Comprendre le Carême

Comprendre le Carême

Les catholiques entrent en Carême le mercredi des Cendres, soit 40 jours avant la fête de Pâques.

40 jours de Carême

Le Carême [[Le Carême est le temps de préparation à la célébration annuelle du mystère pascal : il est marqué par la pénitence et par l’appel à la conversion. Il dure quarante jours : Moïse et Elie s’étaient préparés quarante jours à rencontrer Yahvé (Ex 24, 18 ; 1 R, 19, 8) ; Jésus lui-même a lutté quarante jours avec Satan (Mt 4, 2). On ne fait pas pénitence le dimanche, célébration hebdomadaire de la Résurrection, même en Carême ; c’est pourquoi, pour combler le déficit de ces dimanches, on a anticipé le début du jeûne quadragésimal au mercredi des Cendres, mercredi qui précède le premier dimanche de Carême.

Le mercredi des Cendres et le Vendredi saint sont jours de jeûne ecclésiastique : les fidèles adultes et valides y sont tenus. Le reste du temps, chacun offre à Dieu, avec l’inspiration de l’Esprit Saint, les privations qu’il s’impose.

Les ornements du Carême sont violets, sauf au dimanche Laetare (4e) où ils peuvent être rosés. On renonce à la décoration florale de l’autel et de l’église ; on se prive aussi d’accompagnement instrumental pour les chants. Outre ces pratiques traditionnelles de pénitence liturgique, ou en leur place, d’autres signes peuvent être proposés pour l’appel à la conversion.

Source : Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie – Portail de la liturgie catholique ]], qui s’ouvre avec le Mercredi des Cendres [[Dans la tradition biblique, comme dans la plupart des religions antiques, la cendre est le symbole de l’insignifiance humaine. L’existence de l’homme est précaire : quelle que soit sa grandeur éphémère — réelle ou apparente —, il est vite réduit à l’exiguïté de la cendre ou de la poussière. Dans son marchandage avec Yahvé, au sujet de la destruction de Sodome et Gomorrhe, Abraham prend la précaution de reconnaître son inanité devant Dieu : “Je suis bien hardi de parler à mon Seigneur, moi qui suis poussière et cendre” (Gn 18, 27).

Face à Dieu, l’homme n’est pas seulement fragile et inconsistant : il est encore et surtout pécheur, c’est-à-dire rebelle à la volonté aimante de son Créateur. Le feu dévorant de la colère divine réduit en cendres l’orgueil humain (Ez 28, 18). La liturgie du mercredi des Cendres rappelle concrètement aux fidèles leur condition de créatures pécheresses : “Souviens-toi, leur dit-on en leur imposant les cendres, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière”.

On ne leur demande pas de se rouler dans la cendre (Jr 6, 26) ou de s’asseoir sur la cendre (Jb 42, 6 ; Jon 3, 6 ; Mt 11, 21), mais d’accepter, en esprit de pénitence et en signe de conversion, d’avoir la tête symboliquement recouverte de cendre (Jdt 4, 11-15 ; 9, 1 ; Ez 27, 30). La coutume est d’imposer les cendres sur le front. Voir Jeûne. Les cendres sont traditionnellement obtenues par la combustion des rameaux bénits.

Source : Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie – Portail de la liturgie catholique->http://www.liturgiecatholique.fr] ]] est la période de 40 jours précédant la fête de Pâques.

Ce mot de “carême” vient de la contraction du terme latin quadragesima dies, le “quarantième jour”. De fait, ce chiffre de 40 est, dans la Bible, symbolique d’un temps de préparation et de rénovation spirituelle pour de nouveaux commencements : après avoir fui l’Égypte sous la conduite de Moïse, les Hébreux sont restés 40 ans dans le désert, avant d’entrer dans la Terre promise ; Dieu accorda 40 jours aux habitants de Ninive pour se convertir ; Le Christ passa 40 jours dans le désert avant d’entamer ses trois années de vie publique.

Sens du Carême

Pendant les 40 jours que dure le Carême (les dimanches ne sont pas comptés), il est proposé aux fidèles de se “convertir”, au sens littéral du terme, c’est-à-dire de “se tourner vers” Dieu et vers autrui. C’est pourquoi ce temps de préparation à la fête de Pâques se fait dans la prière, le jeûne [[Jeune : du latin jejunium : “privation volontaire de toute nourriture”. La pratique de l’abstention totale ou partielle de nourriture, pour des raisons religieuses ou autres, est universellement représentée dans l’histoire des hommes. En jeûnant, l’homme reconnaît sa dépendance vis-à-vis de Dieu, car sans la nourriture qu’il reçoit de lui, il expérimente la précarité de ses forces : le jeûne “humilie son âme” devant Dieu (cf. Ps 34, 13 ; 68, 11 ; Dt 8, 3). Jeûner, c’est montrer à Dieu que l’on n’est rien sans lui, au moment où l’on a une demande importante à lui faire (cf. Jg 20, 26 ; 2 S 12, 16.22 ; Esd 8, 21 ; Est 4, 16) ; c’est surtout se reconnaître pécheur et implorer, par la reconnaissance pratique de son néant, le pardon divin (1 R 21, 27 ; Dn 9, 3). Le jeûne corporel n’a de sens que s’il est accompagné d’un jeûne ou d’une abstention du péché (cf. Is 58, 1-12) ; autrement, il n’est que de pure ostentation (Mt 5, 16-18).

Dans l’Évangile, Jésus sait utiliser le jeûne en tant que préparation à la rencontre divine ou à toute grande œuvre faite avec Dieu : comme Moïse et Elie, il jeûne quarante jours et quarante nuits au désert (Mt 4, 1 ; cf. Ex 24, 18 ; 34, 28 ; 1 R 19, 8), avant de promulguer, dans le Sermon sur la montagne, la Loi nouvelle. Il montre cependant que le jeûne, en soi, n’a qu’une valeur relative et que, pour ses disciples, conviés au festin messianique, il exprime l’attente passionnée de l’Époux qu’il est (Mt 9, 14-15). Le jeûne ecclésiastique du mercredi des Cendres et du Vendredi saint exprime la volonté de réparer le péché et d’y renoncer ; il est aussi et surtout une préparation à la rencontre de Pâques.

Le jeûne eucharistique, limité à une heure avant la communion — un quart d’heure pour les malades —, est essentiellement une prépara­tion à recevoir le Christ lui-même, dans le sacrement qui actualise son chef-d’œuvre d’Amour ; c’est un acte de respect.

Source : Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie – Portail de la liturgie catholique ]] et le partage.

Le jeûne rappelle que l’homme ne se nourrit pas seulement de pain : la Parole de Dieu est nourriture pour l’homme. Jeûner, c’est se donner le temps et la disposition d’esprit nécessaire à la prière. Le Christ lui-même a invité ses disciples à jeûner sans ostentation : “Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites : ils prennent une mine défaite, pour que les hommes voient bien qu’ils jeûnent (…) Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret “. (Matthieu, VI, 16).

Dans cette optique de cheminement spirituel vers Pâques, l’Église propose également le sacrement de réconciliation : Les paroisses font un effort particulier, au cours du Carême, pour faciliter cette démarche qui peut être vécue individuellement ou au cours d’une célébration communautaire.

Le partage est une des dimensions essentielles du Carême. Dans son message à l’occasion du Carême 2003, Jean-Paul II rappelait que “la prière et le jeûne doivent être accompagnés par des œuvres de justice, la conversion doit se traduire en accueil et en solidarité”.

Le Carême est une période de préparation à Pâques, fête de la résurrection du Christ. A ce titre, le Carême est vécu sous le signe de l’espérance, c’est-à-dire de la confiance en Dieu et donc de la joie.

Dans son message de Carême 2004, Jean-Paul II rappelait que “durant le Carême, nous nous préparons à revivre le Mystère pascal qui projette une lumière d’espérance sur toute notre existence, même dans ses aspects les plus complexes et les plus douloureux.”

Le Mercredi des Cendres

Le Carême s’ouvre avec le Mercredi des Cendres: au cours d’une célébration eucharistique, le prêtre marque le front de chaque fidèle présent d’un peu de cendres, tout en prononçant l’une des deux phrases suivantes : “Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle” ou “Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière”.

Pour comprendre le sens de ce geste, il faut se rappeler le symbolisme attaché à la cendre dans l’Ancien Testament : la cendre représente à la fois le pécheur et la fragilité de l’homme. Se couvrir de cendres, c’est reconnaître sa faiblesse, manifester son regret du péché et signifier son espérance dans la miséricorde de Dieu.

Comme le rappelait Jean-Paul II lors de l’une de ses homélies de Mercredi des Cendres, “recevoir les cendres sur le front signifie donc se reconnaître comme créatures, faites de glaise et destinées à la glaise (cf Genèse, III, 19) ; cela signifie dans le même temps se proclamer pécheurs, ayant besoin du pardon de Dieu pour vivre selon l’Évangile (cf Marc, I, 15) ; cela signifie, enfin, raviver l’espérance de la rencontre définitive avec le Christ dans la gloire et dans la paix du Ciel. “

Les catéchumènes

Le terme de “catéchumène” [[Catéchumène : du grec katèkhoumenos : “personne auprès de laquelle on fait retentir une parole”, de katèkhein : ” faire retentir”. Le catéchumène est celui que l’on instruit de la foi chrétienne, en préparation de son baptême.- Source : dictionnaire de la Liturgie]], qui remonte aux origines du christianisme, désigne celles et ceux, adultes, qui se préparent aux sacrements du baptême, de la confirmation et de l’Eucharistie. Cette “initiation chrétienne” dure entre 2 et 3 ans.

Il y a aujourd’hui plus de 9000 catéchumènes en France, dont environ un quart seront baptisés dans la nuit de Pâques. A ces baptêmes d’adultes, s’ajoutent ceux d’enfants et de jeunes, aussi nombreux.

En attendant la veillée pascale, les dernières étapes du catéchuménat se déroulent pendant le Carême : la célébration de l’appel décisif a généralement lieu le premier dimanche. Après avoir appelé chacun des catéchumènes par son nom, l’évêque demande leur accord aux parrains et à l’assemblée. Après les lectures, les catéchumènes ayant réitéré leur demande de baptême, l’évêque les invite à inscrire leur nom sur le registre diocésain. C’est alors qu’il leur dit solennellement “vous êtes appelé”.

Le quatrième dimanche de Carême, les catéchumènes participent à une célébration au cours de laquelle ils se reconnaissent pécheurs et se disposent à recevoir le pardon de Dieu. Cette célébration est appelée “scrutin” parce que les catéchumènes scrutent leur cœur.

Ils peuvent aussi participer à une célébration d’illumination pendant laquelle ils reçoivent le texte du Notre Père et celui du Je crois en Dieu.

Publié le 17.12.2007.

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