Mot de Père Benoît – “Donner de son essentiel”
Un des thèmes bibliques les plus importants est de savoir ce que l’homme donne à Dieu.
Donner de son superflu ?
Dieu donne tout à l’homme : la vie, l’intelligence, des relations, une histoire sainte, sa grâce… Mais qu’est-ce que l’homme donne à Dieu ?
Dieu n’a certes besoin de rien – tout ce que l’homme pourrait donner vient de Lui… Mais dans tout ce que l’homme a reçu, que décide-t-il de donner, d’offrir en retour à Dieu ?
Un des pièges est de ne rien donner à Dieu : de prendre et de ne jamais rendre.
Un piège plus subtil est de ne donner à Dieu que ce dont je n’ai plus besoin, ce qu’il me reste, “mon superflu” : mon temps perdu, quelques pièces de monnaie : des objets à jeter dont je veux de toute façon me séparer…
Donner de son essentiel
Jésus nous invite à une prise de conscience et à une conversion : qu’est-ce que je donne vraiment à Dieu ? “Offrez-vous vous-mêmes en offrande sainte” (Rm 12,1).
Le plus beau cadeau que l’on puisse faire à un proche, c’est notre propre présence. Plus qu’un objet, c’est moi-même que je peux offrir : mon temps précieux, mes priorités, mes décisions, mes orientations, mon coeur.
Puis-je décider pendant cette messe de m’offrir moi-même en offrande sainte à Dieu, de me donner à Lui ? J’ai tout reçu de lui ; c’est un juste retour des choses.
Donner de son indigence
Jésus va encore plus loin : il nous invite à donner même nos pauvretés. “Heureux les pauvres de coeur“, proclame Jésus devant les foules.
Il s’agit bien de cela : je suis pauvre, et je n’ai rien à offrir de grandiose, sinon ma misère et mes péchés.
De cela aussi, de cela surtout le Bon Dieu veut bien.
Pour obtenir cette grâce de votre infinie miséricorde je vous répéterai bien souvent : «O Jésus, doux et humble de coeur, rendez mon coeur semblable au vôtre!»”
Et ailleurs, elle écrit : ” Au soir de cette vie, je paraîtrai devant vous les mains vides, car je ne vous demande pas, Seigneur, de compter mes oeuvres. Toutes nos justices ont des tâches à vos yeux. Je veux donc me revêtir de votre propre Justice et recevoir de votre Amour la possession éternelle de Vous-même. Je ne veux point d’autre Trône et d’autre Couronne que Vous, ô mon Bien-Aimé !…”
Prenons exemple sur sainte Thérèse, et demandons d’avoir le même mouvement d’offrande et de confiance… surtout si nous avons l’impression de ne rien avoir à donner à Dieu : c’est cela qui est le plus précieux pour Lui. Donnons-nous nous-mêmes.
Témoignage : “Donner de son essentiel”
Dans mes visites à l’hôpital , je suis frappée de sentir à quel point les malades et leurs familles sont sensibles à notre présence et réceptifs au message de foi, d’annonce de la présence du Christ au plus profond de leur coeur, qui ne les abandonne jamais.
Je suis très heureuse de pouvoir continuer ces visites qui m’apportent une joie profonde, un réconfort et je remercie Dieu pour tous ces cadeaux qu’il me fait.
(L’équipe de visiteurs de malades).
Extrait de l’homélie du pape François, mardi 16 juin, lors de la messe quotidienne à la Maison Sainte-Marthe au Vatican.
Le pape François explique ce que signifie la « théologie de la pauvreté » et le conseil évangélique de pauvreté.
Il commente la deuxième lettre de saint Paul aux Corinthiens, dans laquelle celui-ci adresse à l’Église corinthienne un appel d’accomplir les « oeuvres généreuses ».
Le pape appelle les chrétiens à donner aux pauvres, « mais pas seulement du superflu ». « Quand nous aidons les pauvres, ne faisons pas de la bienfaisance chrétienne. C’est bon et humain – les oeuvres de charité sont des choses bonnes et humaines – mais ce n’est pas la pauvreté chrétienne, comme la veut saint Paul, comme la prêche saint Paul, affirme le pape. La pauvreté chrétienne est que je donne de moi et non le superflu, voire le nécessaire, aux pauvres, parce que je sais que ça m’enrichit. Et pourquoi ça m’enrichit, les pauvres ? Parce que Jésus a dit qu’il était dans les pauvres ».
« Jésus agit en moi quand je fais cela, continue le pape, et Jésus agit en eux pour m’enrichir quand je fais cela. »
Le pape explique ce qu’est « la théologie de la pauvreté » qui a souvent été qualifiée de « communiste » : « La pauvreté est au coeur de l’Évangile, ce n’est pas une idéologie, explique le pape François. C’est juste ce mystère, le mystère du Christ qui s’est abaissé, s’est humilié lui-même, s’est appauvri pour nous enrichir. »
« Il est donc facile de comprendre pourquoi la première des Béatitudes est « Heureux les pauvres en esprit », continue le pape. Être pauvre en esprit c’est d’aller sur ce chemin du Seigneur : dans la pauvreté du Seigneur, de s’abaisser autant que lui qui est devenu le « pain » pour nous, dans ce sacrifice. Il continue de s’abaisser dans l’histoire de l’Église, le mémorial de sa passion, dans le mémorial de son humiliation, le mémorial de sa pauvreté. »
Publié le 05.11.2015.
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