Mot de père Jérôme – Laissez-vous réconcilier avec Dieu
Comprendre, pour bien l’accueillir, l’Indulgence du Jubilé.
Le péché, même pardonné, laisse des conséquences en nous, dans les autres, dans l’univers : augmentation de notre difficulté à aimer, aggravation de notre égoïsme foncier et de notre inclination au mal ; renforcement des mauvaises habitudes ; déséquilibre dans notre psychisme et dans notre inconscient ; blessures durables en nous et chez les autres ; détérioration des relations sociales ; propension à la violence entre personnes, groupes, peuples ; désordre dans l’univers et destruction de la création.
Tout péché cause des atteintes durables plus ou moins graves à la dignité humaine, à la vie, à la création.
Le sacrement de pénitence ne supprime pas ces conséquences et la nécessité de les réparer. Quel que soit le péché que je commette, même caché, si je m’en repens vraiment et en demande pardon dans le sacrement, il est remis. Mais après le pardon reçu il reste ses conséquences. Aucun péché n’est purement individuel. Nous sommes solidaires des autres, même inconnus, et de l’univers.
Il y a une mystérieuse solidarité dans les conséquences du péché. Mon péché ne me laisse pas intact, il ne laisse pas intacts les autres, au delà même de ceux qu’il a mis directement en cause. Il ne laisse pas intact l’univers (cf. Rm 8,18-25).
Quand le pardon de Dieu m’est accordé, je dois réparer les conséquences, rétablir l’équilibre, exclure le désordre créé, en moi, dans l’humanité, dans l’univers.
Pour que le pardon me soit accordé, il faut que je regrette mon péché, que j’en reconnaisse les conséquences et que j’aie la volonté de les réparer. Tel est le sens de la pénitence (” porter la peine “) ou satisfaction (faire assez pour réparer la blessure) qui est donnée dans la confession.
Nous ne payons pas l’Eglise pour qu’elle assume à notre place la peine temporelle de nos péchés. En certaines occasions, l’Eglise, par le Pape, permet aux pécheurs que nous sommes de bénéficier de la sainteté de nos frères et soeurs pour restaurer ce que nous avons détruit.
C’est le sens de la formule : “puiser dans le trésor de l’Eglise”.
Le Jubilé est une de ces occasions privilégiées. Cette Indulgence, nous pouvons l’appliquer à ceux de nos frères qui sont morts. Ils font partie de l’Eglise. La communion des saints les rejoint eux aussi. Ils ne peuvent pas s’appliquer à eux-mêmes cette grâce. Mais nous pouvons la demander pour eux, puisqu’ils sont membres de l’Eglise sur laquelle nous nous appuyons.
MISERICORDIAE VULTUS
BULLE D’INDICTION DU JUBILÉ EXTRAORDINAIRE DE LA MISÉRICORDE
Voici le moment favorable pour changer de vie !
Voici le temps de se laisser toucher au coeur. (…)
Dieu ne se lasse pas de tendre la main. Il est toujours prêt à écouter(…)
Pape François
« La miséricorde de Dieu […] devient indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné »
(Pape François, Misericordiae Vultus).
Le jubilé amène la réflexion sur l’indulgence.
Elle revêt une importance particulière au cours de cette Année Sainte.
Le pardon de Dieu pour nos péchés n’a pas de limite. (…) Il est possible de se laisser réconcilier avec Dieu à travers le mystère pascal et la médiation de l’Eglise.
Dieu est toujours prêt au pardon et ne se lasse jamais de l’offrir de façon toujours nouvelle et inattendue. (…) Quand nous percevons la puissance de la grâce qui nous transforme, nous faisons l’expérience de la force du péché qui nous conditionne. Malgré le pardon, notre vie est marquée par les contradictions qui sont la conséquence de nos péchés.
Dans le sacrement de la Réconciliation, Dieu pardonne les péchés, et ils sont réellement effacés(…) La Miséricorde de Dieu devient indulgence du Père qui rejoint le pécheur pardonné à travers l’Epouse du Christ, et le libère de tout ce qui reste des conséquences du péché, lui donnant d’agir avec charité, de grandir dans l’amour plutôt que de retomber dans le péché.
Pape François
Prière – Père Michel Quoist (1921-1997)
Voici l’autre devant moi, Seigneur, je dois le regarder, lui, au-delà de ma sympathie ou de mon antipathie, au-delà de mes idées ou de ses idées, de mon comportement ou de son comportement.
Je dois « lui » permettre d’exister devant moi, tel qu’il est en son être profond et non pas l’obliger à l’attaque, à la défensive, à la comédie.
Je dois le respecter, autre que moi, et non pas le saisir pour moi, le gagner à mes idées, l’entraîner à ma suite.
Je dois être pauvre devant lui, ne pas l’écraser ou l’humilier, ou l’obliger à la reconnaissance. Car il est l’unique, Seigneur, et donc riche d’une richesse que je ne possède pas, et c’est moi le pauvre, qui me tiens à sa porte, nu, dépouillé, pour apercevoir, au fond de son coeur, ton visage, Christ ressuscité, qui m’invite et me sourit.
Publié le 06.03.2016.
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