Départ des Petites Sœurs des Pauvres – Leur mission auprès des personnes en fin de vie
Après 154 ans au service des personnes âgées du diocèse, la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres nous quitte ce mois-ci, par manque de vocations. À l’occasion de ce départ, Mgr Dominique Rey a présidé une messe d’action de grâce pour ces religieuses qui accompagnent, avec douceur et humilité, la fin de vie des personnes les plus démunies.
Accueillir chacun comme dans une grande famille
« Pour faire une bonne Petite Sœur, il faut beaucoup aimer le Bon Dieu, les pauvres, et s’oublier soi-même », disait sainte Jeanne Jugan qui a fondé cette famille en 1839 en Bretagne. Ayant pour mission de rendre heureuses les personnes âgées, les Petites Sœurs des Pauvres les accueillent, comme dans une grande famille, au sein de leurs différentes maisons réparties sur les 5 continents. Depuis son ouverture, « Ma Maison de Toulon » a entouré environ 7500 résidents dans leur fin de vie. À l’origine, certains résidents partageaient les tâches avec les petites sœurs, en les aidant dans les dortoirs, à la lingerie, à la cuisine, au jardin ou à la basse-cour. À partir des années 1970, les premières employées sont embauchées. Puis, dans les années 2000, des conventions tripartites sont signées avec la DASS (ARS) et le département, classant la maison en EHPAD.
Accompagner les fins de vie dans la paix
Entrée dans la communauté en 1956 et arrivée à Toulon il y a 25 ans, sœur Marie-Bernadette témoigne : « Pendant une quarantaine d’années, je me suis occupée de la cuisine. Lorsque les résidents arrivaient en fin de vie, j’allais les visiter dans leur dortoir ou leur chambre, prier avec eux et leur demander ce qui leur ferait plaisir à manger. Un jour, alors que j’étais encore jeune religieuse, j’ai confectionné des crêpes pour une personne mourante. Quelques heures plus tard, elle est décédée tranquillement, calmement et heureuse. J’ai pu le voir sur son visage.
Quand les personnes sont en fin de vie, nous ne les laissons jamais seules. Nous les entourons jusqu’au terme de leur voyage terrestre. Souvent une paix se lit sur leur visage. Malgré la peine que je ressens, c’est aussi une joie pour moi de les voir partir en paix. J’ai été touchée par une personne âgée en fin de vie, qui ne voulait pas dormir. Tandis que je m’en étonnais, elle me répondit : « Je veux voir, de mes propres yeux, Jésus venir me chercher. » Sœur Olinda conclut : « Souvent nous pensons apporter notre aide aux personnes âgées, mais ce sont finalement elles qui nous donnent au centuple par leur expérience de vie, leur vécu, leur sagesse, mais aussi leur souffrance. »
À partir du 15 juillet, l’ADEF résidence reprendra le flambeau de l’EHPAD, rebaptisé « Les oliviers de Jeanne ». Un nom symbolique choisi par les résidents et leur famille, en référence à Jeanne Jugan dont la statue restera à sa place initiale.
écrit par Lætitia d’Hérouville
Publié le 06.07.2021.
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