Estelle Martinez, assistante sociale à Logivar : “Toute personne a quelque chose de positif à apporter, même si elle vit dans la galère”
Assistante sociale à la maison Saint Louis-Logivar.
Propos recueillis par le Père Michel Denis.
Chère Estelle, tu es assistante sociale à la maison Saint Louis-Logivar, c’est une fonction très importante au sein de nos associations. Peux-tu nous dire ton parcours ?
J’ai 36 ans, je suis née et j’ai grandi à La Seyne-sur-Mer. J’ai passé mon concours d’assistante sociale juste avant mon bac, ce qui m’a bien sûr motivée pour le réussir ! J’ai toujours eu l’idée d’aller dans le social : ma mère était très engagée dans l’associatif, j’ai donc baigné dans cet esprit, en étant très tôt sensibilisée à l’action sociale.
Engagée dans la JOC (jeunesse ouvrière chrétienne), avec la sœur Babeth, nous étions sur le quartier Berthe, je connaissais plein de copains et de copines en galère, et nous menions des actions de soutien. J’ai aussi servi comme catéchiste deux années.
C’est le côté militant qui m’a menée au social. L’école d’Assistantes Sociales m’a professionnalisée. Au sortir de l’école en 1999, j’ai travaillé pendant 3 mois à temps partiel, d’une part à Massillon avec la sœur Marie-Noëlle Régnard et d’autre part au Centre ressource de Montéty. J’ai eu ensuite une opportunité sur Promo-Soins pendant 3 ans, j’ai beaucoup aimé cette expérience. Après cela, J’ai travaillé 2 ans au SAO 115, puis cinq ans à Jéricho à l’antenne RSA. Depuis 2009, je suis à Logivar. Cela fait maintenant 16 ans que je travaille avec les personnes en grande précarité.
Tu es quelqu’un qui a la foi, ce que tu vis s’articule-t-il avec tes convictions profondes ?
Oui, je me retrouve très bien pour cela dans le réseau UDV, je me retrouve totalement dans ses valeurs. Mon engagement militant et professionnel se trouve enrichi par ma foi, et ma foi est aussi nourrie par lui. Mon boulot concorde avec ma vie spirituelle. J’aime aussi mettre mes compétences au service de la Fraternité Saint Laurent où se retrouve d’ailleurs ma famille. J’y retrouve des personnes qui ont fréquenté ou fréquentent encore notre réseau.
Qu’est-ce qui te passionne dans ton métier ?
C’est surtout la relation avec les gens, le contact avec eux. Toute personne a quelque chose de positif à apporter, même si elle vit dans la galère. Au départ beaucoup d’entre elles a une représentation négative du métier d’assistante sociale, mais quand on leur montre que ce qui prime, c’est la relation, le respect du choix de l’autre, le non-jugement et le désir de les aider cela change. Je me suis aperçu que les gens avaient un courage admirable, et qu’ils donnaient de véritables leçons de vie. Je suis heureuse d’avoir reçu beaucoup de témoignages très touchants de remerciements. Le fait de travailler dans l’associatif laisse une grande marge d’initiative, cela permet d’innover, de faire du sur mesure, car chaque cas est particulier. Je ne suis pas cantonnée derrière un guichet avec ses filtres pour appliquer simplement des règlements, je peux librement travailler. Avec l’appui de la hiérarchie, je me sens actrice et c’est vraiment passionnant.
Merci de nous avoir fait partager tout cela.
Publié le 24.04.2015.
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