Un Ange de la Terre
Le Centenaire du séminaire de La Castille est l’occasion de rendre hommage, par le souvenir et la prière, à la famille Aubert qui a souhaité faire de son domaine familial un lieu de prospérité pour la Foi. Parmi ses membres, Yvonne Aubert, la fille des bienfaiteurs décédée à l’âge de 14 ans, avait une dévotion particulière pour les âmes du Purgatoire. Celle qui a rejoint le Seigneur à l’aube de ses jours a marqué les esprits par sa sagesse et sa piété.
Mlle Marie S. fut sa préceptrice. Éplorée par la mort d’Yvonne, elle édita en 1908 un récit intitulé « Un Ange de la Terre ». « C’est l’histoire d’une tendre petite fleur que ma pauvre plume va retracer », commencent alors ses écrits.
Yvonne, née le 2 novembre pour la commémoration des défunts, priait chaque jour pour « ses amies du Purgatoire ». Elle récitait ainsi son chapelet, avec un De Profundis sur la croix, un Pater et un Ave à chaque dizaine, puis 10 fois elle répétait « Seigneur, versez une goutte de votre sang sur ces flammes pour soulager ces pauvres âmes ; donnez-leur, Seigneur, le repos et la lumière éternels. Mon Jésus, miséricorde. Doux Cœur de Marie, soyez mon salut ».
Peu de jours avant sa mort, elle entendit frapper 3 coups à sa porte. À sa mère qui cherchait à l’en dissuader elle dit : « Non maman, ce sont les âmes du Purgatoire qui viennent me chercher ». D’une charité hors du commun pour une enfant, elle inspira un poème au R.P Victor Jouët, fondateur du musée des âmes du Purgatoire :
– « Que vois-tu donc, Yvonne, à l’horizon lointain ? »
– « Je vois que tout s’enfuit, sans laisser nulle trace ;
Que le plus grand trésor, ô mon Dieu, c’est ta grâce ;
Et que du vrai bonheur la mort est le matin »
– « Que gagne donc, Yvonne, un chrétien qui trépasse ? »
– « Il s’envole au vrai jour, en laissant l’incertain ;
Il s’en va de la terre au céleste Festin ;
Il a le Bien sans fin, pour tout vain bien qui passe ».
– « Qu’obtiens-tu donc, Yvonne, à tes parents en pleurs ? »
– « Autant de dons choisis qu’ils eurent de douleurs.
Je protège, d’en haut, Maman pour moi si bonne,
« Mon bon Papa chéri, mon Frère bien-aimé.
De leur doux souvenir j’ai mon cœur embaumé ;
Au Ciel, près du Bon Dieu, les attend leur Yvonne ».
Et Mlle Marie, comme de soupirer : « Qu’il est consolant pourtant de songer au culte du souvenir que possédait cet enfant ; là-haut, dans son bonheur d’ange, elle doit aimer encore ceux qu’elle chérissait ici-bas si ingénument. »
Portons dans la prière Yvonne Aubert, tant regrettée, et reprenons son chapelet pour les âmes du Purgatoire, pour leur salut et son souvenir.
Nous remercions les archives diocésaines, et notamment l’abbé Stéphane Morin et son équipe de bénévoles, pour les sources et ressources mises à disposition.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur les archives diocésaines, rendez-vous sur : archives.frejustoulon.fr
écrit par Virginie Marrocq
Publié le 02.11.2023.
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