaco


Les mots ne sont pas assez forts…

… pour exprimer tout ce que notre cher Père Jospeh Madec, Evêque de notre Diocèse nous a apporté pour faire grandir notre foi dans notre vie de tous les jours.

Etre les “JPV” de notre diocèse , les Jeunes pour le Var et s’engager à
travers le scoutisme, la chorale paroissiale, l’encadrement de l’aumônerie
et l’hospitalité Diocésaine de Lourdes, en passant par les préparations
des Journées Mondiales des Jeunesses 2000 ou il nous a accompagné dans le
bus des “jeunes Pro ou les jeunes Vieux”. Etions nous un peu la fierté de
notre Evêque avec qui nous avions gardé un contact par courrier… surement car un jour , il nous répondait à une carte envoyée de Lourdes où nous étions en pélerinage Diocésain je cite :

” Chers Amis,

Je vous remercie de notre courrier et des 2 photographies du pèlerinage Diocésain à Lourdes. Vous êtes très fidèles à ce pèlerinage et je vous en félicite. En Bretagne il fait beau mais pas très chaud, et il n’y a pas de risque d’incendies… (écrivait-il de cette fine écriture,et avec sa note d’humour!)

Que Dieu vous Bénisse

J. MADEC ”

Quand on pense à lui, on pense à tous ces bons moments de rassemblements dans les différents lieux de pèlerinage de notre Diocèse, aux nombreuses rencontres surtout le RDV de juin dans notre cathédrale de verdure pour les Ordinations, à tous ces jeunes qui ont été Séminaristes, diacres, prêtres et qui vont de par le monde annoncer la Bonne Nouvelle, et ce qui nous tient à coeur, le Pélerinage Diocésain à Lourdes autour de nos malades…

Merci très cher Père Joseph MADEC d’avoir été notre Berger pendant
toutes nos années de Jeunes.

Sylvie & Jean-Marc KERVERN


Celui qui est bon !

“La charité a plus d’un tour dans son sac!” me disait il en souriant quand je venais lui raconter les péripéties associatives de la diaconie ou les tensions que provoquaient dans la société civile et même dans l’Eglise l’engagement auprès des plus pauvres ; j’ai vite reconnu en lui un homme de foi, pragmatique, humble, bon et patient, un tantinet obstiné mais toujours miséricordieux ! c’est auprès de lui que j’ai appris mon ministère de diacre, et je rends grâce au Seigneur de me l’avoir donné comme évêque alors que je n’étais ordonné que depuis 6 mois ! Sa confiance m’a donné des ailes pour le service de l’évangile !

Sans lui, la diaconie du Var n’aurait pas pu se construire, rayonner et porter du fruit. Quand nous avions réussi à relever un défi important (et Dieu sait qu’ils n’ont pas manqué), nous avions une forme de complicité ecclésiale qui se résumait en quelques mots ! Je lui disais “Merci, Monseigneur, on y est arrivé… mais que pourrait faire un diacre sans son évêque ?” et il me répondait affectueusement “Je sais bien… mais que pourrait faire un évêque sans son diacre ?”

Quelques jours avant son départ en septembre 2000, nous rentrions ensemble de Lérins. Je conduisais sa voiture et avant le péage de Cuers, dans la descente, j’ai roulé trop vite et j’ai été verbalisé par la police qui n’était pas loin ! J’ai donc eu un PV mérité ! Il me regardait en clignant des yeux mais ne disait rien ! Quelques semaines plus tard, alors qu’il n’était plus mon évêque et qu’il était retourné en Bretagne, je reçois un chèque de sa part du montant de l’amende, avec un mot plein d’humour écrit en pattes de mouche : “Laisse moi le plaisir de te rembourser un excès de vitesse ; je n’ai jamais essayé de te ralentir dans ton ministère !” Il parait que Madec veut dire en breton “Celui qui est bon”! Il portait bien son nom!”

Son diacre Gilles Rebèche


Il savait faire simplement confiance

« Le bruit ne fait pas de bien, le bien ne fait pas de bruit » ; ce sont ces paroles qui me sont venues en repensant à tout ce que monseigneur Madec a été pour notre diocèse.

Il était breton et diocésain ; le breton parlait par les actes moins par les paroles ; diocésain, il l’était culturellement et cela profondément, je veux dire par là qu’il en avait la spiritualité par une sorte de con-naturalité qui était, en lui, devenue comme « native » ; cette spiritualité imprégnait par l’intérieur une manière d’être à son diocèse, aux prêtres, aux diocésains et à toutes les réalités de la vie diocésaine : un service de la communion en laquelle il croyait comme étant la condition de la présence opérante de l’Esprit ; un service qu’il vivait humblement avec une cordialité bienveillante. Il savait faire simplement confiance.

On l’appelait le « menhir » : sa foi indéfectible, joyeuse et enfantine au sens évangélique du terme, tout en étant pudique, était communicative.

Le diocèse lui doit beaucoup.

P. Philippe Le Pivain


Plus jeune que le Pape

En arrivant comme permanent à l’évêché de Fréjus-Toulon en 1998, je connaissais monseigneur Joseph Madec à travers les rendez-vous diocésains.

J’ai donc appris à le connaître davantage en le rencontrant dans le cadre de l’évêché. Bien que dans l’attente de la nomination d’un successeur (il avait dépassé les 75 ans), il conservait intacte sa volonté de servir le diocèse jusqu’au bout : “Après tout je suis tout de même plus jeune que le Pape !” m’avait-il confié… Patiemment, il a attendu un message du Nonce… Mais c’est suite à une fuite médiatique qu’il a appris que son successeur allait être nommé. Après que le journal Var Matin m’ait contacté pour me livrer l’information, je suis allé le voir avec le père Moncault. Surpris, il a appelé le Nonce puis a confirmé.

La dernière fois que nous nous sommes rencontrés c’était à Lourdes lorsque je faisais partie de la délégation du diocèse pour l’anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II. Fatigué, il ne pouvait rester debout mais jugeait important d’être présent pour ce rendez-vous de l’Eglise à Lourdes. Ravi de nous revoir, il prit le temps de parler avec chacun et de me demander “Comment ça va la com, et la radio ?”

Yann de Rauglaudre


Comment l’oublier la messe d’intronisation de Mgr Madec ?

Cathédrale archicomble. Notre nouvel évêque parle. Simplicité, bonté,
fermeté, fidélité au Pape, fidélité au Concile, audace, confiance.
C’est clair, c’est net.

Tonnerre d’applaudissements. Tout le monde le sent : un vent nouveau
souffle sur le diocèse !

1984, défense de la liberté de l’école. Les laïcs agissent. Hélas,
on n’entend guère nos évêques. Avant la grande manifestation parisienne, celle de Toulon. Qui descend avec nous le Cours Lafayette ? Mitre en tête, Mgr Madec !


« Mgr Madec est un homme de paix »,

C’est ce que disait de lui son voisin à Rome, le Père Freschard.

Tout le monde a été frappé par sa bonté. C’était un père. «Il m’a regardé comme j’étais», disait un confrère un peu original et pas facile à supporter. «Prenez-moi comme je suis, je vous prendrai comme vous êtes», avait-il dit aux prêtres le jour de son ordination.

Il avait une très grande humilité, alliée à un sens de la foi en Dieu et en son Eglise. Son séjour à Rome, à Saint Louis des Français l’avait fait sortir du microcosme français et lui avait montré la vitalité de l’Eglise en dehors de l’Europe occidentale : vocations qui augmentent, communautés nouvelles qui se fondent, etc. “Le Seigneur parle par tout cela. Il faut y aller. C’est une question de volonté”. Il faut lire l’annonce de l’ouverture de la Propédeutique de La Castille.

C’était un pari osé. Il l’a fait. Il a tenu bon malgré les critiques, aidé par son sensus fidei qui ne venait pas seulement de son origine bretonne et sa foi très surnaturelle : “le Saint Père a fait ainsi, nous devons faire de même”, disait-il sans état d’âme.

Et ce n’était pas seulement les vocations qui intéressait. Il cherchait à encourager tout ce qui touchait à la vitalité de l’Eglise, et dans tous les domaines. La Diaconie s’est beaucoup développée avec lui. « J’ai besoin d’apôtres, d’apôtres prêtres, d’apôtres religieux, d’apôtre laïcs … » a-t-il dit à son ordination et, de fait, nous les avons vu arriver.

Il avait une très grande humilité, il n’hésitait pas à reconnaitre ses torts quand c’était le cas.

Un autre exemple : en août 83 Jean-Paul II est venu à Lourdes et a rencontré le clergé et les religieux qui étaient dans la nef de la Basilique du Rosaire, les évêques étant dans le chœur. Un vieux prêtre arrive dans le chœur où il n’y avait plus de place du tout. Mgr Madec s’est levé, lui a laissé sa chaise et s’est assis par-terre tout simplement.

Un des plus beaux moments : quand il a consacré le Séminaire à la Sainte Vierge le 8 décembre 1983 il s’est mis à genoux très simplement devant l’autel et a prononcé la Consécration.

Père François Bouttin


Publié le 08.02.2013.

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