Mgr Rey : “Noël, le choix de la petitesse”
« Père ce que tu as caché
aux sages et aux savants,
tu l’as révélé aux tout petits »
(Matthieu 11, 25-30)
Cette prière de Jésus éclaire particulièrement le message de Noël. Dieu se révèle à nous sous les traits d’un nourrisson. L’homme dont le cœur est souvent si dur, à l’instar de celui d’Hérode, ne peut pas ne pas se laisser attendrir par la présence d’un bébé, dont la fragilité désarme toute violence, dont la dépendance vainc la suffisance.
Cette épiphanie de Dieu petit enfant bouleverse les schémas qu’on projette sur lui : sur son pouvoir sa majesté, ses desseins infinis. La manifestation du Seigneur coïncide avec son effacement. Il faut se pencher sur un berceau pour Le découvrir. Sa voix est un babillement. Et Il suce goulument le sein de sa mère. Le Très-Haut est devenu le Très-Bas ! Il ne fait plus craindre, Il fait pleurer, et surtout pleurer de joie.
Noël, c’est la fête des petits, ceux qui le sont par la taille et ceux qui sont sur la paille ; ceux qui vivent à même le sol, et parfois même plus bas que terre.
La pauvreté est autre chose que la misère. Celle-ci avilit, et fait le lit de la haine. Elle est le fruit amer de l’injustice. La pauvreté ravit à la misère sa désespérance mortifère. Elle la guérit du cancer congénital qui la mine de l’intérieur : la capacité d’auto destruction.
« Bienheureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux », proclamera un jour Jésus dans son sermon sur la montagne. Cette béatitude se vérifie prophétiquement à Bethléem. A la crèche, la pauvreté constitue le terrain d’élection de Dieu. Le Verbe éternel l’épouse, l’embrasse, l’anoblit de son amour infini.
J’interrogeai un jour Mère Teresa sur l’amour de prédilection que le Seigneur avait vis-à-vis des plus démunis qu’elle côtoyait chaque jour. Elle me fit cette réponse surprenante : « Dieu aime les pauvres, parce que, comme Lui, ils sont libres ».
Saint Vincent de Paul disait : « Les pauvres sont nos maîtres ». Ils nous invitent à la frugalité de vivre et aux gestes du partage, car c’est en donnant qu’on reçoit, et comme le dit un proverbe indien, « tout ce qui n’est pas donné, est perdu.»
Que la joie de la Nativité que nous célébrons en ces jours vous aide à renaître à ces valeurs essentielles par lesquelles Jésus a voulu se donner à chacun d’entre nous : la famille, l’affection mutuelle, la simplicité du cœur, et l’attention aux tout-petits.
+ Dominique Rey – Noël 2011
Publié le 20.12.2011.
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