De Toulon à La Seyne, ils sont des centaines… L’hôtel, un toit provisoire pour aider les sans-logis en période de confinement

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Durant ce confinement, 280 personnes sont hébergées dans quatre hôtels sous convention, à Toulon, Solliès-Pont, La Valette-du-Var, Ollioules et La Seyne-sur-Mer. Une pause avant le jour d’après.

Ils n’ont jamais baissé la garde et sont toujours là aux côtés des sans-abris. Mobilisés depuis le premier jour du confinement en mars dernier. Les bénévoles du réseau de l’Union Diaconale du Var (UDV), du tissu associatif, en lien avec le 115, les services de l’État, de la Métropole, du Département et de la Région n’ont jamais brisé la chaîne humaine et solidaire.

“Chaque jour nous essayons de faire un pas, encore un pas, toujours un pas”, confie Gilles Rebêche, le diacre diocésain en charge de la solidarité. Trouver un toit, et acheminer l’aide alimentaire sont le cœur de cible de la cellule de crise réunie sept jours sur sept. Sans oublier l’accompagnement social pour préparer l’après confinement.

Les établissements hôteliers volontaires pour s’engager dans l’action sociale ont déjà ouvert leurs portes : Alba Flora à Solliès-Pont, Triotel à La Valette-du-Var, Park Azur à Ollioules, Première Classe et Campanile à La Seyne-sur-Mer.

L’aide alimentaire avec la Marine

L’hôtel Jean-Jaurès du centre-ville de Toulon est un nouveau maillon de la chaîne solidaire. D’autres devraient suivre comme l’hôtel Campanile à Six-Fours-les-Plages.

Les bénévoles se sont mis en ordre de marche pour assurer une mission qu’ils remplissent toute l’année mais qui revêt d’autant plus son importance en plein confinement : “Acheminer l’aide alimentaire via les Cuisines de Jéricho en partenariat avec Archaos et la Marine Nationale (Lire par ailleurs) ; mobiliser les travailleurs sociaux intervenant dans les hôtels, soutenir les personnes relogées avec l’appui des équipes de Promo-Soins dont l’espace Mirabeau à Toulon est ouvert sur rendez-vous ; assurer une coordination médicale (infirmière et médecins bénévoles) pour intervenir dans les hôtels…”

Ici, les seules intentions ne suffisent pas. “En situation de crise, affirmait Geneviève de Gaulle-Anthonioz, il ne faut pas trop se poser de questions…mais plutôt apporter des réponses aux questions qui se posent!”, cite Gilles Rebêche. Il suffit de franchir l’une des portes hôtelières pour comprendre combien elles sont importantes pour apaiser les maux d’un public non épargné par la vie.

1. L’Étoile d’un Soir et le Secours populaire à Alba Flora à Solliès-Pont ; Les Restos du Cœur et la Paroisse de La Valette au Triotel de La Valette-du-Var ; Archaos et Le Lien 83 au Parc Azur d’Ollioules ; l’AVAF (Association Varoise d’Accueil Familial), le Secours Catholique et l’Ordre de Malte sur le secteur seynois. Toulon Solidarité 83 et Pas sans Toit aident aussi comme les Amis de Jéricho.


Le chiffre

280. C’est le nombre de repas quotidiens (midi et soir) servis dans les hôtels, dans le cadre de la convention passée lors du premier confinement avec la Marine nationale. Sans compter la centaine de repas servis à Jéricho tous les midis.


“L’accueil est chaleureux et bienveillant”

Ce vendredi soir, à l’hôtel Alba Flora à Solliès-Pont, ils vont dormir au chaud, et non plus dans la rue ou dans un fourgon comme Samir, depuis février. “C’est la galère. C’est très difficile la rue”, dit-il, confronté pour la première fois à cette situation.

Ils vont prendre un repas et se poseront, loin des regards indifférents. Mehdi, demandeur d’emploi, dehors depuis avril, se projette sur son futur emploi. Stéphane, travailleur saisonnier l’hiver à Val d’Isère “espère pouvoir retravailler à la mi-décembre dans l’hôtellerie”.

A l’hôtel, ils ne vont pas craindre d’être victimes de vols. “Je vais retrouver mes chaussures au réveil”, sourit “Neige”, 73 ans qui, depuis deux semaines, a mis sa vie nocturne sur le port de Toulon entre parenthèses. Comme lui, 53 personnes confinées apprécient la main tendue des bénévoles et de David Pinal, directeur de l’hôtel.

Écoute, lien social et règles de vie

Sans rien demander en retour. Juste “de la bienveillance et de la chaleur humaine qu’ils ont trouvées ici” tiennent-ils à répéter. “Les personnes qui nous accueillent sont gentilles. On ressent le respect. J’ai été bénévole alors je sais ce que c’est”, confie Catherine, une mère de famille, sans abri depuis cette année.

Tous les regards, à tour de rôle, se portent sur Sandrine Brillant, présidente de l’association L’étoile d’un soir, sur le pont tous les soirs sauf le jeudi, jour de maraude en centre-ville toulonnais, et les bénévoles du Secours populaire. René Grisolle, le référent bénévole de l’UDV du logement temporaire à Solliès-Pont (un nommé dans chaque établissement, Ndlr) à l’œuvre quotidiennement est très attentif à la situation de chacun.

“Nous faisons attention aux jeunes”

En lien avec les assistantes sociales du réseau, il veille à ce que tout se passe bien dans la prise en charge. Cette main tendue est précieuse. Catherine, mère de famille de trois enfants et bientôt grand-mère d’un neuvième petit-enfant, hébergée avec un ami depuis trois semaines, le sait trop bien. Contrainte de quitter le logement trop petit de sa fille, maman et gravement malade, elle s’est retrouvée sans logement. Sa grande famille et celle de bénévoles “l’aident à tenir”.

“Les enfants d’abord. C’est la continuité, le bonheur. Il faut penser à eux avant de penser à nous. Nous, on a fait ce qu’il fallait. À eux de prendre les choses en main. Ce n’est pas facile pour eux dans l’instant qu’on vit. Ce confinement, c’est pénible à vivre. Nous, les sans-abri, ne portons pas les masques parce qu’on est tous pareils. On vit les mêmes galères, les mêmes émotions, la déprime, le manque de sommeil… Après on est solidaire. Nous faisons surtout attention aux jeunes qui sont là”, témoigne Catherine.


La main tendue
L’aide alimentaire

Trois fois par semaine, l’équipe de l’accueil de jour Les Amis de Jéricho, membre associatif de l’Union diaconale du Var (UDV), se rend à l’arsenal pour la confection des repas. Elle complète les menus avant qu’ils ne soient livrés dans les hôtels, en partenariat avec l’association Archaos.

Collecte alimentaire dans les paroisses

Le service diocésain, en concertation avec la Banque alimentaire, a lancé une collecte dans toutes les paroisses de la métropole pour approvisionner les stocks de nourriture. Une initiative menée dans le cadre du programme Tabgha (Table associative pour une bonne gestion de. l’alimentation).

Les donneurs peuvent s’adresser à leur paroisse de proximité ou se tourner vers le diocèse Fréjus-Toulon.

Suivi social et de santé

“La coordination des travailleurs sociaux permet que ce temps de confinement soit une chance pour le suivi social”, insiste Gilles Rebêche. Des assistantes sociales des Amis de Jéricho-UDV, de l’Avaf et d’Archaos interviennent dans les hôtels pour “aider ces accueillis à préparer leur sortie, leur relogement après l’hôtel, en lien avec Logivar-UDV”, précise l’Union diaconale du Var.

Les équipes de Promo soins-UDV interviennent sur les questions de santé de ces personnes.

Publié le 20.11.2020.

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