Vacances chrétiennes ?
Pour continuer notre réflexion sur les modes de vie, il est intéressant de s’interroger, au moment où nous nous apprêtons à partir en vacances, sur la nécessité d’une approche chrétienne de celles-ci.
Par Philippe Conte, responsable de la Commission Environnement de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon
Les propos récents de Monseigneur Stenger[1] éclairent parfaitement notre propos, il déclarait : « Je dirais aux vacanciers de profiter de ce temps où ils sont dans la nature pour renouveler leur rapport à la nature. Que ce soit une occasion, pour ceux qui habitent en ville notamment, au milieu du béton et dans un rythme stressant, de re-goûter la nature. J’encourage à prendre le temps de goûter l’environnement dans lequel on est, sans tomber dans l’activisme des vacances, la course aux visites de monuments… Goûter la nature ne va pas sans goûter également les autres hommes, renouveler sa relation aux autres, avec lesquels on partage cette nature. En tant que chrétien, les vacances sont aussi le temps pour renouveler sa relation à Dieu, et reconnaître sa bonté et sa beauté dans la nature dans laquelle nous sommes ».
Dans cette perspective on ne peut manquer de s’interroger sur l’adhésion très générale des catholiques à l’étrange coutume migratoire qui lance des millions de nos compatriotes sur les routes, dans les gares, dans les aéroports. Est-ce réellement indispensable de suivre ainsi un mouvement qui conduit à une débauche de transport dont on connait pourtant l’impact environnemental et social considérable ?
Autant on peut comprendre le souci de profiter de ce temps pour regrouper les familles que l’économie libérale s’est donné à tache de disséminer aux « quatre coins de l’hexagone », autant parcourir la planète pour visiter les derniers coins à la mode au prix des impacts évoqués ci-dessus en y consacrant un budget considérable, peut et doit être questionné !
Il faut noter également que les sommes utilisées, si elles permettent le développement de « l’industrie » touristique, pourrait être consacrées à des taches plus utiles, à déployer la charité dans tous les instants de notre vie comme l’enseigne l’Eglise.
S’attacher à la contemplation de la création, à la vie confraternelle, donner davantage de temps à la prière que nous délaissons tous sous la pression de la vie quotidienne, retrouver le sentiment de la durée, du temps qui passe, voilà comment vivre concrètement sa foi aboutit à la modification subséquente des modes de vie, voilà comment la démarche spirituelle initie (et elle seule le peut réellement) une vie écologiquement durable car elle devient ainsi respectueuse de la création.
C’est bien ce que rappelait Mgr. Stenger, dans son entretien à « Zénith » dans lequel il réaffirmait que dans le domaine de l’écologie, l’Eglise doit « donner l’exemple » et ne pas se contenter de « prêcher ». Il rappelait également que « [l’homme] ne peut pas s’épanouir si la nature ne s’épanouit pas avec lui ».
[1] Mgr Marc Stenger, évêques de Troyes, est président du groupe de travail « Ecologie et environnement » de la Conférence des évêques de France.
Publié le 14.09.2012.
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